Recrutement : la vague du web 2.0

Ils s'affichent sur Facebook ou sur la blogosphère, vont sur Second Life, se lâchent sur les chats... C'est la course au 2.0, parmi les recruteurs. Le "2.0" ? C'est tout simplement les nouveaux outils "interactifs" du Web, qui permettent à l'Internaute d'être à la fois lecteur et contributeur, et que les jeunes utilisent désormais de manière quotidienne. Revue de tendances...

Facebook, dernière place to be ? Facebook, le réseau social du Web qui monte, a carrément doublé le nombre de ses utilisateurs français ces deux derniers mois, dépassant aujourd'hui la barre du million de frenchies inscrits ! Créé par des étudiants de Harvard en 2004, le réseau fait en outre valoir une population jeune et diplômée : 60 % des inscrits sont en recherche d'un stage ou d'un premier emploi, selon le "baromètre de l'emploi sur Facebook" de Joobmeeters.com.

Un bilan qui a valeur d'argument. Dès octobre 2007, le site de recrutement par cooptation Jobmeeters.com, a ouvert sa propre "application" sur Facebook. Et les Internautes peuvent ainsi, depuis, télécharger certaines fonctionnalités de Jobmeeters directement sur leur page Facebook. Un indice de l'attrait des recruteurs pour le web 2.0, le web collaboratif qui fait fureur.

Certains recruteurs, et pas des moindres, s'intéressent de près au phénomène. "Aux Etats-Unis, où j'ai travaillé ces dernières années, les recruteurs utilisent Facebook, qui pèse 60 millions de membres dans le monde, depuis longtemps", témoigne François de Wazières, directeur international du recrutement de l'Oréal, qui s'apprête d'ailleurs à lancer "dans les semaines à venir, un projet d'envergure" sur ce réseau.

D'autres adoptent prudemment un rôle d'observateur, éventuellement en faisant passer leurs messages via les "groups" Facebook (groupes d'intérêts), tels "recrutement 2.0" (fondé par le site emploi Moovement) ou "neo job meeting" (du nom d'un salon virtuel sur Second Life).

Les autres réseaux du Web

Les recruteurs se tournent également vers les réseaux dits professionnels, comme Viadeo ou LinkedIn (ce dernier étant plus ouvert à l'international). "Ces hauts lieux de Networking des jeunes diplômés nous servent à pister des profils rares ou à obtenir un complément d'informations sur un candidat. De manière plus personnelle, un recruteur peut l'utiliser pour développer son propre réseau en entrant en contact avec d'autres experts", estime Dominique Duflo, DRH de Sogeti. Ce dernier avoue disposer, sur viadeo, de "leaders d'opinion", autrement dit de "recruteurs volontaires, membres du réseau, qui y font passer nos annonces".

Certains recruteurs optent pour la stratégie "blogosphère", comme Christophe Blazquez, consultant RH partners implanté à Pau, qui estime que son blog lui "permet de recevoir 4 ou 5 candidatures spontanées supplémentaires par jour". Mais les blogs, très chronophages, sont encore peu utilisés (voir ceux de Dell ou de General Motors, notamment).

Les chats : valeur sûre

Le chat emploi reste une valeur sûre, selon les observateurs du monde du recrutement. D'abord parce qu'ils répondent à un besoin identifié de l'entreprise : à savoir communiquer le plus largement possible, mais également de manière personnalisée, sur les métiers et les offres disponibles. Ensuite, parce que, pour un coût de 5 000 à 10 000 euros par chat en général, les retombées restent satisfaisantes. "Ceux que nous avons organisés à la rentrée, sur careernomics.com, ont enregistré 800 inscrits, dont 20 % d'Internautes participants. Et le processus de recrutement se poursuit pour une quarantaine d'entre-eux, un très bon taux !", résume ainsi François de Wazières, pour l'Oréal.

La polémique Second Life

Reste le cas Second Life (10 millions d'inscrits), réduit par certains observateurs à un effet de mode... dont le principal intérêt serait d'assurer d'importantes retombées médiatiques à moindre coût. Les entreprises participant au salon virtuel Neo Job Meeting (L'Oréal, Caisse d'Epargne, Axa, Air France), ou celles qui y recrutent pour leur compte (comme BNP Paribas, les agences de recrutement Expectra et Kobaltt et, plus récemment, la Marine Nationale...), assument. "Second Life nous permet de toucher des profils et des zones géographiques plus diversifiés", assure Bénédicte Monneron, responsable du recrutement BNP Paribas, qui a tout de même investi 40.000 euros dans son salon de recrutement virtuel organisé en juin 2007 (soit le coût de deux à quatre annonces magazine).

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