Recul de la croissance en France de 0,3% et de 0,5% en Allemagne au deuxième trimestre

La France a connu au deuxième trimestre une baisse de 0,3% de son Produit intérieur brut (PIB), alors que les économistes attendaient une hausse de 0,2%. En Allemagne, le PIB a diminué de 0,5%, ce qui ne lui était plus arrivé depuis l'été 2004.

C'est finalement la France qui déçoit le plus. L'Insee (Institut national de la Statistique) annonce ce jeudi matin que le Produit intérieur brut (PIB) a diminué de 0,3% dans l'Hexagone au deuxième trimestre, première baisse depuis le quatrième trimestre 2002. Ce chiffre est une première estimation, susceptible d'être révisée. C'est bien plus mauvais que ce qui était attendu par les économistes. Ils prévoyaient en effet en moyenne une hausse de la croissance de 0,3%. L'Institut national de la statistique prévoyait jusqu'ici que le PIB de la France, rattrapée par la crise financière internationale, progresserait de 0,2% au deuxième trimestre.

L'Insee a également revu à la baisse la croissance de la France au premier trimestre, à +0,4% contre +0,5% publié auparavant. L'emploi salarié dans les entreprises du secteur principalement marchand a diminué de 0,1% au deuxième trimestre 2008 (-12.200 postes), ce qui ramène sa hausse annuelle (par rapport au deuxième trimestre 2007) à 1,1%, selon des chiffres provisoires publiés jeudi.

Ce sont des "chiffres auxquels on s'attendait et qui ne sont pas bons", a réagi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur France Inter. Elle a notamment justifié ces mauvais chiffres par le contexte international morose, citant "les augmentations du cours des matières premières, l'affaiblissement du dollar" et "l'inflation". Le deuxième trimestre est "derrière nous", "ce qui est important c'est de se demander ce qu'il va se passer dans les mois qui viennent", a-t-elle affirmé.

L'acquis de croissance à la fin du deuxième trimestre, c'est-à-dire le niveau de croissance que l'économie française est garantie d'atteindre en 2008 si la croissance des deux derniers trimestres est au moins égale à zéro, est revu en baisse à 0,9% contre 1,2% auparavant, précise l'Insee.

Comme on pouvait s'y attendre, l'Allemagne a connu au deuxième trimestre une baisse de 0,5% de son Produit intérieur brut (PIB), ce qui ne lui était plus arrivé depuis l'été 2004, selon les chiffres publiés ce jeudi matin à 8 heures par l'Office fédéral des statistiques, Destatis. Dans le même temps, l'Office a révisé en baisse la croissance du premier trimestre, à 1,3%. Le chiffre publié jusqu'alors, de 1,5%, avait étonné par sa robustesse.

Le recul du PIB entre avril et juin était largement attendu. Certains prévoyaient même un repli de plus grande ampleur. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires la semaine dernière tablaient ainsi sur une baisse de 0,7%, le chiffre de 1% ayant même circulé.

Selon Destatis, le deuxième trimestre a été caractérisé par "des dépenses de consommation des ménages en recul et des investissements plus faibles". La balance commerciale a apporté une contribution positive, mais principalement du fait d'un recul des importations, ce qui n'augure rien de bon.

Après avoir étonnamment bien résisté aux turbulences de la conjoncture mondiale pendant les premiers mois de l'année, notamment grâce à la solidité de son industrie et aux carnets de commandes bien remplis de ses entreprises, l'économie allemande a donc été elle aussi rattrapée par la crise. L'industrie montre de clairs signes de ralentissement, tandis que l'inflation élevée pèse sur le moral des consommateurs et freine leurs envies de dépenser.

Après deux trimestres, le solde de la croissance s'affiche à +0,8%. Le gouvernement table sur une croissance de 1,7% pour l'ensemble de l'année, un objectif encore réalisable d'un point de vue purement arithmétique.

L'euro a réagi à ces mauvais chiffres en perdant du terrain face au dollar et en repassant sous la barre de 1,49 dollar. D'autant que le PIB de la zone euro pour le deuxième trimestre recule de 0,2% après un bond de 0,7% au premier trimestre. C'est la première baisse depuis la crétaion de la zone euro.

Le PIB des Pays-Bas est ressorti stable par rapport au premier trimestre. L'Espagne vient d'annoncer que sa croissance a été de 0,1% au deuxième trimestre après 0,3% au premier trimestre. L'Italie avait dévoilé il y a quelques jours un recul de sa croissance de 0,3% au deuxième trimestre. L'Autriche annonce ce jeudi matin une hausse du PIB de 0,4% au deuxième trimestre après 0,6% au premier. La Hongrie voit sa croissance rester au rythme de +0,6% au deuxième comme au premier trimestres. Le Portugal affiche une hauses du PIB de 0,4%.

La récession, marquée par deux trimestres consécutifs de recul du PIB, menace plus que jamais l'Europe. Invitée de France Inter ce matin, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a d'ailleurs souligné concernant la France qu'il est "totalement inexact de parler de récession" : "toute personne qui crierait au loup à la récession aurait un trimestre d'avance".

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