UIMM : Laurence Parisot porte plainte contre les accusations de Denis Gautier-Sauvagnac et Alain Dewavrin

Accusée par Daniel Dewavrin et Denis Gautier-Sauvagnac d'avoir été informée plus tôt qu'elle ne le dit de l'existence d'un système de retraits en espèces des caisses de l'UIMM, la présidente du Medef, Laurence Parisot a non seulment démenti, mais a annoncé son intention de déposer plainte pour diffamation.

Les langues se délient. Denis Gautier-Sauvagnac est sorti samedi de son silence pour affirmer, par la voix de son avocat, que Laurence Parisot avait été informée plus tôt qu'elle ne le dit de l'existence d'un système de retraits en espèces des caisses de l'UIMM (l'Union des industries et métiers de la métallurgie), une accusation aussitôt démentie par la présidente du Medef. Celle-ci a réaffirmé samedi soir sur France 2 et dans un entretien au Monde daté de ce dimanche, n'avoir appris l'existence de ce système occulte de retraits en liquide que "la veille de la publication des faits dans la presse", soit le 25 septembre 2007.

Mais Daniel Dewavrin, le prédécesseur de Denis Gautier-Sauvagnac (DGS) à la présidence de l'UIMM a contesté dès samedi cette version, relatant des confidences que DGS lui aurait faites à la suite d'une rencontre avec Laurence Parisot "avant l'été". "Il m'a dit qu'il avait eu une conversation avec Laurence (Parisot) et qu'elle était parfaitement au courant", a déclaré à l'AFP Alain Dewavrin, président de l'UIMM entre 1999 et 2006. "Je me souviens très bien de cette conversation et j'ai poussé à ce moment-là Denis (Gautier-Sauvagnac) à accélérer la sortie de ce système qui n'est quand même pas tellement d'actualité", a-t-il ajouté.

De "sacrés menteurs". Tels sont les propos employés par Laurence Parisot à l'encontre de DGS et Alain Dewavrin, fustigeant deux membres de la "vieille garde de l'UIMM". "Est ce que Frédéric Saint-Geours est au courant?" des pratiques de l'UIMM, s'est-elle demandé. "Il dit qu'il veut réformer, qu'il veut mettre fin à ces pratiques mais pour mettre fin à ces pratiques, il faut les connaître. Est-ce que lui-même les connaît, je ne suis pas sûr". Et d'ajouter: "Je crois qu'il est temps que l'UIMM passe à autre chose clairement et nettement et vienne au contraire avec moi fonder, construire le patronat du XXIème siècle", "Nous ne sommes pas dans une situation de guerre avec l'UIMM (...) Son président fait bouger les choses, il va dans le bon sens, nous avons tous intérêt à l'aider", a-t-elle estimé dans un entretien au Monde ce dimanche, alors qu'elle déclarait dans la semaine que le nouveau président de l'Union faisait "avancer les choses, un peu, pas suffisamment".

"On s'acheminait vers une sortie de crise entre les modernes de l'UIMM autour de Frédéric Saint-Geours et les modernes du Medef autour de Laurence Parisot", a jugé Hugues-Arnaud Mayer, président du Medef Auvergne et membre du comité des mandats du Medef, parlant aussi d'un "retour de flamme de l'arrière-garde". "Si Laurence avait été au courant, a-t-il déclaré, cela aurait filtré au sein du bureau du Medef". Selon lui, Frédéric Saint-Geours "est en dehors de tout ça".

Le nouveau patron de l'UIMM semblait lui aussi avoir adopté un discours plus apaisé. "Une fracture dans le patronat français aurait des effets dramatiques pour nos entreprises, la modernisation du patronat ne se fera pas sans son unité", a-t-il dit dans Le Parisien. Il a cependant refusé de "commenter les déclarations des uns et des autres, laissant la justice faire sereinement son travail", selon son porte-parole, après les accusations portées contre Laurence Parisot.

Au coeur de la bataille, les mandats dans les organismes paritaires exercés par l'UIMM que Laurence Parisot veut voir remis au Medef. Elle veut réunir "sous dix jours", le comité des mandats du Medef, dans lequel siège Frédéric Saint-Geours, pour préparer cette remise à plat. Mais la fédération de la métallurgie n'entend pas céder ses mandats nationaux, vecteurs de sa puissance. Au nombre d'une centaine, ils concernent notamment l'Unedic, l'Agirc (retraites complémentaires) ou le 1% logement. DGS et Dominique de Calan, détenteurs de nombreux mandats, en ont démissionné depuis le début de la crise, comme Michel de Virville qui était président de l'Unedic. "Le dessous des cartes, c'est bien la question des mandats" juge un observateur rappelant qu'Alain Dewavrin est à la tête du 1% logement.

"Vous comprenez peut être encore mieux ce soir pourquoi je demande la remise à plat des mandats patronaux. Je veux que les personnes qui représentent toutes les entreprises de France dans des institutions paritaires soient au-dessus de tout soupçon", a martelé Laurence Parisot.

Devant la plainte pour diffamation de Laurence Parisot, Daniel Dewavrin a répondu: "si Mme Parisot veut aller en justice, nous irons sereins et tranquilles".

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