Réforme des institutions : Nicolas Sarkozy fait un geste envers les socialistes

Alors que le texte doit être présenté devant le Congrès le 21 juillet, le scrutin s'annonce très serré. Pour l'instant, les socialistes sont restés de marbre et campent sur leur position de voter contre la réforme.

Nicolas Sarkozy joue son va-tout sur la réforme des institutions. A cinq jours du vote du Congrès, réunissant députés et sénateurs à Versailles, qui s'annonce extrêmement serré, alors que le Sénat doit se prononcer ce mercredi 16 juillet sur le texte en deuxième lecture, le président de la République a fait d'ultimes gestes envers l'opposition afin de sauver sa réforme.

Dans une interview au Monde, daté de jeudi 17 juillet, le chef de l'Etat ouvre la porte à une prise en compte du temps de parole du président de la République face à l'opposition, une des conditions majeures posées par le PS dans le débat institutionnel.

"Je prends l'engagement que des garanties seront apportées pour que l'opposition puisse répondre chaque fois que le président de la République tiendra un propos qui concerne la politique française", déclare-t-il.

Nicolas Sarkozy souhaite également que l'opposition puisse créer chaque année "un certain nombre de commissions d'enquête". Il promet qu'elle participera à la commission indépendante qui sera créée pour le redécoupage des circonscriptions législatives.

Sur la réforme du collège électoral du Sénat, autre cheval de bataille des socialistes, le chef de l'Etat se contente en revanche de qualifier de "raisonnable" une proposition de loi de 1999 du sénateur (UMP) Henri de Raincourt, qui visait à augmenter la représentation des grandes agglomérations dans les collèges des délégués élisant les sénateurs.

"J'espère que les socialistes sincères comprendront qu'il y aurait une certaine forme de ridicule à ne pas voter une réforme dont ils n'ont cessé de rêver les contours sans jamais la mettre en oeuvre", lance le président de la République.

Si certains socialistes, notamment Jack Lang, ont appelé à la responsabilité des élus du PS sur ce texte, le dernier geste de Nicolas Sarkozy ne semble pas avoir convaincu. Pour Jean-Marc Ayrault, le chef de file des députés PS à l'Assemblée, il s'agit simplement d'une "manoeuvre politique".

Ces annonces de Nicolas Sarkozy n'ont "aucun effet" sur la position des députés PS, qui "unanimement voteront contre" la réforme des institutions au Congrès le 21 juillet, a-t-il ainsi affirmé.

Le suspense reste donc entier, d'autant plus que le vote de la réforme ne se joue pas qu'à gauche: une dizaine de députés UMP semblent en effet toujours rétifs.

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