Sarkozy muscle son gouvernement pour relancer les réformes

Nicolas Sarkozy a procédé hier soir à un remaniement plus large que prévu. De nouveaux secrétariats d'Etat (Emploi, Industrie, Economie numérique) sont créés.

Ne pas donner le sentiment de réagir à la défaite de l'UMP dimanche aux Municipales tout en adressant un signal aux électeurs déçus par sa politique pour leur montrer qu'il a entendu le message des urnes. Le chef de l'Etat a procédé hier soir à un mini-remaniement de l'équipe gouvernementale, confirmant comme annoncé François Fillon à Matignon ainsi que l'ensemble des ministres de plein exercice et faisant entrer six nouvelles têtes.

Objectif politique de l'opération: récompenser des élus du premier tour pour renouer les liens avec l'UMP et montrer que le gouvernement est au travail, en musclant sa composition par la création de nouveaux secrétariats d'Etat symbolisant les préoccupations du moment, notamment l'Emploi, l'Industrie, l'Economie numérique et l'aménagement du territoire... L'ouverture se limite au Nouveau Centre, avec l'entrée de Christian Blanc.

Renforcement du pole Economie et emploi. Un temps menacée, Christine Lagarde reste à la tête de Bercy. L'intitulé de son portefeuille est modifié et devient le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi (le mot Finances n'apparaît plus, un symbole en ces temps de crise bancaire).

Autre symbole, la création d'un secrétariat d'Etat à l'Industrie, confié à Luc Chatel, qui à 36 ans vient de conquérir au premier tour Chaumont (Haute-Marne). Il cumule cette fonction avec le porte-parolat du gouvernement et conserve ses attributions sur la consommation : il sera rapidement sollicité avec la discussion au parlement de la loi de modernisation de l'économie qui aura à traiter des relations entre distributeurs et fournisseurs.

Vainqueur également au premier tour (Le Puy-en-Velay, en Haute-Loire), Laurent Wauquiez devient secrétaire d'Etat à l'Emploi, création que souhaitait Christine Lagarde, parfois accusée de ne pas avoir su bien communiquer sur les succès du gouvernement en matière de lutte contre le chômage. La nomination de Laurent Wauquiez met un terme aux espoirs de Xavier Bertrand, ministre du Travail, de récupérer le dossier. Laurent Wauquiez va avoir d'importants chantiers à traiter : réforme de la formation professionnelle, conditionnalité des allègements de cotisations sociales...

Hervé Novelli pour sa part conserve une partie de ses attributions précédentes , à savoir le commerce, l'artisanat et les PME, mais perd le commerce extérieur. En contrepartie, il hérite du tourisme et des services.

C'est à Anne-Marie Idrac, qui vient d'être remplacée à la tête de la SNCF, qu'il reviendra de défendre les couleurs des entreprises françaises à l'étranger, avec un secrétariat d'Etat au commerce extérieur. Elle n'aura pas la tache facile, la balance commerciale française accusant en 2007 un déficit record de 39,56 milliards d'euros.

Par ailleurs, l'économie numérique fait son apparition en tant que secrétariat d'Etat, confié à Eric Besson, qui garde ses précédentes attributions, à savoir la prospective et l'évaluation des politiques publiques. Il reste rattaché au Premier ministre.

Effet des élections municipales et cantonales, le gouvernement investit davantage le champ des collectivités locales.

A l'Intérieur, sous l'autorité de Michèle Alliot-Marie, Alain Marleix est nommé secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales.

Yves Jégo, porte-parole de l'UMP, devient secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer. Ce fidèle de Nicolas Sarkozy est député de Seine-et-Marne et maire de Montereau-Fault-Yonne.

Jean-Louis Borloo voit son champ d'action élargi clairement à l'énergie et l'aménagement du territoire. Il se voit adjoindre deux Secrétaires d'Etat. Christian Blanc est chargé de la "région capitale" (le Grand Paris), un projet cher à Nicolas Sarkozy et ultra sensible. Hubert Falco, sénateur maire UMP de Toulon réélu au premier tour, est nommé secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire.

Enfin, dans le pôle social toujours confié à Xavier Bertrand, Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, est nommée secrétaire d'Etat à la Famille. Sévèrement battue à Toul, elle mettra en oeuvre une des promesses de Nicolas Sarkozy, la mise en place d'un droit opposable à la garde d'enfant, qui nécessitera un vaste de plan de création de places en crèche. Le Président s'était également engagé à attribuer des allocations familiales dès le premier enfant.

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