Alitalia : deux syndicats pour la reprise des discussions avec Air France-KLM

Deux des neuf syndicats d'Alitalia ont annoncé dimanche être disposés à faire "marche arrière" pour parvenir à un accord avec Air France-KLM concernant la reprise du transporteur italien par le groupe franco-néerlandais. Le conseil d'Air France se réunit ce lundi.

"Nous sommes disposés à faire un pas en arrière pour parvenir à un accord avec Air France-KLM, les seuls ayant fait une proposition réelle, concrète", indique un communiqué du syndicat des assistants de vol Anpav, cité par l'agence Ansa. "Nous ne voulons pas être complices d'une situation qui est en train d'atteindre un point de non retour et devenir, pire encore, les otages d'une campagne électorale exagérée et sans scrupules", poursuit ce syndicat en évoquant les législatives des 13 et 14 avril.

Le syndicat vise directement le chef de l'opposition Silvio Berlusconi qui a affirmé qu'il refuserait l'offre d'Air France-KLM s'il revient au pouvoir, évoquant l'hypothèse d'une contre-offre d'investisseurs italiens.

L'Anpav conclu son communiqué en invitant le PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, à reprendre "immédiatement" le dialogue avec eux.

"Nous partageons complètement la déclaration de nos collègues de l'Anpav. Cela fait un bon moment que nous affirmons qu'il n'existe pas d'alternative crédible à Air France-KLM", indique un communiqué du second syndicat des assistants de vol, Avia, cité par Ansa.

Avia et Anpav, respectivement septième et huitième de par leur taille des neuf syndicats d'Alitalia, représentent tout de même la majorité des assistants de vol du transporteur italien.

Air France-KLM a abandonné le 2 avril les négociations sur son offre de rachat d'Alitalia, repoussant la demande des syndicats qui exigeaient que le groupe franco-néerlandais conserve l'intégralité des activités de la compagnie et fasse entrer une holding publique à ses côtés dans le capital d'Alitalia.

Cette prise de position syndicale intervient à la veille de la réunion, ce lundi, du conseil d'administration d'Air France-KLM, qui doit se prononcer précisément sur la possibilité de revenir ou non à la table des négociations. Mardi, ce sera au tour du conseil d'Alitalia de se réunir pour évaluer combien de temps la compagnie italienne peut survivre.

Le ministre italien de l'Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, a lancé samedi un ultimatum aux syndicats d'Alitalia, les avertissant que "sans un fait nouveau" d'ici la fin du week-end, "les risques de conséquences irréparables sont extrêmement élevés". Pour le ministre, les syndicats ont commis une "erreur d'évaluation", et il en a résulté un "choc énorme".

Depuis, "il y a eu une plus grande prise de conscience" mais pas encore suffisante car "la dynamique du calendrier n'est ni dans les mains des politiques ni des syndicats", a souligné le ministre en rappelant que les jours de la compagnie italienne étaient comptés.

Alitalia disposait d'une trésorerie de 180 millions d'euros fin février et a retrouvé en mars 148 millions d'euros via des crédits d'impôts et des cessions d'actions.

Les syndicats d'Alitalia, accusés d'irresponsabilité par une partie de la classe politique et des médias, ont redit être prêts à discuter avec Air France-KLM tout en refusant tout ultimatum.

Le secrétaire général de la Cgil (gauche), Guglielmo Epifani, principal organisation syndicale au sein d'Alitalia, a jugé, prudemment, qu'"il n'est pas impossible que la rupture avec Air France puisse être suivie d'une réouverture des discussions", dans un entretien à la Stampa.

De son côté, le secrétaire général de la Cisl, Raffaele Bonanni, a indiqué qu'il refuserait de "signer un accord en blanc" mais qu'il "ne s'opposera pas à un possible accord".

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