Une semaine marquée par la grève des salariés de l'audiovisuel public, les bons résultats d'entreprises du CAC 40 et l'augmentation de capital de la Société Générale

A la une de l'actualité cette semaine, le mouvement de protestation contre la suppression de la publicité sur les chaînes de télévisions publiques. Le "deal" proposé par Warren Buffet aux rehausseurs de crédit, les chiffres de la croissance française, les résultats de L'Oréal, Air Liquide, Michelin, Total et l'ouverture de l'augmentation de capital de la Société Générale ont aussi animé les débats.

Pas de journal de 13 heures sur France 2, de la musique sur France Inter... Indignés par l'annonce de la suppression de la publicité, les salariés de l'audiovisuel public se sont mis en grève mercredi. Du jamais vu depuis le démantèlement de l'ORTF en 1974.

INQUIETS POUR LEUR AVENIR, LES SALARIES DE L'AUDIOVISUEL PUBLIC ONT DEBRAYE

Une grève a fortement perturbé les programmes des chaînes de France Télévision et des stations de Radio France mercredi. Les salariés de l'audiovisuel public ont ainsi exprimé leur inquiétude face à la perspective de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision. Annoncée à la rentrée par Nicolas Sarkozy, cette mesure concernera aussi le groupe Radio France. L'intersyndicale responsable de l'organisation du mouvement a exigé que "la pérennité du service public audiovisuel, de son financement, de son périmètre" soit garantie. Des salariés de TV5 se sont joints aux manifestations pour protester contre la réforme de l'audiovisuel extérieur de la France.

Lors d'une réunion à l'Elysée mardi, les conseillers du président de la République ne sont par parvenus à calmer les inquiétudes des syndicats. Ceux-ci s'interrogent sur le financement du manque à gagner, évalué à 1,2 milliard d'euros par an, que créera la suppression de la publicité. Plusieurs pistes ont été évoquées comme la taxation des revenus publicitaires des chaînes privées ou des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d'accès à Internet. Cependant, rien n'a été tranché.

Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer sur le sujet "dans les jours qui viennent", a indiqué mercredi Christine Albanel. La ministre de la Culture et de la Communication a aussi assuré que le recul des recettes publicitaires déjà observé en ce début d'année allait être compensé. "Ce sera sûrement une dotation budgétaire", a-t-elle expliqué.

PLUSIEURS CHANGEMENTS DE DIRECTION DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE
Eric Izraelewizc a annoncé mardi qu'il quittait son poste de directeur de la rédaction des Echos pour rejoindre la direction de La Tribune. Le journaliste a dénoncé "les interventions" du nouveau patron des Echos (depuis le rachat du titre par LVMH), Nicolas Beytout. Pour manifester leur "défiance" envers ce nouvel encadrement, les salariés des Echos se sont mis en grève mardi. Le lendemain, le journal n'est pas paru. Au Monde, Louis Schweitzer, le président de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations), a pris lundi la tête du conseil de surveillance. Il remplace Alain Minc.

LE MILLIARDAIRE WARREN BUFFET VIENT AU SECOURS DES REHAUSSEURS DE CREDIT MENACES PAR LA CRISE DU SUBPRIME

Aux Etats-Unis, Warren Buffet a proposé mardi de réassurer 800 milliards de dollars d'obligations garanties par Ambac Financial, MBIA et FGIC. A cause de leurs positions dans les crédits immobiliers à risque, ces "rehausseurs de crédits" (sociétés qui apportent leur garantie à des émissions obligataires) risquent de voir leurs notations financières dégradées. Cela pourrait enfoncer encore un peu plus les marchés financiers américains dans la crise. L'investisseur le plus écouté des Etats-Unis interviendrait via sa holding Berkshire Hathaway.

De son côté, Henry Paulson, le secrétaire d'Etat au Trésor, a dévoilé le même jour un plan d'aide aux ménages ayant emprunté pour financer leur acquisition immobilière. Baptisé "Project lifeline", ce programme prévoit d'accorder 30 jours supplémentaires aux emprunteurs en retard sur leurs remboursements avant la saisie de leurs biens. Les six principaux établissements de crédits hypothécaires se sont associés à ce plan.

LA CROISSANCE FRANCAISE A NETTEMENT RALENTI EN 2007 MAIS LE NOMBRE DE CREATIONS D'EMPLOI A PROGRESSE

D'après les chiffres publiés jeudi par l'Insee, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) français a été de 1,9% en 2007 contre 2,2% en 2006. Cette contre-performance place la France à la traîne des pays européens. Le PIB de la zone euro, dévoilé jeudi aussi, a augmenté de 2,7% l'année dernière (contre 3% en 2006). C'est un revers pour le gouvernement qui avait prévu une croissance d'au minimum 2%. Ce ralentissement, très sensible au dernier trimestre de l'année, est dû à une baisse des exportations et à un fléchissement de la consommation. En revanche, les créations d'emplois dans le secteur concurrentiel se sont accélérées. Bercy a indiqué vendredi que près de 300.000 nouveaux postes avaient vu le jour en 2007 (contre 230.000 en 2006). Pour Christine Lagarde, la ministre des Finances, cette statistique indique que "les fondamentaux de notre économie restent bien orientés".

LES ENTREPRISES DU CAC 40 AFFICHENT DE BONS RESULTATS EN 2007 MALGRE LE RALENTISSEMENT CONJONCTUREL

Le bénéfice net part du groupe de L'Oréal, publié mercredi, a progressé de 28,9% en 2007, à 2,65 milliards d'euros. C'est la 23e année consécutive que le groupe de cosmétiques enregistre une croissance à deux chiffres de son résultat. Son chiffre d'affaires a crû de plus de 8%, à 17,063 milliards d'euros. De son côté, Total n'a pas surpris les analystes mercredi. Le groupe pétrolier a présenté un résultat net ajusté de 12,203 milliards d'euros en léger recul par rapport à 2006 (12,585 milliards d'euros). D'après Total, ce repli est dû à la vigueur de l'euro. Air Liquide a affiché vendredi un bénéfice net 2007 de 1,123 milliard d'euros, en croissance de 12,1%. Son chiffres d'affaires a progressé pendant l'année de 7,8%, à près de 12 milliards d'euros. C'est le bénéfice net de Michelin qui réalise la plus belle performance de la semaine. Le résultat net du fabricant de pneus a augmenté de 35,3% en 2007, à 774 millions d'euros. Ses ventes ont progressé de 3% en valeur, à près de 17 milliards d'euros et sa marge opérationnelle a atteint 9,8%.

LA SOCIETE GENERALE A LANCE SON AUGMENTATION DE CAPITAL

La Société Générale a déclenché son augmentation de capital lundi. Près de 117 millions d'actions nouvelles devraient être écoulées lors de cette opération garantie par Morgan Stanley et JP Morgan Chase, deux banques d'affaires américaines. Le prix de vente des titres est de 47,50 euros, ce qui représente une décote de 39% par rapport au cours de vendredi dernier. La période de souscription s'ouvrira le 21 février et durera jusqu'au 29. La Société Générale entreprend cette augmentation de capital pour reconstituer ses fonds propres après avoir subi une perte de trading de 4,9 milliards d'euros. La banque a par ailleurs révélé lundi que Jérôme Kerviel, le courtier soupçonné d'être à l'origine de la perte, avait réalisé un gain de 1,4 milliard d'euros en 2007. Ce profit a été déduit des pertes engendrées par la liquidation de ses positions au début de l'année (qui s'élèvent donc à 6,3 milliards d'euros). Malgré ces déboires, la Société Générale a finalisé mercredi la prise de contrôle de Rosbank. Elle détient désormais 50% (plus une action) du capital de cette banque russe contre 20% précédemment. Cette acquisition a coûté 1,6 milliard d'euros à la banque de Daniel Bouton.

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