Tassement de la croissance allemande en 2009, selon l'IfW

L'institut de conjoncture de Kiel a abaissé de 1,6% à 1,2% sa prévision de croissance pour 2009 de l'économie allemande, celle-ci devant encore montrer cette année de bons signes de résistance. L'euro fort est en partie responsable de cette révision.

L'année 2008 semble amorcer une phase d'accalmie de la croissance allemande, laquelle va connaître en revanche un trou d'air l'an prochain. Les experts de l'IfW, l'institut de conjoncture de Kiel, en viennent à ce scénario dans une étude publiée ce jeudi. Pour cette année, la croissance devrait atteindre 1,9%, mais seulement 1,2% l'an prochain. Ce sont en l'occurrence quatre dixièmes de points de moins que la précédente prévision.

Après avoir encore progressé de 2,5% l'an dernier, l'économie allemande entamerait un retournement du cycle de forte croissance enregistré depuis mi-2005. Les statistiques de production donnent certes des signes encourageants en ce début d'année, mais la dynamique devrait s'affaisser au cours de l'année.

L'effet d'entraînement reposant jusqu'à présent sur le commerce extérieur va perdre en vigueur du fait de l'euro fort - il atteint un nouveau sommet à plus de 1,56 dollar ce jeudi - et d'une économie mondiale tournant un peu plus au ralenti, estime l'IfW. Son rapport souligne que "le risque est notable de voir les Etats-Unis glisser dans la récession".

Autre facteur pesant sur la croissance, la flambée des prix des matières premières avec ses effets inflationnistes chez les pays importateurs, ce qui finit par ponctionner du pouvoir d'achat. En Allemagne, les syndicats obtiennent de surcroît des hausses de salaires plus élevées cette année, dans l'industrie comme dans les services. Cela va conduire au mieux à faire stagner la compétitivité des produits allemands.

Dans le même temps, l'embellie salariale, combinée à la poursuite du reflux du chômage, va soutenir la demande interne prenant enfin le relais de la croissance. Le chômage doit reculer à 3,047 millions de personnes l'an prochain, soit un taux de 7,3% de la population active. La consommation des ménages doit s'en ressentir : après un recul de 0.4% en 2007, elle doit progresser de 1,7% cette année, puis de 1,3% l'an prochain, prévoit l'IfW.

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