L'heure de vérité pour l'économie européenne

C'est ce jeudi que l'on connaitra successivement les chiffres du PIB en Allemagne, attendu en recul de 0,5% à 1%, en France, puis de la zone euro pour le deuxième trimestre. Si le Vieux continent a résisté au premier trimestre, le ralentissement l'a rattrapé depuis le mois d'avril.

Le moment de vérité pour l'économie européenne tombe ce jeudi avec la publication de toute une série de statistiques particulièrement importantes et scrutées par les analystes. L'Allemagne va tirer la première en publiant son produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre. Puis ce sera au tour de la France de publier le sien. Dans la foulée, l'Espagne et les Pays-Bas donneront des données provisoires. En fin de matinée, les chiffres de la zone euro seront également communiqués.

Si le Vieux continent a plutôt bien résisté au premier trimestre, la tendance s'est inversée à partir du mois de mars. L'Italie a donné un avant goût des mauvaises nouvelles en publiant en fin de semaine dernière une contraction de son PIB de 0,3% entre avril et juin, alors que le consensus attendait une stagnation. Il faut remonter à 2003 pour trouver un tel résultat.

Plus tôt, le Danemark - qui ne fait pas parti de la zone euro - avait signifé carrément être entré en récession compte tenu de deux trimestres consécutifs de contraction de son activité. Le 1er juillet, le Danemark a, en effet, annoncé un repli de son Produit intérieur brut pendant deux trimestres consécutifs. L'économie, plombée par la réduction des investissements et de la consommation, s'est contractée de 0,6% au cours du premier trimestre par rapport au dernier trimestre de 2007. Le bureau des statistiques a aussi revu à la baisse ses chiffres du quatrième trimestre, annonçant un repli du PIB de 0,2% alors qu'il avait fait état précédemment d'une progression de 0,3% par rapport au trimestre précédent.

Pour l'Allemagne, première puissance de la zone euro, les économistes attendent une contraction de 0,5% voire 1%, par rapport au premier trimestre où le PIB a bondi de 1,5%. Pour la France, les économistes tablent néanmoins sur une croissance, de l'ordre de 0,2% après +0,5% entre janvier et mars. Toutefois certains s'attendent à une vraie mauvaise surprise avec une contraction de 0,2%. L'annonce lundi d'une baisse de 0,4% de la production industrielle en juin a assombri le tableau. La consommation des ménages, étale, et le recul des exportations montrent bien que les moteurs de l'activité économiques s'enrayent l'un après l'autre.

Au final, et compte tenu des mauvais chiffres attendus également pour l'Espagne et les Pays-Bas, la zone euro n'échappera pas à la déprime. Les économistes attendent une contraction de 0,2% de son PIB après une hausse de 0,7% au premier trimestre. Les chiffres récents n'augurent pas d'une simple correction technique après le bon premier trimestre. Et certains économistes comme ceux de la Société Générale parlent même "d'une correction abrupte" avec deux trimestres consécutifs de contraction dans la zone euro et n'attendent pas mieux que +1,1% sur l'ensemble de l'année, alors que le consensus était jusqu'à présent de +1,6%.

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