Allemagne : la CDU perd la majorité absolue à Hambourg

Le parti d'Angela Merkel reste le premier parti dans la ville hanséatique, malgré des pertes en voix lors du scrutin régional. A gauche le SPD gagne 4%. La CDU peut former une majorité avec les verts.

La CDU d'Angela Merkel a perdu des voix mais reste le premier parti dans la ville-Etat de Hambourg. Lors du scrutin régional qui s'est déroulé ce dimanche 24 février, le parti du maire sortant Ole von Beust a obtenu 43% des voix, contre 47% il y a quatre ans, selon les premières estimations à 18 heures. A gauche, le Parti social-démocrate (SPD) gagne 4 points à 34%. La liste écologiste obtient 9,5% (-2,5 points). Le nouveau partie, Die Linke (La Gauche), qui réunit les ex-communistes et les anciens membres de l'aile gauche du SPD, font leur entrée au parlement régional avec 6,5% des voix.

La composition d'un gouvernement doit passer, pour la CDU, par une coalition, elle qui dirigeait seule la ville-Etat depuis 2004. Or, le parti ne peut pas compter former un gouvernement avec son partenaire naturel, les libéraux du FDP, qui tanguait à 18 heures avec le seuil des 5%, en deça du quel un parti n'est pas représenté au Parlement. Elle peut en revanche tenter de négocier une coalition avec les écologistes (verts) ou s'engager dans une grande coalition avec le SPD comme au niveau national.

Le SPD a été gêné par la vive polémique déclanchée par son chef, Kurt Beck, qui a "joué avec le feu" selon la droite en modifiant ces derniers jours son attitude vis-à-vis du parti Die Linke. Beck n'a pas démenti des intentions qui lui sont prêtées de soutenir une responsable du SPD en Hesse, Andrea Ypsilanti, qui est prête à former un gouvernement minoritaire dans ce Land avec l'appui de Die Linke. Ce serait une première dans l'ouest de l'Allemagne.

Le SPD pâtit en outre une nouvelle fois de la poussée du parti d'extrême-gauche. Après Brême, la Hesse et la Basse-Saxe, Die Linke entre pour la quatrième fois en moins d'un an dans un parlement régional de l'ouest de l'Allemagne. Quatrième parti au plan fédéral (8,7% aux élections de 2005), Die Linke s'impose comme une force incontournable et un facteur de blocages dans le paysage politique allemand.

Son courant profite d'années de vaches maigres en matière de gains de pouvoir d'achat des moins nantis, de scandales de corruption comme Siemens et Volkswagen, et la révélation récente de la fraude fiscale de riches Allemands plaçant leur argent au Liechtenstein. Ces scandales mettent en évidence l'inégalité des chances et jetant un doute sur la probité des élites en Allemagne.

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