Novartis : effondrement des résultats au quatrième trimestre

Le groupe pharmaceutique suisse a réalisé en 2007 un bénéfice net en hausse de 66% à 11,97 milliards de dollars (8,16 milliards d'euros), grâce aux produits de cessions tirés notamment de la vente de Gerber. Mais les résultats ont reculé de près de 50% au quatrième trimestre, hors éléments exceptionnels.

La cession d'un pan de son activité a permis à Novartis d'afficher des résultats en forte hausse: +66% pour le résultat net à 11,97 milliards de dollars, +58% à 12,93 milliards pour le bénéfice d'exploitation et +8% pour le chiffre d'affaires à 39,8 milliards, selon un communiqué publié ce jeudi par Novartis.

Ces chiffres tiennent compte des gains de cession de 5,8 milliards provenant de la vente des activités Nutrition médicale et de Gerber courant 2007, ainsi que de diverses charges de 1 milliard. Car hors gains exceptionnels, le bilan est moins brillant: le résultat d'exploitation recule de 11% à 6,78 milliards de dollars et le bénéfice net baisse de 4% à 6,54 milliards. Ce recul est encore plus marqué au quatrième trimestre, où le résultat d'exploitation recule de 48% à 897 millions de dollars et le bénéfice net de 42% à 931 millions de dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 6% à 9,931 milliards mais a reculé de 1% en monnaies locales, a indiqué le laboratoire bâlois dans un communiqué. Le chiffre d'affaires de la division pharmaceutique s'est apprécié de 2% à 6,152 milliards de dollars mais accuse une baisse de 5% en monnaies locales

On est très loin des attentes des analystes. Ceux interrogés par Reuters prévoyaient des résultats net de 1,475 milliard et opérationnel de 1,552 milliard au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires était attendu à 9,667 milliards pour le groupe et à 5,967 milliards pour la division pharma.

Novartis a été malmené en 2007 par la concurrence accrue des génériques, ainsi que du retrait et de la suspension de plusieurs de ses médicaments. Face à ces problèmes, Novartis avait lancé en décembre un programme de restructuration, prévoyant la suppressions de 2.500 postes. Ce programme, baptisé "Forward", doit permettre de dégager 1,6 milliard de dollars d'économies par an à partir de 2010.

L'impact négatif a été particulièrement fort pour la division Pharmaceutiques, coeur de métier du groupe, dont l'activité ne progresse que de 6% à 24 milliards de dollars. Les ventes ont été affectées par un recul des ventes de 8% aux Etats-Unis, après la suspension du Zelnorm et la perte de brevet pour le Lotrel, Lamisil, Trileptal et Famvir. Ces cinq médicaments avaient réalisé des ventes de 3,1 milliards de dollars en 2006, contre 1,7 milliard en 2007.

La division Vaccins a par contre enregistré une solide croissance de 52% à 1,5 milliard, portée notamment par la vente de vaccins contre la grippe saisonnière. Le chiffre d'affaires de Sandoz, filiale génériques de Novartis, a progressé de 20% à 7,2 milliards de dollars, grâce à une forte croissance aux Etats-Unis et en Europe de l'Est.
"Consumer Health" a également progressé de 11% à plus de 5 milliards, notamment grâce à la bonne tenue des ventes de sa division lentilles de contact Ciba Vision.

Novartis compte reverser à ses actionnaires un dividende de 1,60 franc suisse (+19%) par action. Le groupe prévoit également de lancer un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 10 milliards de francs suisses.

Le groupe prévoit un début d'année difficile. Du mieux devrait intervenir au second semestre. Novartis s'attend à un regain de croissance, avec le lancement de nouveau produits, après l'autorisation de 15 médicaments délivrées en Europe et aux Etats-Unis.

Novartis va investir 22 millions d'euros dans l'est de la France
Le groupe pharmaceutique va investir "entre 21 et 22 millions d'euros" dans son site de biotechnologies à Huningue en Alsace, selon le PDG de Novartis France, Jean-Christophe Tellier. Le site, qui produit depuis deux ans le médicament Xolair (asthme), sera en charge de la production de lots pour les essais cliniques en phase III de l'ACZ 885, un nouvel anticorps monoclosal. L'implantation de Huningue se voit également confier la production du médicament Simulect (immuno-dépresseur). La filiale française de Novartis, qui a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 1,5 milliard d'euros et qui emploie 2.722 personnes, prévoit pour 2008 "une croissance supérieure au marché", malgré le ralentissement prévu du secteur, a encore estimé Jean-Christophe Tellier.

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