La Délégation générale pour l'armement va être réformée

Hervé Morin, ministre de la Défense, souhaite rapprocher cet acteur essentiel des programmes de défense du "centre de décision politique". Et conduire ainsi une politique industrielle plus efficace.

Maître d'ouvrage des grands projets de défense, la Délégation générale pour l'armement (DGA) va être réformée. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Défense, Hervé Morin, ce mardi lors d'une conférence sur la défense et l'aéronautique organisée par le quotidien "Les Echos".

Le ministre a précisé qu'il souhaitait ainsi "rapprocher du centre de décision politique" le premier investisseur de l'Etat, avec quelque 10 milliards d'euros de commandes annuelles au profit des armées. "J'ai souhaité que la DGA ne soit plus une délégation mais une direction du ministère", a poursuivi le ministre, ce qui implique à l'évidence une certaine perte d'autonomie de la DGA.

"Le ministère de la défense ne peut pas se comporter en simple acheteur, il doit mener une politique industrielle d'autant plus qu'il est actionnaire d'entreprises (du secteur de la défense)", a-t-il fait valoir. Il s'agit d'assurer "le contrôle de la définition des priorités" et de conserver "la main sur l'ensemble" de la conduite des programmes d'armement, d'autant plus, souligné le ministre, qu'ils s'étalent bien souvent sur "plusieurs décennies".

La DGA, en outre, "intègrera Balard", le Pentagone à la française qui doit être érigé au sud de Paris d'ici à 2012.

Le ministre de la Défense a précisé qu'il avait écarté l'idée de la transformer en une agence plus autonome qui "ne pouvait pas accueillir la définition de la politique industrielle puisque c'est une responsabilité régalienne". Tout en se faisant l'écho de critiques portées contre la DGA - "dérive du coût des programmes" ou "performances moyennes à l'exportation" -, Hervé Morin a assuré que sa "capacité" n'était pas en cause.

Le ministre a par ailleurs rappelé la création d'un "comité ministériel d'investissements" placé sous sa présidence et chargé "d'assurer un suivi régulier des programmes majeurs". Selon Hervé Morin, "il n'est pas normal que le coût des programmes augmente au fil du temps" ou que de "premières estimations financières, exagérément optimistes, exigent ensuite d'étaler des programmes d'armement dans le temps (...) Les programmes d'armement devront intégrer, au-delà de leur coût d'acquisition, leur coût de possession mais aussi leur coût de destruction".

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