L'inflation au plus haut depuis 24 ans en Belgique

Fin juin, elle atteint 5,8%, du jamais vu depuis juillet 1984. La hausse des prix des carburants alimente le mouvement.

L'inflation a encore accéléré en juin en Belgique pour atteindre son plus haut niveau depuis 24 ans, à 5,80%, après 5,41% en mai, a annoncé jeudi le ministère belge de l'Economie. Il faut remonter à juillet 1984 pour trouver une inflation plus forte en Belgique, à 6,33%, a-t-on précisé au ministère.Sur base mensuelle, l'inflation a été de 0,56% en juin en Belgique, selon un communiqué.

C'est à nouveau la hausse des prix des carburants, du gaz naturel et des combustibles liquides qui ont tiré l'inflation belge vers ce sommet. Dans une moindre mesure, le prix des voyages à l'étranger, des hôtels, de l'électricité et de la viande étaient également orientés à la hausse en juin.En revanche, les légumes frais, les fleurs et les plantes, les pommes de terre et les fruits frais étaient en baisse.

Influencée par le prix du pétrole et des produits agricoles, l'inflation s'est accélérée en Belgique depuis l'automne 2007, s'établissant à 1,5% en septembre, dépassant le seuil des 2% en octobre, celui des 3% en décembre et atteignant 4,39% en mars. En avril, elle s'était légèrement tassée à 4,15% avant de repartir à la hausse, à 5,41%, en mai.

La Belgique connaît à présent l'un des taux d'inflation les plus élevés de la zone euro, juste derrière la Slovénie. Ces dernières semaines, des manifestations organisées par les trois grands syndicats du royaume ont fait descendre plus de 100.000 personnes dans les rues pour réclamer une hausse du pouvoir d'achat, tandis que les chauffeurs de poids lourds et de taxis, ainsi que les agriculteurs, secteurs particulièrement touchés, ont organisé leurs propres manifestations.

Le gouvernement du chrétien-démocrate Yves Leterme a rencontré les représentants de ces professions, mais il n'a pu leur promettre que des aides limitées, les marges budgétaires étant quasi nulles. Le gouverneur de la banque centrale belge, Guy Quaden, a de son côté mis en garde contre les effets inflationnistes et en termes de perte de compétitivité d'une hausse inconsidérée des salaires en Belgique.

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB), a pour sa part déclaré jeudi que les négociations intersectorielles sur les salaires prévues cet automne s'annonçaient "plus dures que jamais". Le directeur général de la FEB, Pieter Timmermans, a reconnu la nécessité de "mesures ciblées pour la minorité de Belges qui est en difficulté", mais il a mis en garde contre des mesures qui entraîneraient des hausses de coûts pour les entreprises. "D'accord, les prix augmentent, ce n'est agréable pour personne. Mais faut-il vraiment pour cela bouleverser toute l'économie?", s'est-il interrogé dans le journal Le Soir.

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