Le numéro un mondial de la chimie, l'allemand BASF, a publié jeudi des résultats record au deuxième trimestre grâce à sa division pétrole et gaz, mais met en garde contre la dégradation de la conjoncture.

"Des prix très élevés des matières premières et du pétrole brut, un euro très fort et le recul de la conjoncture aux Etats-Unis avec ses conséquences vont influencer nos activités dans les mois à venir", a indiqué Jürgen Hambrecht, le patron de BASF, au cours d'une conférence de presse.

Une prudence qui n'a pas empêché le groupe de Ludwigshafen (ouest) de maintenir ses prévisions pour l'ensemble de l'année: il vise une hausse de son chiffre d'affaires et une augmentation "légère" de son résultat d'exploitation Ebit avant exceptionnels.
"Le contexte est de plus en plus difficile pour notre branche. (...) Malgré tout, nous sommes confiants", a ajouté M. Hambrecht, qui a d'ores et déjà prévenu qu'il devra "augmenter nettement" certains prix de ventes, en raison de l'explosion du coût des matières premières.

Sur le seul deuxième trimestre, le bénéfice net atteint 1,3 milliard d'euros, en hausse de 27% sur un an. Son bénéfice d'exploitation Ebit avant exceptionnels, qui lui sert de base pour ses prévisions, grimpe de 19% à 2,4 milliards, et le chiffre d'affaires de 11% à 16,3 milliards d'euros.BASF fait mieux que les prévisions des analystes interrogés par l'agence DowJones Newswires.

Dans le détail, le numéro un mondial de la chimie est parvenu à compenser les difficultés des produits chimiques et des plastiques par les recettes tirées de sa division gaz et pétrole, traditionnelle "vache à lait" du groupe.
Entre avril et juin, celle-ci a ainsi vu son chiffre d'affaires bondir de 41% pour un Ebit avant exceptionnels en hausse de 44%, grâce à une production de gaz plus importante et des prix plus élevés.

Sa division agriculture (pesticides par exemple) a elle aussi vu son chiffre d'affaires progresser de 21% pour un Ebit qui explose de 51%. En revanche, si sa division produits chimiques a vu son chiffre d'affaires également fortement progresser (+18%), son Ebit avant exceptionnels s'effondre de 34%. Dans la division plastiques, le chiffre d'affaires augmente de 4% mais l'Ebit recule de 14%, notamment en raison de la conjoncture en Amérique du Nord.

"Les résultats du 2e trimestre sont bien supérieurs à nos attentes", rappellent les analystes de Merck Finck dans une note, qui envisagent de relever leurs estimations de bénéfice par action.

A la Bourse de Francfort, le titre ne profitait pas de ces chiffres: le titre cédait 1,17% à 40,67 euros, sur un indice vedette Dax en légère hausse de 0,09% vers 09H30 GMT.