Les écrans de la danse à Pompidou

Pendant quatre semaines, le Centre Pompidou à Paris montre, gratuitement, des vidéos et des films de danse. Une traversée dans l'histoire et les tendances de ce monde orchestrée par Michèle Bargues, fondatrice de ce festival Vidéodanse.

En 1982 naissait un festival d'un type nouveau, Vidéodanse, ou comment voir la danse par le biais de la vidéo et du film. Sans attendre l'âge de raison, cette manifestation créée par Michèle Bargues est très vite devenu un rendez-vous grand public, drainant bon an mal an près de 15.000 spectateurs au niveau -1 du Centre Pompidou. Certes, la libre entrée de la manifestation n'est pas étrangère à son succès. Pour autant, sa forte fréquentation ne faiblit pas. Et cela pour de bonnes raisons.

Si l'on veut faire court, Michèle Bargues résume la situation très directement: "on vient voir un seul film ou on y passe sa journée parce qu'il y en a près de 150 en tout dont 70 nouveaux. Parce que l'on peut suivre un siècle de danse. Nous montrons souvent l'impossible comme cette année Nijinski dans 'Le Sacre du printemps'. Notre programmation propose donc des films très construits mais aussi des films de compagnies de danse ou encore des films de promotion destinés aux programmateurs de spectacles. Ces derniers documents, nous les retravaillons en studio, nous rajoutons un générique par exemple, afin qu'ils deviennent totalement lisibles pour le spectateur."

Les films n'appartiennent pas à la patronne de Vidéodanse. Ils lui sont confiés même s'ils sont parfois retravaillés, numérisés. Il n'y donc pas de droits mais des autorisations pour les montrer. "Parfois nous avons des co-productions, précise-t-elle, comme "(Not) a Love Song" d'Alain Buffard que nous montrons dans la catégorie 'Signé couture' parce qu'il est question de Christian Lacroix, Yamamoto et Chanel dans cette pièce chorégraphiée".

Ce dernier exemple révèle l'une des différentes bonnes raisons qui concourent au succès de ce festival: le choix d'un thème central pour chaque édition. Cette année, tout tourne autour des influences réciproques entre arts plastiques et danse. C'est pour cela que l'on retrouve 'Signé couture' mais aussi 'Habiter, habiller...' avec notamment "Le Sacre" et Nijinski ou "Parade" de Léonide Massine et Picasso, 'Ces objets qui parlent' avec entre autres "100% Polyester" de Rizzo, ou encore 'Dans la couleur' avec notamment un bijou "Le Ballet triadique" d'Oskar Schlemmer, ou en 'Performance' avec l'insensé "Paso Doble" de Nadj et Barcelo et encore des 'entretiens' (Noureev à Spolète).

"Je suis comme le guide de la route de la danse", s'amuse Michèle Bargues qui précise bien qu'elle voit toutes les compagnies, qu'elle les contacte pour avoir un film et parfois les aide pour en faire un sur un spectacle. Alors comme on ne peut citer toutes les oeuvres à l'affiche, il faut savoir que l'an prochain le fil conducteur de Vidéodanse 2009 sera la danse et le quotidien: les animaux, le sport...

Jusqu'au 28 avril au Foyer niveau -1 de 11h30 à 21h30, entrée libre. A noter en parallèle une programmation "Vivez l'art sur scène" avec des films et autres spectacles vivants avec entrée payante. www.centrepompidou.fr

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