Zone euro : Christine Lagarde s'inquiète pour la croissance et critique la BCE

La ministre de l'Economie juge "préoccupant" le ralentissement en cours dans la zone euro. Une déclaration qui s'accompagne d'une critique ouverte à l'encontre de la Banque centrale européenne (BCE) et de sa décision de relever ses taux pour lutter contre l'inflation. Par ailleurs, la France a salué la décision de la Commission européenne de réduire la TVA notamment dans la restauration.

Le début de la présidence française de l'Union européenne ne se fait pas sans inquiétudes autour de la crise économique et de l'inflation, créant ainsi quelques tensions. Alors que les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir ce lundi soir, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a jugé que le ralentissement en cours de la croissance dans la zone euro était préoccupant et qu'il fallait réfléchir aux moyens de la "stimuler".

"Le ralentissement de la croissance est clairement un sujet de préoccupation, sur lequel nous devons nous pencher très sérieusement en vue d'essayer de stimuler la croissance, tout en essayant dans le même temps de stabiliser les prix", a-t-elle déclaré à la presse à son arrivée à une réunion avec ses homologues de la zone euro à Bruxelles.

Interrogée sur le fait de savoir si l'envolée de l'inflation dans la zone euro, où elle atteint un record de 4% sur un an en juin, n'était pas plus inquiétante que la faiblesse de l'activité économique, Christine Lagarde a estimé que "les deux questions (la croissance et l'inflation) sont liées et nous devons agir sur les deux fronts".

Des propos qui font échos à la polémique qui s'est déclenchée autour de la Banque centrale européenne (BCE). Plus tôt ce lundi, dans un entretien publié dans les colonnes du Figaro, la ministre de l'Economie française a en effet critiqué la décision de l'institution monétaire de relever ses taux pour contrer l'envolée de l'inflation.

La décision de la Banque centrale européenne d'augmenter son taux principal de 4% à 4,25% "creuse le déséquilibre avec la politique monétaire américaine. Avec des taux à 4,25% en Europe contre 2% aux Etats-Unis, on va rester avec un euro surévalué et un dollar faible", a-t-elle souligné dans l'interview. Une critique déjà exprimé samedi par Nicolas Sarkozy mais qui n'est pas suivie par la plupart des autres pays européens.

La France a néanmoins reçu satisfaction sur un autre dossier, celui de la TVA réduite. Christine Lagarde a salué ce lundi la proposition de la Commission européenne visant à autoriser la TVA réduite notamment dans la restauration, une réforme demandée depuis des année par Paris.

"Je me réjouis que la Commission ait entendu nos arguments et j'espère que nous allons pouvoir convaincre nos amis allemands, danois, de la validité de ce principe", a-t-elle déclaré.

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