Tentative d'apaisement entre l'UIMM et le Medef

A l'issue d'une réunion entre Laurence Parisot et Frédéric Saint-Geours, les deux dirigeants ont tenté d'apaiser le conflit qui les oppose depuis plusieurs jours. L'unité du patronat et sa modernisation ont été évoquées tandis que la question, épineuse, des mandats a été évitée.

Nouvel épisode dans la guerre ouverte entre le Medef et l'UIMM. A l'issue d'une nouvelle rencontre test, les présidents des deux organisations patronales, Frédéric Saint-Geours (métallurgie) et Laurence Parisot (Medef), ont tenté de calmer le jeu. Et de la manière la plus simple qui soit : en évitant les sujets qui fâchent. Exit donc la question des mandats à l'origine de toutes les hostilités, place à des déclarations apaisantes sur l'objectif commun d'un patronat modernisé.

Ainsi, dans un communiqué, le Medef, qui tenait un bureau juste après la rencontre entre Laurence Parisot et Frédéric Saint-Geours, a confirmé "qu'il ignorait tout des pratiques" de l'UIMM et qu'il les réprouvait à nouveau. "A l'unanimité, le bureau du Medef confirme qu'il ignorait tout des pratiques de l'ancien président de l'UIMM: il les réprouve à nouveau avec la plus grande fermeté et sans réserve".

"Par ailleurs le bureau réaffirme son attachement aux valeurs de transparence, de modernité et d'unité qui doivent caractériser le patronat du XXIème siècle", poursuit le communiqué. Le bureau "encourage sa présidente à poursuivre et amplifier sa politique de réconciliation des Français avec l'entreprise".

De son côté, le président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours, a simplement indiqué avoir "rappelé que la modernisation du patronat ne se ferait pas sans son unité et qu'il poursuivrait le dialogue avec madame Parisot sur le sujet". Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération des banques françaises et membre du bureau du Medef a, elle, évoqué "une ambiance constructive", au sortir de la réunion.

Mais si cette réunion a voulu se tenir dans un contexte pour le moins apaisé, en occultant la question des mandats, que des membres de l'UIMM exercent au nom du Medef dans des instances nationales, et qu'ils entendent conserver, alors que Laurence Parisot souhaite leur "remise à plat", la polémique est loin d'être éteinte.

Le week-end, déjà, a été marqué par des rebondissements, avec les déclarations de l'ancien président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Denis Gautier-Sauvagnac, et de son prédécesseur, Daniel Dewavrin, qui ont accusé Laurence Parisot d'avoir été au courant plus tôt qu'elle ne le dit de l'existence d'un système de retraits en espèces des caisses de l'UIMM. Une accusation aussitôt réfutée par la présidente du Medef, qui a décidé de porter plainte pour diffamation.

Sauf que ce lundi, c'est au tour d'Arnaud Leenhardt, ancien président de l'UIMM, de confirmer les propos de deux anciens dirigeants de l'UIMM. Dans un entretien au Monde daté de mardi, il affirme ainsi avoir "entendu la même chose" que Daniel Dewavrin, selon qui Denis Gautier-Sauvagnac a informé Laurence Parisot "avant l'été" 2007 de l'existence du système de retraits en espèces.

Président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de 1992 à 1999, Arnaud Leenhardt indique qu'il était présent "lorsque Denis Gautier-Sauvagnac nous a rapporté la conversation qu'il avait eue avec elle, à Daniel Dewavrin (président de l'UIMM de 1999 à 2006) et à moi-même".

"Denis Gautier-Sauvagnac nous a dit que Laurence Parisot lui avait demandé si les distributions d'argent se poursuivaient comme avant, quelque chose comme cela. Nous étions tous les trois dans les bureaux de l'UIMM, c'était en mai ou juin 2007, en tout cas avant l'été", affirme-t-il.

Interrogé sur la polémique actuelle entre l'UIMM et la présidente du Medef, Arnaud Leenhardt dit avoir "le sentiment d'assister au bal des hypocrites". "Pourquoi tant de haine et d'acharnement à démolir une organisation dont l'expertise est essentielle pour le patronat ?", s'interroge-t-il.

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