Les devoirs de la Poste mis noir sur blanc avant l'ouverture de son capital

A l'aube d'une ouverture de son capital, et à un peu plus de deux ans de la libéralisation totale du marché du courrier, l'entreprise signe aujourd'hui un contrat de service public avec l'Etat, pour la période 2008-2012. Le texte confirme les principales missions actuelles de La Poste mais inquiète les syndicats.

Un "contrat de service public" a été signé ce mardi 22 juillet entre la Poste et l'Etat. Ce texte a été paraphé par plusieurs ministres, dont Christine Lagarde (ministre de l'Economie), Eric Woerth (ministre du Budget), et Luc Chatel (Secrétaire d'Etat à la Consommation et à l'Industrie) et par le président de la Poste, Jean-Paul Bailly.

Ce "contrat" reprend dans les grandes lignes les textes précédents, notamment la loi postale de 2005. Il s'agit avant tout de redéfinir les missions de service public de la Poste avant son entrée en Bourse en 2009 et sa libéralisation totale au 1er janvier 2011. La société au logo jaune et bleu s'est vue imposer quatre grandes missions, qui devraient lui coûter 816 millions d'euros après compensation de l'Etat.

-Distribution du courrier: La poste doit faire un effort dans la durée d'acheminement des lettres. 83 % du courrier doit être distribué à J + 1 (arrivée des lettres à leurs destinataires 24 heures après leur envoi) en 2008, et 85 % en 2010.

-Distribution de la presse: Les quotidiens et périodiques doivent être distribués "six jours par semaine, sur tout le territoire (...) à un prix abordable".

-Accessibilité bancaire: La Poste, à travers son service de banque postale, doit assurer à tout citoyen l'ouverture d'un compte, notamment un Livret A.

-Aménagement du territoire: La garantie pour tout citoyen d'avoir une poste proche de chez lui. Le texte spécifie que "pas plus de 10% de la population d'un département ne peut se trouver éloignée de plus de 5 kilomètres et de plus de 20 minutes en voiture."

Dans le contrat, l'Etat s'engage à "mettre en place un dispositif permettant d'assurer un financement du service universel, pérenne, économiquement efficace". Mais il n'avance aucune proposition concrète.

Mais les syndicats se sont montrés pessimistes quant à ce nouveau texte, qui selon eux, "ne garantit rien du tout" et "fragilise les missions de service public". Ils menacent donc de manifester en septembre contre la libéralisation de La Poste.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.