Nette victoire de la gauche au second tour avec la conquête de nombreuses villes

Le second tour des élections municipales et cantonales a confirmé la nette poussée de la gauche. Plusieurs villes ont été ravies par le PS comme Reims, Périgueux, Valence, Caen, et Amiens, Strasbourg et Toulouse. La droite a en revanche sauvé Marseille.

Pour le second tour des ces élections municipales en France, la poussée de la gauche, déjà visible au premier tour, s'est amplifiée. De nombreuses villes ont en effet basculé à gauche dimanche soir. Ainsi, même avant les résultats définitifs, le premier secrétaire du PS François Hollande s'est félicité que son parti ait dépassé "l'objectif" que lui-même avait fixé de conquérir "30 villes de plus de 20.000 habitants".

C'est notamment le cas de Reims. La socialiste Adeline Hazan arrive en tête avec 56,07% des voix devant la candidate UMP, Catherine Vautrin (43,93%), ex dissidente et qui a profité du désistement de son rival à droite Renaud Dutreil au premier tour.

A Périgueux, le maire sortant et ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a été battu de peu face au candidat socialiste Michel Moyrand, à 49,58% contre 50,42%. Xavier Darcos a d'ailleurs annoncé sa défaite "cruelle". La ville était à droite depuis 1971.

Amiens bascule également à gauche, avec une victoire de Gilles Demailly (56,21%) face au maire sortant Gilles de Robien (43,79%), selon les résultats définitifs donnés par la mairie. L'ancien ministre avait ravi la ville au PCF en 1989 et avait été depuis réélu chaque fois dès le premier tour.

A Caen, les résultats définitifs donnent la victoire à la liste d'union de la gauche menée par le socialiste Philippe Duron avec 56,26% des suffrages, selon des résultats définitifs communiqués par la mairie de cette ville qui n'a jamais été gérée par la gauche. La maire sortante Brigitte Le Brethon obtient seulement 43,74% des voix.

Même situation pour Metz, où le maire sortant Jean-Marie Rausch a été battu face au socialiste Dominique Gros. Ce dernier obtient 48,28% des voix contre 27,41% pour le maire sortant, en place depuis 1971.

La droite perd également Saint-Etienne. La liste du candidat PS Maurice Vincent arrive ainsi en tête du second tour des municipales avec 46,11% des voix, devant les listes du maire sortant UMP Michel Thiollière (41,63%) et du MoDem Gilles Artigues (12,27%), selon des résultats définitifs.

A Valence, le socialiste Alain Maurice dont la liste avait fusionné après le premier tour avec celle des Verts de Michèle Rivasi a remporté l'élection municipale au détriment de l'UMP Patrick Labaune. Le candidat socialiste fait basculer la ville à gauche avec 51,71% des suffrages contre 48,29% à son adversaire de droite.

A Strasbourg, un des points chauds de ces élections, le socialiste Roland Ries a été élu au second tour des municipales. Selon une estimation Ipsos-Dell, il remporterait 57,2% des voix contre 42,8% à la maire sortante Fabienne Keller.

Autre ville d'importance à basculer : Toulouse. Le socialiste Pierre Cohen remporte la mairie face à l'UMP Jean-Luc Moudenc, le maire sortant.

Les socialistes remportent aussi un chapelet de villes moyennes: Abbeville (Somme), Angoulême, Brive (Corrèze), Cahors (Lot), Blois (Loir-et-Cher), Brest (Finistère), Carpentras (Vaucluse), Cognac (Charente), Millau (Aveyron), Soissons (Aisne), etc. Mais il échoue à reconquérir Tarbes, par exemple.

A Marseille aussi, la droite a réussi à sauver la ville. Le candidat UMP et maire sortant, Jean-Claude Gaudin a annoncé da victoire, déclarant : "Marseille reste dans le camp de la droite".

A Paris, dans le douzième arrondissement, la socialiste Michèle Blumenthal l'a largement emporté (66%) face à l'UMP Jean-Marie Cavada (34%. Dans le cinquième arrondissement, le maire sortant UMP Jean Tiberi a également réussi à sauver son fauteuil.

A Pau, le président du MoDem François Bayrou a annoncé sa défaite "de moins de 1%" au second tour de l'élection municipale à Pau. Selon des résultats définitifs, le patron du Modem perd avec 38,81% des voix, contre 39,76% pour la gauche. De son côté, le maire sortant Yves Urieta, un ancien PS ayant reçu le soutien de l'UMP, qui s'était maintenu au second tour des élections municipales, est crédité de 21,42% des voix.

A Mulhouse, le secrétaire d'Etat chargé de la Coopération, Jean-Marie Bockel, garde son fauteuil de maire avec 43,16% des voix, face à la liste PS (42,57%) et la liste du Front National (14,27%).

Angers reste à gauche. La liste du maire sortant PS, Jean-Claude Antonini, est réélue avec 50,62% des voix contre la liste UMP dirigée par Christophe Béchu, qui a recueilli 49,39% des voix.

A Lille, la maire PS Martine Aubry a très largement remporté l'élection municipale de Lille avec 66,56% des voix, à la tête d'une liste de gauche à laquelle se sont joints au second tour les Verts et le Modem, face au candidat de l'UMP Sébastien Huyghe (33,44%), selon les résultats définitifs. Il s'agit du meilleur score du Parti socialiste dans la ville depuis au moins un siècle, mais avec une participation relativement faible de 44,42% et inférieure à celle du premier tour (48,83%).

A Hénin Beaumont, il n'y a pas eu de miracle pour Marine LePen et sa liste FN. Elle est donnée battue selon les résultats définitifs avec 28,83% des voix contre la liste d'Union de Gauche de Gérard Dalongeville, réélu avec 51,94%.

Presque une exception pour cette soirée électorale, la ville de Calais passe pour sa part à droite. L'UMP Natacha Bouchart, à la tête d'une liste d'ouverture, a largement remporté les élections du second tour en battant le maire sortant Jacky Hénin avec 54,02% des suffrages, selon des résultats définitifs de la mairie. Cela faisait 37 ans que la ville était aux mains du PCF.

La droite, et d'autant plus le gouvernement, n'a donc pas réussi à mobiliser les électeurs entre les deux tours. Le taux de participation, une donnée clé pour ce scrutin, s'est établi selon le ministère de l'Intérieur à 17 heures à 54,45%. C'est nettement moins qu'il y a une semaine à la même heure : 56,25% et qu'il y a sept ans avec 54,59% en 2001 à 17 heures.

A midi dimanche, le taux de participation était de 23,68% contre 23% dimanche dernier. Il n'était que de 20,21% à la même heure en 2001 au second tour des municipales.

L'abstention devrait même atteindre un record à 42% selon une estimation CSA-DEXIA pour Europe 1, Le Parisien-Aujourd'hui en France, I-Télé. Ipsos-Dell évoque pour sa part un niveau d'abstention estimé de 34,5%.

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