Un rapport cloue au pilori l'enseignement des sciences économiques au lycée

La critique porte sur son encyclopédisme et son approche compassionnelle. Le ministère n'indique pas quelles suites il compte donner à ce rapport sévère.

Un rapport critique durement l'enseignement des sciences économiques et sociales (SES) au lycée. Commandé par Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, ce rapport met en cause "l'encyclopédisme" de programmes "trop chargés", "l'ambition démesurée" de vouloir traiter "tous les grands problèmes de la société" et l'"approche compassionelle" de l'enseignement.

Ce rapport, révélé par les Echos de ce jeudi 3 juillet, met en évidence trois réussites de la filière sciences économique au lycée: "la forte progression des effectifs", "une orientation majoritaire des bacheliers ES en phase avec leur formation initiale" et "la réussite satisfaisante des bacheliers ES dans l'enseignement supérieur".

Ce rapport s'insère dans le conflit pluridécennal entre le monde de l'entreprise et les enseignants de sciences économiques, filière née au début des années 70. Les premiers prônant l'apprentissage des mécanismes concrets du fonctionement de l'entreprise et de l'économie libérale. Les seconds voulant développer l'esprit critique des lycéens.

La mission, présidée par Roger Guesnerie, professeur au Collège de France, comprenait parmi ses treize membres Michel Pébereau, président du conseil d'administration de BNP Paribas, mais aussi président de l'Institut de l'entreprise, ainsi que Sylvain David, président de l'Apses, l'association des professeurs de sciences éco.

Cette mission préconise un certain nombre de mesures pour renforcer la filière. Elle suggère, notamment, de renforcer les synergies avec l'histoire et les mathématiques et d'étendre l'enseignement des SES à tous les élèves de seconde. L'enseignement devrait insister sur l'acquisition de "connaissances" et "compétences" précises, "un nombre limité de concepts, d'outils et de modes de raisonnements propres à la science économique et à la sociologie".

Les manuels devraient subir une "refonte importante", pour éviter qu'ils ne restent de simples recueils de documents. Cette refonte devrait permettre également de différencier les faits, les outils d'analyse et les travaux d'application. La mission prône également plus de travail en groupe ou d'études de cas dans les classes.

Le ministère n'a pas indiqué les suites qu'il comptait donner à ce rapport. Selon les Echos, un groupe d'experts pourrait être constitué pour revoir les programmes.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.