Richelieu Finance et le groupe bancaire KBC ont annoncé mercredi la signature d'un protocole d'accord pour le rachat de la totalité de la société de gestion française, par KBL European Private Bankers, une des entités du groupe financier belge.

Cet adossement "offrira à Richelieu Finance des capacités renforcées et confortera sa position sur le marché", affirment les sociétés dans un communiqué commun. "Pour notre clientèle, qui nous a fait confiance et qui a investi dans nos fonds, cette opération est une garantie pour l'avenir. Elle est aussi la preuve d'une grande confiance de KBL European Private Bankers dans notre politique d'investissement", souligne Gérard Augustin-Normand, président et fondateur de la société de gestion française.

Le montant de la transaction n'est pas dévoilé. Ce rapprochement met fin à l'indépendance de Richelieu Finance. Il lui permet en revanche de garantir la liquidité de ses fonds. Car, depuis quatre mois, la situation est tendue avec le retrait des clients de Richelieu Finance du marché des actions. La société a certes vendu ses lignes les plus liquides (Total, Air Liquide, Saint Gobain....). Ainsi, un de ses fonds star, Richelieu Special, a vu son actif net fondre de plus de 2 milliards d'euros entre fin novembre et la mi-janvier. .

En prenant des paris audacieux, avec un actif très concentré sur des valeurs comme Club Méditerranée (20% du capital en portefeuille en moyenne depuis juin 2005), Kuoni (autour de 12%), Guyenne Gascogne (16,23% du capital au dernier comptage) ou encore Faurecia (près de 8%), toutes en chute libre de 30% en moyenne depuis le 1er janvier, la société s'est mise dans une situation périlleuse.

La société de gestion, qui gère un total d'environ 3,5 milliards d'euros d'encours, doit aussi composer avec les arbitragistes, qui exploitent la situation et vendent à découvert certains titres détenus en portefeuille par Richelieu Finance. Leur raisonnement consiste à anticiper des ventes de titres par la société et ses gérants, avec l'espoir ensuite de les racheter physiquement à bon prix.