Les films de la semaine

Parmi les sorties cinéma de ce mercredi nous avons relevé: "La Cité des Hommes", "L'Incroyable Hulk", "Mad money", "Night and day", "Ballerina", "Let's get lost".

"La Cité des Hommes"

A l'origine du long-métrage "La Cité des Hommes", il y a "La Cité de Dieu", un premier film âpre et violent de Fernando Meirelles ("The Constant Gardener") sorti en 2000 qui nous plongeait dans l'univers sulfureux des favelas de Rio de Janeiro. Le succès fut tel que deux ans après naissait une série télévisée de 19 épisodes intitulée "La Cité des Hommes". Le film qui reprend ce titre est en quelque sorte un épilogue à la série. On y retrouve les mêmes ambiances, un réalisateur commun, Paulo Morelli, et surtout les mêmes personnages, notamment Laranjinha et Acerola, deux enfants des favelas dont on a vu la vie évoluer pendant quatre années au rythme des guerres de gangs et des trafics de drogues. Lorsque le film débute, les deux ados s'apprêtent à fêter leurs 18 ans. L'un est déjà marié et s'occupe tant bien que mal de son fils, tandis que le second s'apprête à se lancer sur les traces du père qu'il n'a jamais connu. Deux destins parallèles, deux histoires de paternité, avec en toile de fond la vie sociale des favelas. Comme pour "La Cité de Dieu", le ton est nerveux et réaliste. La fiction et le documentaire se mêlent habilement. Et le tragique n'est jamais loin. O. L. F.

"L'Incroyable Hulk"

En 2003, le film "Hulk" dirigé par Ang Lee, jugé trop cérébral, n'avait pas fait se déplacer les foules. Cinq ans après, le compteur est remis à zéro. Le Français Louis Leterrier, spécialiste des films musclés ("Danny the dog", "Le Transporteur") prend la caméra en main avec Edward Norton dans le rôle du Dr Bruce Banner alias Hulk. Le scénario pioche dans les séries télévisées des années 80 avec un Banner traqué par l'armée, cherchant désespérément un antidote à ses transformations inopinées. S'ajoute un nouvel ennemi, le bien nommé "Abomination", pour des scènes de destruction massive en plein New York. Oubliées les divagations psychologiques d'Ang Lee, donc. Louis Leterrier se montre plus modeste mais délivre finalement ce qu'on peut attendre d'un film dont le héros est un monstre vert aux muscles disproportionnés: du divertissement. O. L. F.

"Mad money"

Callie Khourie, qui fut scénariste de "Thelma & Louise", réalise une comédie sur un casse féminin réussi. L'histoire est transposée d'un fait divers situé dans les années 70 où trois femmes employées à la Banque d'Angleterre réussirent un casse mémorable. Cette fois, cela se passe dans la Réserve fédérale américaine et le cerveau est Brigdet (impayable Diane Keaton), bourgeoise en mauvaise passe, obligée d'accepter un boulot de femme de ménage dans la banque pour faire face à la banqueroute de son mari. Pleine de ressources, elle imagine un stratagème imparable pour lequel elle a besoin de la complicité de deux consoeurs qu'elle réussit à entraîner : Nina (Queen Latifah) et Jackie (Katie Holmes). Elles jettent leur dévolu sur les billets usagés promis à la casse. Et s'arrangent pour qu'il ne reste aucune preuve de leur forfait. Une comédie bien enlevée dans la lignée des séries comiques américaines. N.T.

"Night and day"

Auteur exigeant, le cinéaste coréen Hong Sangsoo restitue indirectement l'expérience qu'il a vécue en France, à Paris, où il a passé une année. Le film est conçu comme le journal d'un jeune peintre coréen (manifestement le double du réalisateur) qui pour échapper à une arrestation à la suite d'une bêtise doit fuir son pays. A Paris, il trouve refuge dans une pension du XIVème arrondissement tenue par un Coréen. Perdu dans cette ville inconnue dont il ne maîtrise pas la langue, il souffre de l'absence de sa femme et traîne dans les rues, observant les détails de la vie quotidienne. Peu à peu, il s'acclimate à la vie parisienne et fait la connaissance de deux jeunes coréennes qui partagent le même appartement. Et tombe amoureux de l'une d'elles, et aussi de Paris. N.T.

"Ballerina"

Dans ce documentaire, Bertrand Normand se penche sur l'art des ballerines en Russie, pays par excellence de la danse, où s'est maintenue une tradition restée très vivace et dont raffole la population. Il suit le destin de cinq danseuses du fameux Théâtre Mariinsky de Saint-Péterbourg (ex Kirov), de leur entrée à l'école de danse pour y subir un apprentissage inflexible jusqu'au sommet de la gloire sur les scènes du monde entier. Pour les fans de danse classique. N.T.

"Let's get lost"

Idole des jeunes dans les années 50, Chet Baker restera comme l'une des icones du jazz avec ce cocktail souvent explosif de talent artistique et de vie personnelle déglinguée. Comment le play-boy californien à la gueule d'ange est-il devenu un artiste perdu au visage cabossé ? Bruce Weber a reconstitué son parcours dans un film (2 heures) sorti en 1988, peu après la mort tragique et mystérieuse du trompettiste. Vingt ans plus tard, dans une version restaurée, ce documentaire revient en salles. Les témoignages abondent y compris les propos peu amènes des ex-compagnes de Chet. C'est l'intérêt du film, dans le même registre (investigation et transparence) que la récente biographie, "La longue nuit de Chet", par James Gavin, (Ed. Denoël-Joëlle Losfeld). Pour approcher ou retrouver sa musique, on peut conseiller deux albums: "Chet Baker sings" (1953) chez Pacific Jazz et "Chet Baker in Bologna" ( 1985) chez Dreyfus. Les yeux fermés et les oreilles ouvertes. J.L.L

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