Polémique autour du "testing" anti-discrimination de la Halde

La polémique sur le "testing" grandit à la suite de la mise en cause par la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) de trois entreprises, Accor, le Crédit Agricole et le cabinet de recrutement Mercuri Urval. L'opérateur du "testing" pour le compte de la Halde, Jean-François Amadieu, a estimé ce mercredi 11 juin sur Europe 1: "nous avons pris beaucoup plus de précautions que dans les enquêtes habituelles de ce genre, y compris celles du BIT" (Bureau international du travail). Personne n'ignorait du reste les réactions que nous aurions". "S'il n'y a aucun problème, eh bien je l'annonce ici: on vient d'apprendre qu'il n'y a aucune discrimination dans les entreprises du CAC 40. Je veux bien qu'on essaie de casser le thermomètre mais ça ne règlera pas le problème", ajoute Jean-François Amadieu, par ailleurs professeur à l'université de Paris I.Jean-François Amadieu réagissait au feu roulant de critiques déclenché par son travail. Plusieurs entreprises testées ont mis en cause mardi soir l'enquête commandée par la Halde à la société Arirs, dirigée par Jean-François Amadieu, par ailleurs membre du comité consultatif de la Halde. Plus grave, Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, et inventeur de la procédure de "testing" reconnue comme élément de preuve par la Cour de cassation, émet également des critiques sur la méthodologie de l'enquête. Joint par latribune.fr, il souligne: "les entreprises ne peuvent être mises en cause par un testing sociologique. Pour prouver qu'il y a bien discrimination, deux CV doivent être adressés à l'entreprise. Ils sont identiques au plan des compétences, mais différents en matière de nom ou de couleur de la peau". Il ajoute: "il faut bien vérifier qu'un CV est refusé pour cette dernière raison en appelant notamment le responsable du recrutement pour obtenir son avis. Ensuite, le testing doit être suivi d'une enquête de l'inspection du travail ou de la police pour trouver des éléments complémentaires. Il convent ensuite de fusionner les expertises pour apporter la preuve de la discrimination". Selon l'étude de la Halde publiée mardi, il apparaît que sur l'ensemble des entreprises testées, les candidats susceptibles d'être discriminés en raison de leur origine ont 22,77% de chance de moins d'être convoqués à un entretien. La proportion passe à 42,17% pour les candidats âgés de plus de 45 ans. Aucun chiffre concernant les trois entreprises mises en cause n'a été publié.
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