Ca alors, des manifestants britanniques

La manifestation des étudiants britanniques mercredi a été un succès surprenant mais ce n'est probablement pas le début d'un vaste mouvement social.
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Les Britanniques n?en reviennent pas eux-mêmes : mercredi, une large manifestation d?étudiants au centre de Londres a rencontré un succès populaire inattendu (52000 manifestants, selon les organisateurs). Quelques centaines d?entre eux, préparés à l?avance, se sont ensuite séparés du cortège, attaquant le siège du parti conservateur et cassant quelques vitres.

Les Britanniques auraient-ils perdu leur flegme légendaire ? Assiste-t-on à un réveil social, un mois après la présentation de rigueur ? Probablement pas, tout simplement parce que les organisations syndicales ou l?opposition politique ne suivent pas.

Le Trade Union Congress (TUC), principale confédération syndicale, prévoit bien une grande manifestation? mais pour mars 2011. Encore plus clairement, son secrétaire général, Brendan Barber, s?oppose à l?idée d?une grève générale. De même, Ed Miliband, le leader du parti travailliste, ne veut surtout pas s?afficher dans les manifestations, de peur d?être traité d?irresponsable. Quant au syndicat des étudiants (NUS), son président Aaron Porter regrette amèrement les dérapages. « Nous avons perdu beaucoup de la sympathie du public », estime-t-il.

Pour les syndicats, le problème est simple : l?austérité est pour l?instant ?relativement- populaire. « Les Britanniques ne dansent pas de joie, mais ils pensent que c?est inévitable, explique Peter Kellner, qui dirige l?institut de sondage YouGov. Les conservateurs ont réussi à faire passer l?idée que la situation actuelle est de la faute des travaillistes. »
A cela s?ajoute le traumatisme de la fin des années 1970, quand d?énormes grèves ont immobilisé le pays. Cela a mené au gouvernement de Margaret Thatcher et aux lois très dures contre la grève. Aujourd'hui encore, la grève a très mauvaise presse.

Les syndicats attendent donc d'obtenir le plus grand soutien populaire possible avant de monter des opérations. Pourtant, la colère et la frustration d'une partie de la population sont réelles. Et celles-ci pourraient se concrétiser dans de petites actions coup de poing, ponctuelles. Celles-ci pourraient notamment s?amalgamer à une série de conflits sociaux actuels, qui touchent le métro, les pompiers et la BBC (chacun pour des raisons différentes). Répété régulièrement, ce genre d?événements pourrait progressivement faire basculer le climat social.
 

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