Dacia Duster : un « tous chemins » simple, pratique et pas cher

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1321  mots
Vaste, fonctionnel, passe-partout, confortable et doté d’un bon diesel, le Duster restylé n’a pas de vrai concurrent. Les rivaux potentiels sont au moins 6.000 euros plus chers. Pas très charmeur, certes. Mais voilà un outil efficace, qui va droit à l’essentiel.

Plus de 800.000 Duster ont été vendus à ce jour depuis 2010. Le fameux 4x4 à bas coûts devrait être produit cette année à 370.000 exemplaires dans cinq usines. C'est donc la voiture la plus vendue du groupe Renault, devant la Clio IV! Un vrai succès planétaire, notamment en Europe de l'ouest, en Russie et au Brésil. Avec un tarif démarrant à 11.900 euros, le Duster produit pour le marché européen en Roumanie et vendu sous le label Dacia demeure l'un des véhicules les plus compétitifs du marché. A ce prix-là, il n'y a pas de concurrence. Les rivaux potentiels coûtent au bas mot 6.000 euros de plus. Voici la toute dernière mouture, restylée, mieux insonorisée et (un peu) mieux finie !

Finition améliorée, il y avait urgence

L'avant revu, affiné, en jette davantage que l'ancien. La carrosserie ne remportera certes toujours pas des prix de beauté. Mais, ce gros break surélevé, avec des vrais pare-chocs et protections latérales, arbore des airs de véritable 4x4. Il est original et pas désagréable du tout à regarder. A l'intérieur, on a désormais droit à une nouvelle planche de bord, dont la présentation apparaît plus avenante. Pour le charme et le raffinement, on repassera. C'est triste, austère, mais simple de fonctionnement, avec de grands cadrans lisibles, des assemblages qui ont l'air soigné, des plastiques très bas de gamme mais a priori robustes.

La position de conduite est facile à trouver, malgré un volant non réglable en profondeur. Les grandes surfaces vitrées, comme sur les Renault d'il y a quinze ans, les portières  carrées assurant une bonne accessibilité, sont appréciables. Quelques améliorations sont  les bienvenues sur cette nouvelle mouture, comme des boutons de vitres électriques sur les portières par exemple, et non plus au centre de la console, ou un GPS tactile pratique mais placé trop bas.

Diesel volontaire et moins bruyant

La conduite n'a rien d'une expérience inoubliable, on s'en doute. Mais le petit diesel 1,5 de 110 chevaux, que nous avons essayé, a suffisamment de pêche pour assurer un service  convenable. C'est globalement la même mécanique que sur une Clio, une Mégane, ou… une Mercedes Classe A. Le poids contenu (1,2 tonne à peine) rend ce moteur moins limité ici que sur une Mégane.  Il faut malheureusement bien doser l'embrayage pour démarrer, en raison du manque de cylindrée. Agaçant. Mais, accélérations et reprises ne sont pas à la traîne, y compris en montagne.

La boîte de vitesses à six rapports accroche un peu. Il y a mieux ailleurs en fluidité, mais cette transmission ne pose pas de problème particulier. Les consommations, sans battre de record, sont tout à fait acceptables, avec une moyenne de 7 litres de gazole aux cents sur des petites routes sinueuses. Bémol : notre essai dans le Lubéron ne comprenait pas d'embouteillages urbains, lesquels font toujours grimper la consommation.

Tenue de route pataude

La direction paraît assez dure et lourde, ce qui surprend par rapport aux voitures plus modernes. Elle manque aussi de rappel en ligne droite. Mais, cette direction est nettement moins déplaisante sur le Duster dCi 110 que sur la version dotée du 1,2 TCe 125 à essence, que nous avons aussi testée. La tenue de route est pataude, mais sûre. Le train avant accroche au bitume dans les virages. Il se campe mieux sur l'asphalte avec ce diesel qu'avec le TCe à essence plus léger.

A noter : un confort appréciable sur les routes à nids de poule. Les suspensions à grands débattements travaillent avec douceur, aidées par des gros pneus à flancs hauts (215/65R16 M+S). La hauteur de la garde au sol (21 centimètres), l'absence de porte-à-faux avant et arrière, les pneus mixtes adaptés à la boue ou à la neige, permettent de rouler sur des chemins creux et caillouteux sans arrière-pensée. Même avec les seules roues avant motrices. Efficace. On ne peut pas en dire autant de bien des pseudo-4x4 d'aujourd'hui…

Si on cherche un vrai tout-terrain ou que l'on roule souvent sous la neige, une option quatre roues motrices à 2.000 euros est prévue. Celle-ci, combinée à un boîte à première courte, offre des possibilités étonnantes. Nous en avons eu la démonstration. Ce n'est pas de la frime.

On appréciera évidemment moins les bruit du moteur ou de roulement. Mais le Duster a bien progressé sur ce point. Ce n'est plus rédhibitoire. Nous avons aussi remarqué la (relative) maîtrise des grincements et crissements. Là aussi, il y a du progrès.

Bonne affaire avec une belle réputation

Malgré un plaisir de conduite mitigé, le Duster nous a emballés pour sa bonne volonté. Sans chichis, sans esbroufe, il fait du bon boulot. En toute simplicité. Il a la réputation d'être costaud, mais les habitacles réalisés à l'économie ne vieillissaient pas très bien jusqu'ici. Renault affirme toutefois à cet égard qu'il a tenu compte de l'expérience et amélioré la longévité des plastiques, des joints, des sièges. Espérons ! Globalement fiable, le Duster bénéficie en outre de pièces bon marché, rendant l'entretien assez économique.

Le réseau Renault étant renommé pour la qualité de ses prestations en France, dès lors, pourquoi hésiter ? Ah oui, on oubliait : le Duster est garanti trois ans ou 100.000 kilomètres ! Le Duster, comme ses prédécesseurs Logan et Sandero, marque le retour à un certain bon sens automobile. C'est une excellente affaire pour ceux qui recherchent un outil de transport tout temps, tous chemins et polyvalent, tout en se moquant des modes et derniers gadgets. Et ce, sans se ruiner.

 Le diesel 110 à privilégier

Nous conseillons la version diesel 110 à deux roues motrices. Les 600 euros de plus, quelle que soit la finition, requis pour ce diesel 110 par rapport au moteur à essence TCe 125 sont largement compensés par l'absence de malus (500 euros sur la version à essence)… Du coup, les tarifs sont équivalents à 100 euros près. La version à gazole de 110 chevaux est livrable à partir de 15.100 euros. Sont déjà de série des « airbags » frontaux et latéraux tête-thorax ainsi que le système de contrôle de trajectoire (ESC) pour plus de sécurité.

Des vitres électriques à l'avant, la condamnation centralisée des ouvrants à distance, un autoradio CD MP3 sont également au programme. Pas mal. La Lauréate à 16.200 euros intègre en plus la climatisation, l'ordinateur de bord avec affichage de la température extérieure, les rétroviseurs extérieurs dégivrants électriques, les projecteurs anti-brouillard.

La version haute Prestige de notre essai à 17.300 euros ajoute le  système de navigation et multimédia, le régulateur et le limiteur de vitesse, l'aide au parking arrière, les lève-vitres arrière électriques.  Côté style, la version Prestige arbore des jantes en alliage, des vitres surteintées. Comme sur un 4x4 haut de gamme !

Tiens, il y a aussi quelques rares options, tout aussi abordables. Le cuir (si,si) est à 600 euros. Pas cher. Ah, il ne transforme pas le Duster en Jaguar, car la peau est peu valorisante ! Mais c'est mieux que le tissu de série très moche. Les sièges avant chauffants sont à 200 euros, la peinture métallisée à 460. Seule mesquinerie : la vraie roue de secours reste en option. Elle est à recommander, moyennant 120 euros… Sinon, quelle générosité dans l'équipement !

 

Modèle d'essai : Dacia Duster dCi 110 Prestige : 17.300 euros

 

Puissance du moteur : 110 chevaux (diesel)

 

Dimensions : 4,31 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,69 (haut)

 

Qualités : Prix imbattable, équipement fourni, simplicité, habitabilité, polyvalence, confort, aptitudes en tous chemins, moteur volontaire

 

Défauts : Trou à bas régime, comportement pataud, direction lourde, boîte accrocheuse, présentation bas de gamme

 

Concurrentes : Renault Kangoo dCi 110 Extrem : 23.150 euros ; Suzuki S-Cross 1,6 DDis Pack : 24.190 euros ; Skoda Yeti 2,0 TDi 110 Ambition : 24.660 euros

 

Note : 14,5 sur 20