Renault Clio IV : une "petite" pleine de bonne volonté

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  992  mots
Avec un petit moteur diesel réussi, la Clio IV est une excellente petite auto douce, plaisante et sobre. Dommage : la présentation triste et bas de gamme laisse à désirer.

Premier fruit de la nouvelle équipe de design dirigée par Laurens van den Acker, la Clio IV arbore des lignes galbées, très, voire (sur)-dessinées avec une ligne de caisse remontant fortement vers l'arrière pour suggérer le dynamisme, selon la mode actuelle. Cette (grande) citadine fait un peu trop japonaise dans son design, à notre goût. N'oublions pas que le designer en chef était précédemment chez Mazda. Mais, bon, cela reste subjectif.

Intérieur tristoune

A l'intérieur, la grande console tactile fait moderne. Elle se révèle pratique, mais on déplore la disparition du lecteur de CD. Les cadrans sont lisibles et la vitesse s'affiche pile devant les yeux. Ca, c'est parfait. L'ergonomie apparaît bonne, la position de conduite adéquate et facile à trouver. En revanche, nous regrettons une ambiance bas de gamme, avec des plastiques bien assemblés mais durs. La finition est en baisse par rapport à sa devancière, la Clio III ! Des économies mesquines et peu flatteuses.

L'ambiance noirâtre, même avec des sièges partiellement colorés (on a le choix entre une harmonie noire-rouge ou noire-grise), est triste et ne fait pas dans le raffiné. Les revêtements de sièges rugueux ne sont pas très accueillants. Nous attendons impatiemment la version « Initiale Paris » que l'on promet plus cossue. La personnalisation proposée est en fait compliquée. Car elle n'est pas possible sur toutes les versions, évidemment! Elle est plutôt réservée aux finitions "haut de gamme", ben voyons!

Habitabilité juste à l'arrière

On déplorera une sensation d'espace en régression par rapport à l'ancien modèle, malgré un gabarit supérieur. Renault reconnaît avoir sacrifié l'habitabilité au design. A l'arrière, les poignées de portes dissimulées pour faire croire à un coupé - une invention de Walter de Silva sur l'Alfa 156 - oblige à une préhension peu ergonomique. La ligne de toit arrondie entraîne en outre à l'avant, mais surtout à l'arrière, une garde au toit limitée.

Grands gabarits s'abstenir sur la banquette arrière. Et les occupants ne devront pas être claustrophobes, vu les minuscules vitres donnant une impression de confinement. D'ailleurs, on n'y voit pas grand-chose, vers l'arrière, ce qui est contraire aux règles de sécurité. A quand le retour des grandes surfaces vitrées ?

Bon moteur diesel

La conduite réserve de bonnes surprises. Certes, le diesel 1,5 dCi de 90 chevaux manque de puissance, surtout à bas régime. Mais ce moteur à gazole se comporte agréablement, avec douceur et une relative souplesse. On apprécie le fonctionnement sans à-coups. La boîte de vitesses est à l'abri des critiques. Mais le point d'embrayage, flou, est toujours aussi difficile à trouver. Si l'on veut démarrer rapidement, on fera patiner ledit embrayage. C'est pour gommer le trou au démarrage inhérent à des mécaniques de si faible cylindrée !

Malgré cela, le bilan demeure fort satisfaisant, mais cette version dite à basses consommations ne fait pas preuve de beaucoup de répondant dans les relances, surtout sur les rampes d'autoroute. La version « normale » est un chouïa plus vigoureuse. En prime : une sympathique sobriété. D'où des rejets de CO2 très bas, qui lui valent un petit bonus pseudo-écologique.

Comportement routier sans histoires

La tenue de route est extrêmement rassurante, précise, sans cette vivacité parfois problématique de la Peugeot 208. Pour un petit véhicule, le comportement, quelles que soient les conditions météo, est sans faille, avec une direction bien calibrée, mieux que sur la Clio III. Ca, les constructeurs tricolores savent faire. C'est une tradition. Les petites françaises sont vraiment les reines de la tenue de route. Dignes des plus grandes. Le confort est très convenable, mais on a du mal à comprendre la régression par rapport à la précédente Clio. Pourquoi les constructeurs hexagonaux durcissent-ils leurs voitures, alors que le confort était naguère la qualité marquante des produits hexagonaux ? Heureusement, chez Peugeot, on commence à revenir à davantage de souplesse. La filtration des bruits de roulement aurait mérité plus d'attention. Des petites économies là aussi ?

Pas donnée

La gamme Clio vient d'être réorganisée. Avec ce moteur diesel de 90 chevaux rejetant à peine 83 grammes de CO2 au kilomètre, « notre version « Zen » déjà suffisamment équipée avec tout ce qu'il faut à ce niveau de gamme est à 19.170 euros. La Renault Clio IV est plutôt dans le haut de la fourchette des prix du marché. Mais elle se revendra sans problèmes. A noter que le système "Renault R-Link" est proposé, avec la tablette multimédia intégrée et connectée, disponible désormais en option à 590 euros. Afin d'éviter l'usage de multiples appareils nomades ou téléphones en voiture, "Renault R-Link" regroupe l'ensemble des fonctionnalités multimédia - navigation, radio, téléphonie avec bluetooth...

La Clio IV est une brave petite, très sûre, maniable, dotée d'un moteur efficace. Elle est appréciable au quotidien. Dommage l'habitabilité en régression, une rétrovision médiocre et une présentation pas raffinée du tout. En tous cas, la Clio IV semble bien née et fiable, jouissant d'un réseau après-vente réputé pour sa densité et la qualité de son travail.

 

Modèle d'essai : Renault Clio dCi 90 (83 gr) Zen : 19.170 euros (-150 euros de bonus)

 Puissance du moteur : 90 chevaux (diesel)

 Dimensions : 4,06 mètres (long) x 1,73 (large) x 1,45 (haut)

 Qualités : moteur sobre et globalement agréable, boîte de vitesses plaisante, tenue de route très sûre, direction bien calibrée, confort correct, tablette tactile amusante

 Défauts : intérieur triste, plastiques durs et bas de gamme, habitabilité en recul, visibilité arrière réduite, point d'embrayage flou

Concurrentes : Ford Fiesta TDCi 95 Trend (5 portes) : 17.050 euros ; VW Polo HDi 90 Blue Motion Trendline (5 portes) : 18.970 euros ; Peugeot 208 HDi 92 Envy (5 portes) : 19.300 euros.

Note : 14,5 sur 20