Volkswagen Golf VII SW : Un super break compact, en attendant la Peugeot 308 II SW

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1272  mots
Volkswagen Golf SW / DR
La Golf est sûre, précise, homogène, agréable à vivre et conduire, bien finie. En break SW, elle dispose en outre d’un grand coffre carré. Dommage : côté confort, ça manque de douceur.

Comme la berline, le break SW n'a rien de révolutionnaire. Avec son style carré, presque géométrique, cette septième Golf ne se distingue pas forcément de la sixième, de la cinquième ou de la quatrième. On a en effet du mal à reconnaître les générations entre elles. Mais, c'est ce que les clients apprécient, une Golf qui ne ressemble qu'à une autre Golf, quels que soient les millésimes.

Classique, équilibré, sans esbroufe, indémodable, ce break allongé de 31 centimètres à 4,56 mètres n'est plus vraiment compact, mais le coffre est vaste, pratique et très logeable. On attend avec impatience sa future rivale directe, la Peugeot 308 II SW, promise pour le printemps prochain et également séduisante avec un bon volume de chargement, comme nous avons pu le constater en avant-première.

Intérieur sage et net

A l'intérieur de la Golf, c'est tout aussi sage qu'à l'extérieur. Les habitués ne seront pas dépaysés. Les formes traditionnelles sans bizarreries de style permettent une bonne accessibilité à bord. Pas besoin ici de se contorsionner pour prendre place. Même si l'habitabilité n'est pas généreuse à l'arrière, on a une agréable sensation d'espace disponible, grâce à une planche de bord plane, qui ne saille pas exagérément - contrairement à une Ford Focus ou une Honda Civic ! La visibilité est très correcte, grâce aux formes simples à vitrages de bonnes dimensions.

Habitacle très bien fini

Comme toujours sur une voiture de la  firme allemande, on trouve aisément sa position de conduite et ses marques, avec des réglages pas compliqués et des commandes nettes, qui se repèrent sans se poser mille questions saugrenues. Bravo aux deux compteurs ronds, à la vitesse qui s'affiche en gros devant les yeux, et applaudissons au grand écran central tactile avec un GPS facile à manier. Saluons également l'accoudoir central modulable en longueur et en hauteur - ce qui est rare. Tout apparaît bien en mains.

L'impression dominante est celle d'une grande rigueur avec des matériaux solides, des accostages précis. La Golf est de loin la meilleure compacte du marché en qualité perçue, laquelle conditionnera un bon vieillissement. Même si cela n'a pas d'influence directe sur la fiabilité mécanique (nombre de pannes durant l'utilisation).

Agacements et bips-bips

Malheureusement, Volkswagen rajoute des équipements à la mode, qui nous agacent, comme ce frein de stationnement électrique qui ne se desserre pas tout seul. Alors, ça sert à quoi, hein ? On déteste aussi ces radars de stationnement bruyants, qui couinent trop tôt. Et, si on les met en mode « off », ils se réenclenchent d'eux-mêmes dès que l'on repasse la marche arrière. On préfèrerait une caméra de recul silencieuse comme sur une Peugeot 308 II. On peut l'avoir, mais à 250 euros, et elle s'ajoute mais ne se substitue pas aux inénarrables bips-bips !

 Belle mécanique

Nous héritons d'un TDi de 150 chevaux, autrement plus agréable que le petit TDi 105 creux à bas régime. Couplé sur notre véhicule d'essai à la réputée boîte à double embrayage « DSG », l'ensemble mécanique se montre plein d'allant. Le diesel TDi reste bruyant, mais sa vivacité et la précision ainsi que la rapidité de la boîte réjouissent. Même si, en position « S », la transmission réagit un peu trop brutalement.

Les consommations satisfont, puisqu'elles demeurent inférieures à sept litres aux cents sur un parcours mixte avec beaucoup de ville. Durant notre essai, essentiellement routier et autoroutier, nous sommes descendus à 6,4 litres. Pas mal pour un modèle aussi vif et doté d'une boîte auto.

Question comportement routier, on apprécie la superbe rigueur. Les routes sinueuses, même en mauvais état, sont un régal, sur le plan de la sécurité. Mais nous sommes à bord d'une version de 150 chevaux, équipée du train arrière multibras, bien plus efficace que le train simplifié des versions TDi 105.

Inconfort à cause des grandes roues

Malheureusement, les trains durcis pour supporter la charge sur ce break, ainsi que, surtout, une monte pneumatique « mode » absurde, dégradent le confort. Pire : notre modèle de test reçoit des énormes roues optionnelles (à 880 euros) avec des pneus larges à flancs archi-réduits (225 40 R18). Malgré une suspension pilotée, également optionnelle (à 1.010 euros), que nous avons placée constamment sur le mode « confort », l'ensemble est trop ferme.

Ca trépide sur les petites inégalités, avec des percussions brusques et bruyantes. Sans parler des bruits de roulement provenant de ces pneus trop larges. Evitez cette option aberrante,  qui dégrade même la précision de conduite ainsi que le toucher de route, lequel devient un peu rugueux ! Et, pour vous dissuader totalement, sachez que le coût de remplacement est rédhibitoire !

Cette belle Golf SW en version luxueuse Carat n'est donc pas forcément un modèle de confort. Mais reconnaissons que, si cela lasse vite en ville sur des pavés, c'est  beaucoup mieux à partir d'une certaine vitesse sur route. En outre, les trains roulants étant très bien maintenus, on n'est jamais secoués en tous sens. Rabattez vous sur des finitions de base Trendline et Confortline, à la monte pneumatique plus clémente ! Drôle de choix marketing entre le luxe sans confort ou le confort avec une présentation moins raffinée ! Vous avez dit absurdité ?

La Confortline à recommander

Volkswagen fait le plein d'équipements, avec, dès la Trendline de base, sept « airbags », la climatisation manuelle, le correcteur de trajectoire ESP, le régulateur de vitesse, le « Stop and Start » (arrêt et redémarrage automatiques au feu rouge), que l'on coupera volontiers tant son soubresaut est déplaisant… Le grand écran tactile est aussi de la partie. Avec 2.050 euros de plus, on ajoute, sur la Confortline, la climatisation automatique, l'accoudoir central avant réglable, une sellerie un plus seyante et pouvant échapper au noir habituel, des radars de stationnement dont on se passe volontiers, des antibrouillards.

Pour 2.050 euros supplémentaires (par rapport à la Confortline), la Carat offre une présentation nettement plus cossue, des sièges avant enveloppants en tissu-alcantara (faux daim) plus chaleureux, un GPS, un système de freinage automatique en cas d'urgence, un régulateur de vitesse adaptatif…. Mais aussi des grandes roues de 17 obligatoires avec des pneus trop durs. Nous conseillons personnellement la TDi 150 « DSG » Confortline à 30.600 euros. Avec une option GPS.

Options à gogo

La boîte DSG, reconnue pour son efficacité même si la transmission manuelle ne souffre d'aucun handicap, est à 1.520 euros avec le TDi 150. A noter que l'option sièges en cuir - uniquement sur Carat - coûte 1.700 euros. Et le toit ouvrant est à 1.290 ! Pas donné, tout ça ! A part l'excessive fermeté, nous avons pris beaucoup de plaisir à vivre avec cette Golf VII SW très réussie, costaude, ergonomique, homogène, vive et sûre.

Modèle d'essai : Volkswagen Golf SW TDi 150 « DSG » Carat : 32.650 euros

Puissance du moteur : 150 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,56 mètres de long x 1,79 de large x 1,48 de haut

Qualités : ligne classique intemporelle et équilibrée, habitacle très bien fini, coffre accueillant, bonne position de conduite, moteur brillant et sobre, boîte (« DSG ») réactive, comportement routier efficace

Défauts : trépidations désagréables et bruyantes (Carat avec pneus optionnels), bips-bips agaçants, frein à main électrique irritant, habitabilité arrière juste, prix coquet

Concurrentes : Kia Cee'd SW 1,6 CRDi bva Premium : 27.050 euros ; Ford Focus SW 2,0 TDCi 140 Powershift Titanium X : 28.400 euros ; Seat Leon ST 2,0 TDi 150 DSG FR : 28.635 euros ; Skoda Octavia Combi TDi 150 DSG Elégance : 30.550 euros

 

Note : 14,5 sur 20