Arkema ou l'alchimie de la reprise

Dans le sillage de son compatriote Rhodia, le groupe profite d'une reprise significative de commandes de la part de ses clients. En Bourse, le secteur a renoué avec ses niveaux précédant la crise financière. Preuve, s'il en est, que l'horizon économique n'est pas si noir qu'on ne le pense.

Tout comme son compatriote Rhodia avant lui, Arkema a mis au point la bonne formule pour renouer avec la confiance des investisseurs. Une bonne dose de restructuration ayant conduit à une nette diminution du point mort couplée à une généreuse poignée de volumes supplémentaires ont permis au chimiste d'enregistrer des performances trimestrielles record. D'abord en termes de chiffre d'affaires, qui a bondi de 38% dont 27% à structure constante pour atteindre 1,6 milliard d'euros d'avril à juin. Mais aussi sur le plan de la rentabilité. Durant la même période, la société a dégagé 119 millions d'euros de résultat net. Soit presque autant que sur l'ensemble de l'année 2007, qui, de l'aveu de son président Thierry Le Hénaff, s'était imposée comme un exercice historique. A titre de comparaison, Arkema avait accusé une perte nette de 114 millions d'euros l'an passé à la même époque. Confiant dans la solidité de son carnet de commandes et dans sa capacité à refacturer à ses clients la hausse du prix des matières premières, le groupe prévoit de doubler sa marge brute d'exploitation cette année.

Les bonnes nouvelles du jour tendent à valider un schéma de retournement de cycle observé dans le secteur de la chimie depuis déjà quelques mois. En Europe, les acteurs de l'industrie composant le DJ Stoxx 600 font partie des rares groupes à avoir dépassé leurs niveaux précédant la faillite de Lehman Bothers. Si l'on exclut les contre-performances de quelques poids lourds comme Bayer ou encore Syngenta, qui pèsent à eux deux plusieurs dizaines de milliards d'euros de capitalisation boursière, la grande majorité des autres représentants sectoriels cotées sur le Vieux Continent affiche des gains avoisinant les 20% depuis début janvier. De quoi rassurer plus largement les investisseurs sur l'état de santé de l'économie. Car les chimistes se situent en amont de la chaîne de valeur. Or si l'on considère que la Bourse anticipe avec six à huit mois d'avance les cycles économiques, le spectre d'un scénario en W s'éloigne avec la revalorisation de leurs cours.
 

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