Renault fait le plein de carburant

Le constructeur va encaisser 3 milliards d'euros relatifs à la vente de sa participation dans Volvo AB. De quoi se reconstituer une surface financière avant d'envisager de futurs investissements dans les pays émergents.

La fenêtre de tir était idéale. Renault n?avait plus qu?à embrayer pour s?engouffrer dans la brèche. Le constructeur de la marque au losange n?a pas eu à sa faire prier trop longtemps pour vendre les trois quarts de sa participation dans le capital de Volvo AB. D?autant que Renault n?a pas eu à concéder une décote trop importante pour trouver des acheteurs. Le prix de cession a été arrêté à 93 couronnes danoises par action, soit 4 couronnes seulement de moins que le cours de clôture de mercredi 6 octobre. Cela reste surtout supérieur à la valeur boursière de Volvo AB avant la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Au total, Renault encaissera la rondelette somme de 3 milliards d?euros et devrait ainsi ramener son ratio d?endettement net sur fonds propres de 27 à 9%. Les investisseurs apprécient d?autant plus la nouvelle que le groupe faisait partie aux côtés de Fiat des constructeurs européens les plus endettés.
La décision n?était pas si facile à prendre. Renault a dû faire face à un choix cornélien entre la possibilité de se refaire une santé financière et le fait de conserver une participation qui contribuait positivement à son résultat net consolidé. Mais l?absolu nécessité pour le groupe de couvrir ses futurs besoins d?investissements, indispensables au financement de nouveaux relais de croissance, l?a emporté sur le reste. Car pour attirer des pourvoyeurs de fonds, notamment sur le marché obligataire ou bancaire, le constructeur aimerait bien retrouver son statut d?émetteur « investment grade » pour emprunter à un meilleur taux. Le temps presse. Pour mémoire, Renault prévoit de vendre la moitié de ses véhicules hors d?Europe en 2013, en s?appuyant, notamment, sur le dynamisme de pays comme la Russie ou le Brésil. Or pour le moment, l?industrie automobile est, selon les équipes de la Société générale, à la traîne par rapport aux autres secteurs dans sa conquête des pays émergents. Pour gagner le marathon, les efforts capitalistiques à fournir sont au moins à la hauteur du chemin restant à parcourir.

 

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