Areva : cession opportuniste des titres Safran

Le groupe nucléaire vient de céder la quasi-totalité des titres qu'il détenait encore au capital de l'équipementier aéronautique. Une opération qui doit sa réussite à la bonne concordance de plusieurs éléments.

Somme toute, rien de renversant. Areva annonce aujourd?hui avoir cédé l?essentiel de sa participation dans Safran pour un montant total de 311 millions d?euros. Dans le détail, le numéro un mondial du nucléaire, en plein dépoussiérage de son portefeuille d?actifs non-stratégiques en vue de son augmentation de capital à venir, a placé 3,65 % de Safran au prix de 20,23 euros par action. Même si l?offre revêt une décote de 1,77 % par rapport au cours de clôture de la veille, elle n?en reste pas moins une bonne opération pour Areva dont la valeur des titres dans ses comptes, était de 13 euros par action. Bref pas de doute sur la plus-value réalisée. Et pour cause. C?est peu dire que le groupe d?aéronautique a du vent dans les voiles depuis le début de l?année avec une hausse de plus de 47 %, soit la troisième plus forte hausse du CAC Next 20 sur la période.

Au-delà, le placement des titres Safran s?explique à d?autres niveaux. « Le retour sur des niveaux de volatilité plus bas mais également le regain d?appétit des investisseurs institutionnels pour le risque qui sont aujourd?hui fortement sous-pondérés en actions explique en partie la réussite du placement », souligne à La Tribune Cyril Court, responsable du marché primaire Europe chez HSBC, la banque agissant comme coordinateur global et seul teneur de livre. Alors que le marché est depuis un certain temps drivé par des « petites mains », ce dernier précise d?ailleurs que « les acheteurs des titres Safran sont pour l?essentiel des institutionnels qui connaissent bien le groupe, et déjà détenteurs de titres Safran».

Ce regain d?appétit pour le risque qui s?est traduit depuis le début septembre par le placement de 25 milliards d?euros sur les marchés européens, sous forme d?offres accélérées, se conjugue avec un attrait renforcé pour le dossier Safran. Le groupe a en effet des histoires à raconter en ce moment puisqu?il prend part de façon offensive à la consolidation du secteur. Alors qu?il a récemment mis la main sur l?américain L1 pour 1,09 milliard de dollars, le mois dernier, il vient dans la foulée de boucler l?acquisition de SNPE et se voit toujours en conquérant de Zodiac. Si l?on ajoute à cela que le titre ne se paie que 11,8 fois ses résultats attendus en 2011 alors que le secteur aéronautique bénéficie de fortes commandes ? Il y a tout lieu de penser que par-dessus tout Areva a bien choisi son timing pour placer ses titres.

 

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