Carrefour en croissance soldée

Le groupe de distribution traîne la patte sur le marché français et n'obtient pas les résultats escomptés au Brésil. L'Eldorado des pays émergents montre ses limites.

L?industrie de la grande distribution a encore fort à faire pour retrouver durablement la confiance des investisseurs. Même Carrefour du haut de son statut de numéro deux mondial du secteur est devenu un habitué des rendez-vous manqués avec la communauté financière. Déjà, la publication mi-juillet de son chiffre d?affaires trimestriel n?avait pas convaincu le marché. Aujourd?hui, non seulement le groupe traîne la patte sur ses marchés historiques, mais il rencontre également quelques difficultés dans les pays émergents. Notamment au Brésil, où l?activité des hypermarchés a reculé de 0,8%, à périmètre comparable, au troisième trimestre après avoir déjà accusé un repli de 0,9% entre avril et juin dernier. A cela vient se greffer une mauvaise gestion opérationnelle qui va se traduire par 180 millions d?euros de charges exceptionnelles cette année. Contraignant, au passage, Carrefour a réduire ses ambitions annuelles. Le résultat opérationnel est désormais attendu à 3 milliards d?euros au lieu des 3,1 milliards d?euros initialement prévus cette année. Et cela suffit à fortement contrarier le marché.

D?une manière générale, le Brésil reste incontestablement un marché porteur pour Carrefour, ne serait-ce qu?au travers de ses enseignes de « cash and carry » Atacadao dont la croissance des ventes s?est élevée à 12,8% au troisième trimestre. Mais il ne s?agit pas pour autant d?un Eldorado sans contrainte. Les déboires de Carrefour en Amérique Latine montrent que les pays émergents ne constituent pas une zone où la croissance attend gentiment d?être cueillie comme une fleur. La concurrence y est rude, surtout sur les marchés de masse, et peut causer des désagréments. Dans, le cas de Carrefour, ces zones constituent l?essentiel des relais de croissance de demain face à la morosité conjoncturelle du Vieux Continent. Or, la reprise de 20% de son cours de Bourse depuis les plus bas du 1er juillet laisse peu de place au doute, voire aux mauvaises surprises.

 

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