Wall Street repart à la baisse, les banques surveillées

Les places américaines sont reparties à la baisse ce mercredi, après avoir mis mardi un terme à une série de six séances consécutives de baisse. Le Dow Jones perd ainsi 1,09% à 7.220 points, le Nasdaq recule de 1,80% à 1.416 points et le S&P 500 cède 1,84% à 759 points.

Wall Street n'a pas confirmé son rebond de mardi. Les indices new-yorkais sont en effet reparties à la baisse ce mercredi, au lendemain de propos rassurants de Ben Bernanke. Le président de la Réserve fédérale a évoqué devant le Sénat une "perspective raisonnable" de fin de la récession aux Etats-Unis cette année, si les interventions publiques fonctionnent. Mais les incertitudes concernant les grandes banques américaines restent fortes alors que le Trésor a présenté les grandes lignes de sa nouvelle stratégie, consistant à leur apporter les capitaux pour compenser leurs pertes pendant les deux années à venir.

Après être temporairement repassés dans le vert, les indices new-yorkais ont chuté dans les derniers échanges. Du coup, le Dow Jones perd 1,09% à 7.271 points, le Nasdaq recule de 1,14% à 1.425 points et le S&P 500 cède 1,07% à 765 points.

Sur le front des statistiques, les ventes de logements anciens ont reculé de 5,3% en janvier, à 4,49 millions d'unités en rythme annuel, selon les chiffres publiés ce mercredi par l'Association nationale des promoteurs immobiliers (NAR). Les reventes de logements touchent ainsi leur plus bas niveau depuis juillet 1997. Cette baisse n'avait pas été anticipée par les économistes, qui s'attendaient au contraire à une légère progression. Ils tablaient sur 4,79 millions de ventes, contre 4,74 millions d'unités enregistrées en décembre.

Du côté des valeurs, Bank of America et Citigroup ont vécu une séance très volatile, avec des volumes d'échanges importantes, au lendemain d'un rebond lié aux déclarations de Ben Bernanke et de Sheila Blair, la présidente de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l'organisme américain de garantie des dépôts, écartant le scénario d'une nationalisation des banques. Les marchés spéculent ces dernières semaines sur une prise de contrôle de ces deux établissements par l'Etat américain en raison de leurs difficultés financières

Bank of America grimpe ainsi de 9,09% à 5,16 dollars. Les pertes de Merrill Lynch, dont l'acquisition a été finalisée fin décembre, ont été plus importantes qu'initialement annoncé au quatrième trimestre. L'ancienne banque d'affaires a accusé un déficit de 15,84 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l'année 2008, contre un chiffre de 15,31 milliards de dollars publié début janvier. Ces fortes pertes avaient contraint la banque de Caroline du Nord à faire appel à une nouvelle aide des autorités américaines, portant à 45 milliards de dollars les fonds alloués par le Trésor.

A l'inverse, Citigroup chute de 3,08% à 2,52 dollars. Selon la presse japonaise, la banque new-yorkaise, qui souhaite vendre sa filiale japonaise de courtage Nikko Cordial, pourrait également se séparer de sa banque d'investissement Nikko. L'établissement cherche à renforcer sa trésorerie pour faire face à la crise. La seule vente de Nikko Cordial pourrait rapporter plus de 3 milliards de dollars. Citigroup pourrait par ailleurs voir l'Etat américain prendre entre 25% et 40%, plutôt que de la nationaliser en totalité.

American International Group (AIG) grimpe de 12,20% à 46 cents. L'état de santé de l'ancien premier assureur mondial inquiète toujours les investisseurs. Le groupe cherche à vendre des actifs afin de rembourser les quelques 150 milliards de dollars prêtés par les autorités américaines pour lui éviter la faillite. Trois candidats seraient ainsi sur les rangs pour acquérir 49% d'AIA, sa filiale assurance-vie en Asie. La valorisation de cette dernière est estimée à 20 milliards de dollars.

Toujours sur le secteur financier, Ambac plonge de 9,90% à 91 cents. Le rehausseur de crédit a publié ce mercredi des pertes bien supérieures aux attentes des marchés au quatrième trimestre 2008, à 2,34 milliards de dollars. Hors exceptionnels, elle ressort à 6,79 dollars par action, alors que les analystes n'escomptaient qu'un déficit de 19 cents. Sur l'ensemble de l'année, le groupe a perdu 5,61 milliards de dollars, en raison notamment de dépréciations d'actifs et de provisions liées à la baisse de la valeur de crédits immobiliers. Son homologue MBIA cède 5,81% à 3,24 dollars.

Ford progresse de 0,50% à 2,01 dollars. Le principal syndicat automobile américain, l'United Auto Workers (UAW), recommande aux ouvriers syndiqués du groupe d'approuver les accords préliminaires conclus entre les deux parties. La direction de Ford et l'UAW ont annoncé lundi s'être mis d'accord en vue de concessions sur le fonds de retraites maison dédié à la couverture santé. Ses concessions ont été rendues nécessaires par le plan de restructuration du constructeur, considéré comme le moins mal en point des trois grands de l'automobile américaine. Son concurrent General Motors a grimpé de 14,86% à 2,55, à la veille de la publication de ses résultats. Les marchés s'attendent à une perte supérieur à celle enregistré au troisième trimestre, à savoir 2,55 milliards de dollars.

A l'inverse, l'équipementier automobile Visteon plonge de 13,33% à 13 cents. L'ancienne filiale de Ford, a accusé une perte de 328 millions de dollars au cours de son quatrième trimestre. Le groupe a notamment fait les frais de la chute des ventes de son ancienne maison mère, qui reste son principal client. Visteon a annoncé avoir supprimé 9.300 postes l'an passé et compte supprimer un millier d'emplois supplémentaires. Mais l'équipementier a averti qu'il pourrait ne plus être en mesure de respecter ses engagements en matière de dette.

Enfin, Saks s'adjuge 12,97% à 2,09 dollars. Le distributeur spécialisé dans les produits de luxe a perdu 98,8 millions de dollars au titre de son quatrième trimestre. Par action et sans prendre en compte les éléments exceptionnels, la perte s'établit à 52 cents, contre 30 cents attendus par les investisseurs. Son chiffre d'affaires a reculé de 14,9% sur la période, à 835,5 millions de dollars. Et le groupe s'attend à une nouvelle baisse à deux chiffres de ses ventes cette année, à nombre de magasins comparables.

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