Après avoir marqué une pause la semaine dernière, le marché parisien a repris son rally entamé depuis deux mois. La Bourse de Paris termine ainsi sur un gain de 1,86% en cinq jours à 3.227 points. Le marché parisien a signé trois séances de hausse (+2,41% lundi, +0,91% mardi et +0,87% mercredi) avant de corriger jeudi avec une baisse de 2,6%. La semaine s'est bien terminée avec une progression de 0,33% vendredi.

Néanmoins, si l'optimisme des investisseurs reste de rigueur -le consensus étant établi sur le fait que la crise a touché son plus bas -, le rebond est à relativiser au vu des volumes d'échanges toujours aussi faibles. La séance la plus animée de la semaine a ainsi comptabilisé seulement 3,5 milliards d'euros échangés mercredi. Le jeudi de l'Ascension férié a aussi entraîné des départs en week-end prolongé des traders. Du coup, les deux dernières séances de jeudi et vendredi ont été particulièrement calmes (autour de 2 milliard d'euros de volumes d'affaires).

De même, l'actualité a été faible sur les marchés. Du coup, c'est la tendance à Wall Street qui a donné le ton toute la semaine au marché parisien. Sur le front macroéconomique, on retiendra néanmoins les mauvais chiffres de l'immobilier américain : les permis de construire et mises en chantier ont touché de nouveaux plus bas historiques en avril. Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009. La Fed estime toutefois toujours que la reprise se fera au second semestre.

Dans la zone euro, les indices PMI composite des directeurs d'achat montrent que la contraction de l'activité du secteur privé tend à s'affaiblir. L'indice Zew sur le climat des affaires outre-Rhin est également remonté en mai.

Air France-KLM dans le rouge, rumeurs sur Thomson

Côté business, la saison des résultats sur le CAC 40 a pris fin avec Air France-KLM. Comme attendu, la compagnie a publié des comptes dans le rouge pour son exercice 2008-2009 pour la première fois depuis la fusion entre Air France et KLM en 2003. Malgré tout, le marché a très bien réagi mercredi en accordant +11,44% au titre. Les investisseurs ont salué une perte d'exploitation de 129 millions d'euros moins importante que prévu (la compagnie avait annoncé auparavant -200 millions d'euros). Sur la semaine, l'action progresse de 11,3%.

Havas a pour sa part été lourdement sanctionné toute la semaine après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel décevant. Le titre a notamment plongé de 15,22% lundi et ne s'est redressé que vendredi (+1,6%).  Au terme de cette semaine, le titre décroche de 20,11%.

ArcelorMittal a vécu pour sa part une semaine agitée. Le titre a été plébiscité les trois premiers jours (+4,24% lundi, +6,45% mardi et +5,64% mercredi) avant de fortement corriger jeudi (-8,42%). Les agences de notation Fitch et  Moody's ont toutes deux abaissé leur note à long terme sur le groupe, redoutant l'impact de la chute de la demande d'acier sur la solidité financière du numéro un mondial de la sidérurgie. Sur les cinq derniers jours, le titre progresse de 8,35%.

Thomson a essuyé beaucoup de remous également et signe une semaine en dents de scie. Mercredi, le titre a notamment plongé de 15,82% après des rumeurs sur un éventuel dépôt de bilan. Le groupe a vite réagi en assurant être toujours en négociations "constructives" avec ses créanciers pour la restructuration de sa dette. Un accord doit être trouvé avant le 16 juin. Malgré tout, les investisseurs restent inquiets : le titre accuse un repli hebdomadaire de 9,53%.

De son côté, le secteur automobile a été très entouré cette semaine, porté par des espoirs de reprise du marché. Dans l'actualité du secteur, les offres de reprise d'Opel ont été déposées. L'italien Fiat, le canadien Magna et la holding RHJ ont montré leur intéret. A Paris, Renault termine sur un gain hebdomadaire de 9,53%, Peugeot de 14,54% et Michelin de 6,08%.

La semaine a été faste également pour Atos Origin. La SSII a profité de plusieurs recommandations positives de brokers. Après quatre séances de hausse (+10,9% en particulier mercredi), l'action a corrigé vendredi (-6,67%) mais termine tout de même sur un gain hebdomadaire de 14,66%.

L'euro repasse la barre de 1,40 dollar, le pétrole à plus de 60 dollars

L'actualité a surtout été importante sur les marchés des devises et du pétrole. Les cours de l'or noir ont ainsi repassé cette semaine la barre des 60 dollars pour culminer mercredi soir à plus de 62 dollars le baril à New-York. Vendredi, les cours se sont stabilisés autour des 61 dollars. Pour les valeurs pétrolières, Total n'a pas tellement profité de ce rebond, la vente de titres par Areva pouvant avoir pesé sur son évolution. Le titre cède 1,94% sur les cinq dernières séances. Pour sa part, le fabricant de tubes Vallourec ne gagne que 0,06%.

La monnaie européenne a quant à elle progressé en continu toute la semaine pour repasser vendredi au dessus de 1,40 dollar, un niveau qu'elle n'avait pas atteint depuis début janvier. Vendredi soir, l'euro s'échangeait contre 1,4030.  Les cambistes s'inquiètent en particulier du poids de la dette américaine. Jeudi, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé sa perspective sur la note de dette du Royaume-Uni. Les analystes redoutent que la même chose n'arrive à la note des Etats-Unis. L'agence Moody's a assuré vendredi qu'elle maintenait sa note pour au moins 18 mois. Mais elle reconnaît des pressions à long terme.