A l'instar de sa consoeur "utilities" GDF Suez, Veolia n'a pas convaincu le marché avec ses résultats. Le titre du groupe de services à l'environnement décroche ce vendredi de 4,26% à 23,94 euros, quand le CAC 40 bondit, lui, de plus de 2%.

Pourtant le groupe a publié un bénéfice net en forte hausse pour 2009. Le bénéfice net annuel s'est élevé à 584 millions d'euros, en progression de 44% par rapport aux résultats de 2008 qui ont été plombés par des charges exceptionnelles, selon un communiqué. Le résultat net s'est également affiché au-dessus des estimations des analystes qui tablaient sur un bénéfice de 543 millions d'euros. Le groupe a aussi dépassé ses prévisions.

Cependant son chiffre d'affaires a affiché un léger repli de 3,4% à 34,551 milliards d'euros contre 35,765 milliards d'euros en 2008. Selon le groupe, cette baisse s'explique par la diminution des volumes dans la division propreté (volumes collectés et mis en décharge), la baisse des prix des matières recyclées, dans la division propreté et le recul des prix des énergies et le ralentissement des activités travaux dans la division Eau.

Le résultat opérationnel s'élève à 2,02 milliards d'euros en 2009 soit une progression de 3% à change courant (6,1% à change constant). Cependant, la capacité d'autofinancement opérationnelle a été ramenée à 3,956 milliards d'euros contre 4,105 en 2008. Les analystes tablaient  quant à eux sur 3,9 milliards d'euros. Ce retrait (-1,7% à change constant, -3,6% à change courant)  est limité contenu "du contexte économique dégradé" estime le groupe.

Il témoigne également de la capacité d'autofinancement opérationnelle du groupe malgré les baisses de volumes et de prix, selon Veolia Environnement qui ajoute que ce recul est  "presque totalement compensé" par un effort important d'adaptation des coûts pour un total d'économies de plus de 380 millions d'euros. Les analystes retiennent pour leur part que le groupe manque de trésorerie pour financer des opportunités de croissance.

Manque de visibilité

Pour 2010, le groupe indique "tabler sur un résultat opérationnel récurrent en progression", sans donner de prévisions chiffrées. C'est notamment ce manque de visibilité, en particulier sur l'activité déchets, que le marché sanctionne ce vendredi.

A horizon de trois à cinq ans, Veolia compte poursuivre son programme de cessions sur la base d'un milliard d'euros de cessions par an en moyenne, avec un objectif total de 3 milliards pour 2009-2010 maintenu. Veolia a également relevé 220 millions à 250 millions d'euros de réductions de coûts additionnels en 2010, un rythme annuel qu'il compte maintenir à horizon trois à cinq ans.

Veolia a fait savoir que ses discussions se poursuivent avec la Caisse des dépôts (CDC) au sujet du nouvel ensemble que le groupe prévoit de former avec Transdev dans le transport de voyageurs et ont prévu de céder certaines activités en France et à l'international dans le transport. La mise en Bourse du nouvel ensemble pourrait avoir lieu au premier semestre 2011.

Par ailleurs, le groupe va proposer à l'assemblée générale du 7 mai de maintenir le dividende à 1,21 euro par action. "Il s'agit pour nous de restaurer la rentabilité afin de nous donner les moyens d'une croissance organique rentable sans augmenter la dette", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Antoine Frérot, son directeur général. Il a précisé que la conjoncture était "toujours incertaine" pour 2010, soulignant que le groupe ne constatait pas de rebond des volumes de déchets traités. Veolia a toutefois souligné que, pour la première fois depuis le début de la crise, le niveau d'activité au quatrième trimestre 2009 dans le secteur Propreté avait été stable à périmètre et change constants par rapport au quatrième trimestre 2008.