Les investisseurs ont choisi de rester sur la défensive cette semaine dans un marché en manque de catalyseur. Le CAC 40 a ainsi campé sur ses positions en n'affichant qu'un léger repli hebdomadaire de 0,05% pour terminer la semaine à 3.925 points.

Le seul grand rendez-vous a été la réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine. Le statu quo adopté par la Fed sur ses taux pour une "période prolongée" a rassuré mais n'a pas parmi de doper outre mesure les places financières.

Pourtant, les statistiques américaines de la semaine sont dans l'ensemble ressorties encourageantes. Mais le dossier grec qui s'éternise est encore venu jouer les troubles fêtes. Si les investisseurs sont restés plutôt sereins, les incertitudes autour d'un soutien de la zone euro aux finances hellènes continuent néamoins de peser alors que le recours au Fonds monétaire international (FMI) est de plus en plus en vue.

Par ailleurs, les politiques des banques centrales cristallisent l'attention des investisseurs. Au-delà de la Fed, les opérateurs de marché se sont interrogés sur une nouvelle remontée du taux d'escompte de la banque centrale américaine, de même que sur un éventuel redressement des taux d'intérêt en Inde.

Tous ces éléments de volatilité freinent le retour des investisseurs sur les marchés actions. Pour preuve, la semaine a été de nouveau marquée par un volume d'affaires limité de moins de 3 milliards d'euros en moyenne. Seule la séance de vendredi a connu des échanges relativement étoffés pour une journée dite "à quatre sorcières" avec l'arrivée à échéance de quatre options et contrats à terme sur indices et sur actions.

Autre signe du faible appétit des investisseurs, le CAC 40 a évolué dans une fourchette très étroite entre un plus bas sur la semaine à 3.889 points et un pic à 3.967 points. En fait, l'indice parisien reste bloqué autour de ses niveaux d'introduction de 2010, soit un seuil technique sensible autour des 3.950-3955 points. Depuis le début de l'année, l'indice phare de la Bourse de Paris est ainsi quasiment stable, en baisse de 0,3% après être brièvement repassé dans le vert mardi.

Alcatel-Lucent plonge, Bourbon s'envole

Côté valeurs, la semaine a été entièrement dans le rouge pour Alcatel-Lucent, qui signe de loin le plus fort repli hebdomadaire du CAC 40 (-6,6%). En cause, deux dégradations de recommandation d'analystes. Mardi, RBS (Royal Bank of Scotland) abaissait ainsi son conseil d'"achat" à "conserver" sur l'action, le courtier jugeant les fondamentaux du groupe pris en compte par le marché.

Même son de cloche pour Goldman Sachs qui estime que la valeur s'est déjà largement redressée et offre désormais un potentiel de hausse limité. Le broker a donc renoncé mercredi à sa recommandation à "achat" sur la valeur, en passant à un conseil à "neutre" tout en maintenant son objectif de cours à 2,80 euros.

Autre contributeur à la baisse du marché, Total, la première pondération du CAC 40, est passé outre la fermeté des cours du pétrole. Sur la semaine, le titre du groupe pétrolier cède 0,8%, pénalisé par la décision de Goldman Sachs de l'intégrer dans sa liste des valeurs à vendre ("conviction sell").

La semaine a en revanche été largement profitable pour les valeurs parapétrolières qui bénéficient des avis très positifs des analystes sur le secteur. Si Vallourec recule de 1,2% sur la semaine, Technip progresse pour sa part de 0,4% tandis que Bourbon réalise carrément la meilleure performance du SRD (+16,7%).

La valeur s'est notamment envolée de 12% mercredi après la publication des résultats de la société. Le groupe de services pétroliers a publié des résultats 2009 en baisse, affectés par ses activités dans le transport de vrac. Ils sont ressortis néanmoins meilleurs que prévu. Le marché a aussi salué les perspectives: Bourbon table sur une reprise de l'activité du secteur pétrolier, dont les effets devraient se faire sentir au second semestre 2010.

De son côté, Ubisoft a confirmé sa belle reprise en Bourse après avoir touché un plus bas depuis trois ans au début de mois. La valeur grimpe de 9,7% sur la semaine, dopée notamment par une note de Natixis vendredi. Le titre du groupe de jeux vidéo renoue ainsi avec les 10 euros.

Enfin, Lagardère a aussi réalisé une belle semaine de rattrapage. Après avoir été attaqué lors de la publication de ses résultats le 11 mars dernier, le titre réalise la meilleure performance hebdomadaire du CAC avec un bond de 5,4%.