Le titre Renault en baisse après la confirmation de son alliance avec Daimler

Le rapprochement entre Renault-Nissan et Daimler va se traduire par un échange symbolique de participations croisées et par des coopérations industrielles tous azimuts. En Bourse, le titre Renault cède du terrain alors que le marché avait déjà apprécié la perspective d'un accord la veille.

Après avoir flambé mardi (+3%) dans la perspective d'une alliance avec Daimler, le titre Renault a souffert ce mercredi de prises de bénéfices. En Bourse, l'action recule de 1% à 36,50 euros alors même que le constructeur français a confirmé son projet de rapprochement avec son homologue allemand dans un communiqué et par une conférence de presse à Bruxelles en présence de Carlos Ghosn, P-DG de Renault-Nissan, et de Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler.

Pour les analystes, cet accord industriel est bienvenue. CM-CIC s'interroge néanmoins sur la capacité de Renault à mener à bien ce rapprochement, les équipes étant "déjà fortement investies pour faire fonctionner les autres domaines de coopération". Autre question, celle du financement du maintien de la participation de Renault dans Nissan à 44%. 

Concrètement, le rapprochement à trois entre Renault-Nissan et Daimler se traduit par un échange symbolique de participations croisées : Renault prendra 1,55% de Daimler, Nissan fera de même (soit un total de 3,1% du capital de Daimler dans les mains de l'alliance Renault-Nissan). Daimler va en retour acquérir 3,1% de Renault et 3,1% de Nissan. La part de Renault dans Nissan va descendre de 44,3% à 43,2%. Renault va émettre des actions nouvelles représentant 3,8% de son capital actuel à 37 euros par action (un peu au-dessus de son cours de clôture de mardi soir, 36,87 euros, en hausse de 3,86%).

Pour que l'Etat français conserve ses 15,01% dans le capital de Renault, ce dernier va lui rétrocéder des actions jusque là détenues en auto-contrôle. L'Etat va ainsi acquérir 0,55% du capital supplémentaire. Dans un communiqué, le ministère de l'Economie et de l'Industrie, indique que "l'Etat, qui a souhaité maintenir sa position d'actionnaire historique de référence de Renault à hauteur de 15,01% dans le cadre de l'échange de participations entre les constructeurs, procédera à l'acquisition auprès de Renault de 0,55% de son capital, témoignant ainsi de sa pleine confiance dans ce projet".

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, estiment que "ce partenariat se traduira par des retombées positives pour le groupe Renault et pour la France". Ils assurent que "des perspectives d'emploi nouvelles s'ouvriront en France sur les sites de production de Renault (Maubeuge dans le nord de la France et Cléon dans le nord-ouest, ndlr) comme de Daimler (Hambach dans l'est, ndlr) présents sur le territoire".

2 milliards d'euros de synergies

De son côté, Nissan va émettre 89 millions d'actions d'autocontrôle pour 73,7 milliards de yens. Le groupe japonais va maintenir sa participation de 15% dans Renault en souscrivant à 0,5% du capital de son allié français.

Renault-Nissan et Daimler développeront en commun des modèles qui seront lancés à partir de 2013, une plate-forme pour les futures Smart et Twingo, des moteurs diesel et à essence pour la Smart et d'autres modèles. Ils coopèreront dans les voitures électriques, les voitures et électriques légers et pourraient développer ensemble des batteries électriques. Dans le haut de gamme, Daimler fournira des moteurs essence et diesel pour la marque haut de gamme de Nissan, Infinity. L'usine Renault en Slovénie produira par ailleurs la Smart en version 4 places de Daimler.

Lors de la conférence de presse, les dirigeants des deux constructeurs automobiles ont précisé qu'ils comptaient dégager chacun 2 milliards d'euros de synergies sur cinq ans grâce à leur alliance. A l'heure actuelle, il n'existe par ailleurs aucun projet visant à augmenter les participations croisées de 3,1% entre Renault -Nissan et Daimler.

Ce projet d'alliance stratégique a été approuvé mardi matin lors d'un conseil d'administration extraordinaire qui s'est réuni au siège de Renault à Boulogne-Billancourt. "Nous avons validé le rapprochement entre Renault-Nissan et Daimler pour nous permettre d'avoir une alliance plus importante", a déclaré de son côté le ministre de l'Industrie Christian Estrosi lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. "Nous savons que la compétition demain dans l'automobile au plan mondial fera que seules les grandes alliances pourront permettre à l'industrie automobile du futur de relever les grands défis."

Les deux représentants de l'État ont voté en faveur du projet, mais Christian Estrosi a assuré que le principal actionnaire de Renault avec 15,01% du capital resterait vigilant sur les conséquences du rapprochement. "D'ores et déjà, je peux vous garantir qu'aux termes de ce partenariat l'État français restera le premier actionnaire de Renault (...) ainsi nous accompagnerons cette nouvelle stratégie industrielle", a poursuivi le ministre devant les députés. Il a ajouté, cette fois lors d'un point presse à Bercy, qu'il veillerait à ce que les retombées sur l'emploi en France soient positives.

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