Wall Street évolue sans tendance marquée ce jeudi, l'optimisme de la veille se heurtant à des statistiques macro-économiques mitigées. Les marchés s'inquiètent notamment de la hausse inattendue du nombre des inscriptions au chômage et de l'augmentation moins forte que prévu de la production industrielle. Du coup, les bons résultats préliminaires d'UPS, considéré comme un bon baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, ne permettent pas de soutenir la tendance haussière. Les marchés attendent par ailleurs des résultats importants: Google et AMD après la clôture et Bank of America et General Electric vendredi.

Vers 19 heures, le Dow Jones gagne 0,11% à 11.135 points, le S&P 500 progresse de 0,09% à 1.212 points et le Nasdaq prend 0,34% à 2.513 points.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont reparties à la hausse la semaine passée, grimpant à 484.000. Les économistes escomptaient au contraire un repli, misant sur 440.000 dossiers. La moyenne mobile sur quatre semaines, considérée comme plus représentative d'une tendance, progresse également. Tout comme le nombre de chômeurs indemnisés.

Par ailleurs, la production industrielle n'a progressé que de 0,1% en mars, signant son neuvième mois consécutif de hausse. Mais les économistes s'attendaient à un gain bien plus important de 0,7%. En revanche, l'indice d'activité manufacturière de la région de New York a atteint son plus haut niveau de six mois, touchant 31,86. C'est bien plus que le consensus des marchés, fixé à 24. Et l'indice de la Réserve fédérale de Philadelphie a progressé à 20,2, en ligne avec les attentes.

Du côté des valeurs, United Parcel Service (UPS) bondit de 5,82% à 69,26 dollars. Le premier groupe mondial de logistique et de messagerie a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, après avoir dépassé ses attentes sur les trois premiers mois. Le bénéfice par action (BPA) est désormais escompté entre 3,05 et 3,30 dollars, contre une précédente fourchette allant de 2,70 à 3,05 dollars et un consensus de 2,95 dollars. UPS a par indiqué qu'il avait engrangé des profits de 71 cents par titre au premier trimestre, là où les marchés misaient sur 58 cents. Le groupe publiera ses résultats complets fin avril. Dans son sillage, FedEx progresse de 3,45% à 97,25 dollars.

Sur le secteur aérien, UAL Corporation, la maison mère d'United Airlines, et Continental Airlines s'envolent respectivement de 4,65% à 23,40 dollars et de 3,74% à 24,12 dollars. Les deux compagnies seraient entrés en dicussions en vue de fusionner, ce qui créerait la premier groupe de transport aérien mondial devant Delta Air Lines. La semaine dernière, la presse américaine avait révélé qu'United était également en discussions avec US Airways (-0,94% à 7,35 dollars), sur la base d'une transaction par échange d'actions offrant une prime de 17% aux actionnaires d'US Airways. Mais plusieurs experts estiment que ces négocitations sont uniquement destinées à faire réagir Continental.

Activision Blizzard a également revu à la hausse ses objectifs annuels, misant sur un BPA conforme aux attentes de 72 cents. Le premier éditeur mondial de jeu vidéo, filiale de Vivendi, a par ailleurs estimé que ses résultats du premier trimestre devraient dépasser ses prévisions initiales, en raison notamment de la bonne tenue de ses ventes. Les précédentes anticipations du groupe étaient légèrement en dessous du consensus des marchés. Malgré ces annonces, le titre recule de 0,80% à 11,81 dollars.

MGM Mirage plonge de 5,19% à 14,61 dollars. Le groupe de casino est pénalisé par les investisseurs après avoir indiqué qu'il devrait publier une perte plus importante que prévu au titre du premier trimestre, plombé par de lourdes pertes imputables à un projet à Las Vegas. Sans ces dernières, le déficit devrait atteindre 22 cents par action, conformément aux attentes des opérateurs. Le chiffre d'affaires devrait s'élever à 1,46 milliard de dollars, en ligne également avec les attentes. Mais les marchés espéraient encore mieux après des déclarations optimistes de MGM Mirage.

Sur le front des résultats, Yum Brands a réalisé un bénéfice net de 241 millions de dollars sur les trois premiers mois de l'année. Cela représente 59 cents par action, soit 6 cents de mieux que le consensus. Le groupe de restauration rapide a enregistré une progression de 6% de son chiffre d'affaires sur la période, à 2,35 milliards de dollars. A nombre de magasins comparables, ses ventes ont reculé de 1% aux Etats-Unis mais elles ont augmenté de 4% en Chine, marché qui représente près du 33% de ses profits. L'action grimpe de 4,05% à 43,37 dollars.

Peabody cède 0,23% à 47,75 dollars après avoir annoncé une nouvelle revalorisation de son offre de rachat sur l'australien Macarthur Coal. Le groupe minier, numéro un du charbon outre-Atlantique, propose désormais 3,8 milliards de dollars. Le groupe australien a déjà rejeté deux précédentes offres. Cette nouvelle proposition représente une prime de 32% par rapport au cours de Bourse de Macarthur avant le lancement des hostilités. Elle sera examinée ce vendredi mais le groupe a déjà indiqué à plusieurs reprises qu'il souhaitait se concentrer sur son projet de rachat de son concurrent Gloucester Coal.

Enfin, Mariner Energy s'envole de 39,64% à 25,26 dollars. Le spécialiste de l'exploration de champs gaziers et pétroliers va être racheté par le groupe pétrolier Apache (-2,62% à 105,23 dollars) pour 2,7 milliards de dollars. Ce dernier offre une prime de 45% aux actionnaires de sa cible, en numéraire et par échange d'actions. Cette transaction devrait être finalisée d'ici au troisième trimestre.