De Total à Technip, découvrez les champions français du cash

Découvrez les groupes français les mieux dotés en cash. Les sociétés les mieux pourvues sont souvent les plus recherchées durant les phases de bas de cycle. A condition que les ressources soient employées à des investissements rentables.

En théorie financière, une trésorerie optimisée est une trésorerie vide en fin d'exercice. Dans la pratique, la réalité est plus nuancée. La crise du crédit consécutive au déclin de Lehman Brothers il y a deux ans a rendu les entreprises « près de leurs sous ». Les plus économes se sont, d'ailleurs, attirées les faveurs du marché.

Si l'on exclut les sociétés financières, les groupes les mieux dotés figurent en tête du classement des meilleures performances depuis le début de l'année. Technip et Vallourec, dont le montant des disponibilités avoisine 30 % de leur valeur d'actifs, ont vu leurs cours grimper de plus de 10 % par rapport au premier janvier. Sachant que le CAC 40 a flanché de 4 % au cours de la période. En 2000, Joseph Piotroski, professeur de finance à Stanford, a mis en place un modèle mettant en évidence ce constat.

neuf critères

Pour ce faire, il s'est basé sur un échantillon composé de groupes répondant à neuf critères comme la stabilisation de l'endettement à long terme, ou encore la génération de flux de trésorerie positifs et croissant d'une année sur l'autre. Depuis 1989, le panel de valeurs retenues devance le marché d'environ 20 %, chaque fois que l'ISM s'est fortement contractée au cours des phases de ralentissement, voire de récession économique. « Les sociétés disposant des situations de trésorerie les plus confortables correspondent généralement à des profils cycliques », note Claudia Panseri, responsable de la stratégie actions chez Société Générale. Ainsi, des entreprises telles que CapGemini, Bouygues ou encore Schneider sont pourvues de disponibilités représentant plus de 13 % du total de leurs actifs. Mais il convient de rapporter ces sommes aux engagements en cours.

Désendettement

« Le cash constitue un bien précieux à condition qu'il soit associé à un endettement faible et qu'il permette une certaine flexibilité financière en période de faible croissance économique », nuance Claudia Panseri. Par exemple, Alcatel-Lucent affiche a priori des ratios avantageux (voire illustration). A une nuance près. L'équipementier télécoms doit faire face à d'importants engagements de retraites figurant en « hors-bilan ». D'ailleurs son cours de Bourse recule de près de 6 % depuis le début de l'année.

Renault bien placé sur la grille

Autre illustration : Renault dont la trésorerie équivaut à 13,8 % de son bilan, affiche un ratio de couverture (rapport entre la dette nette et le résultat brut d'exploitation) élevé de 3,5 dans un marché de l'automobile encore incertain. Mis à part quelques exceptions, des caisses bien garnies constituent une arme efficace contre la concurrence. Dans un article de la revue « Journal of Finance » daté du 10 juin, le chercheur français Laurent Frésard note que, sur une période de trente ans, les entreprises dotées d'importantes réserves de liquidités peuvent dans un environnement très compétitif plus facilement baisser leurs prix ou encore améliorer leur réseau de distribution. Sachant qu'une « fraction de cash supplémentaire se traduit par une valeur boursière supérieure de 6 % à celle des concurrents ».

Les 15 milliards de Total

Le PDG de Total, Christophe de Margerie,s'est pour sa part rendu ce mercredi à Londres, où le groupe tenait son road-show annuel. Le management tente de convaincre les grands investisseurs de la pertinence de sa stratégie, et de la qualité de son exécution - et, incidemment, de l'injustice de la baisse de 13 % de son cours depuis début 2010. Le groupe dispose d'une quantité de cash confortable. À la fin du premier semestre, il disposait de 14,8 milliards d'euros (19 milliards de dollars) de cash, grâce notamment à la cession de parts dans Sanofi-Aventis. Ce qui dépasse nettement les trésoreries de ses rivaux Exxon (13 milliards de dollars à fin juin) ou de Shell (12 milliards de dollars).

Que va faire Total de ces ressources ? Est-il intéressé par l'achat d'actifs de BP ? Autant de questions auxquelles le groupe devra répondre. Ses priorités sont connues (l'offshore profond, les huiles lourdes, les gaz non conventionnels et le gaz naturel liquéfié) et elles se reflètent dans ses dernières acquisitions. Total a pris 20 % d'un projet de gaz de charbon liquéfié en Australie, il est entré dans un projet offshore au Brésil et a racheté un canadien actif dans les sables bitumineux.

Démarrage de grands projets

Après deux années de baisse de sa production, Total a inversé la tendance au premier semestre 2010 (+ 6 %), grâce au démarrage de grands projets. Mais avec un fort contraste entre l'évolution des productions d'huile (? 1 % sur la période) et de gaz (+ 18 %). Sur le moyen terme, Total mise sur une hausse annuelle moyenne d'environ 2 % de sa production entre 2009 et 2014.

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