La Bourse de Paris rattrapée par les inquiétudes sur l'Egypte

Le marché parisien a signé une séance entièrement dans le rouge sur fond de tensions croissantes au Moyen-Orient et malgré de très bonnes statistiques macroéconomiques.
Copyright Reuters

Le mouvement de consolidation se poursuit à la Bourse de Paris. A la clôture, le CAC 40 a terminé en recul de 0,74 % à 4.036,59 points. Les inquiétudes se sont renforcées face à la dégradation de la situation en Egypte où le conflit a tourné en affrontements entre les partisans et les détracteurs du président Hosni Moubarak. Le risque de contagion aux autres pays de la région pèse de fait sur les marchés.

Les dégagements ont été d'autant plus importants que le CAC 40 a renoué la veille avec des seuils techniques importants. Mercredi, l'indice a atteint 4.089,64 points (en séance), dépassant son record en séance de 2010 pour toucher un plus haut depuis le 3 octobre 2008.

Dans ce contexte, les bonnes statistiques macroéconomiques du jour n'ont pas eu d'effet. Pourtant, la croissance de l'activité dans la zone euro s'est accélérée en janvier pour atteindre son plus haut niveau depuis neuf mois. L'indice des directeurs d'achats ( PMI ), qui synthétise l'activité dans l'industrie et les services, a progressé à 57 points, après 55,5 points en décembre.

Même tendance positive du côté des Etats-Unis. L'indice ISM du secteur des services a progressé contre toute attente en janvier pour s'établir à 59,4 points tandis que les commandes à l'industrie américaine ont progressé au-delà des attentes en décembre de 0,2 %. De même, sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué plus que prévu lors de la semaine au 29 janvier, à 415.000 contre 457.000 (révisé) la semaine précédente. Les investisseurs attendent encore demain la publication du rapport mensuel sur l'emploi.

A l'ordre du jour également, la Banque centrale européenne a sans surprise maintenu le statu quo sur ses taux directeurs. Les opérateurs surveillaient surtout les commentaires du président de la BCE, Jean-Claude Trichet. "Nous continuons de constater des signes de tensions à court terme sur l'inflation globale, pour l'essentiel sous l'effet des prix de l'énergie. Mais cela ne modifie pas, pour le moment, notre diagnostic selon lequel l'évolution des prix restera compatible avec la stabilité des prix à l'horizon pertinent pour la politique monétaire", a-t-il notamment déclaré.

Valeurs en baisse

Bien orienté depuis le début de l'année, le secteur financier (fortement pondéré dans l'indice) a pesé sur la tendance. Société Générale a terminé lanterne rouge du CAC 40 sur un net repli de 2,99 % à 46,52 euros. BNP Paribas recule de 1,53 % à 56,03 euros et Axa de 1,44 % à 15,38 euros.

La journée a été difficile également pour Alcatel-Lucent dont le titre cède 2,84 % à 2,46 euros. De son côté, Suez Environnement a fait les frais d'un abaissement drecommandation de la part de Morgan Stanley qui est de "surpondérer" à "neutre". Le titre a cédé 2,33 % à 15,08 euros.

Première capitalisation du CAC 40, Total a tiré également le marché à la baisse après les résultats décevants de Royal Dutch Shell. L'action du groupe pétrolier a abandonné 1,02 % à 43,55 euros.

Valeurs en hausse

Renault réalise la meilleure performance de l'indice (+2,52 % à 47,16 euros) après l'annonce surprise du volet industriel de son futur plan stratégique. Dans son sillage, Peugeot progresse de 0,37% à 29,50 euros.

Les valeurs défensives ont bien résisté : L'Oréal prend 1,05 %, Essilor 0,25 % et France Télécom 0,15 %.

Longtemps dans le rouge, Carrefour a renversé la vapeur pour finir en territoire positif. (+0,49 % à 35,59 euros). Unicredit a relevé sa recommandation sur la valeur. Le broker n'est plus à "vendre" après les rumeurs d'un projet de scission des activités du distributeur.

Hors CAC 40

Parmi les plus fortes hausses du SRD dans la matinée, NRJ Group a succombé à des prises de bénéfices après la publication d'un chiffre d'affaires 2010 supérieur aux attentes. L'action du groupe de médias a finalement cédé 0,71% à 8,40 euros.

Même renversement de tendance pour Rexel (-0,06 % à 16,99 euros) alors que Goldman Sachs a relevé sa recommandation sur le titre de "neutre" à "achat".

La séance a été erratique pour Hermès, notamment en raison de son faible flottant. Le titre recule finalement de 0,6 % à 149,30 euros. Le groupe a fait état d'une très forte croissance organique au quatrième trimestre, dopée par ses ventes de Noël. Une croissance toutefois déjà intégrée dans les cours. En revanche, l'annonce du versement d'un acompte sur dividende de 1 euro a déçu, le marché tablant sur un dividende de 1,5 euro.

Plus forte baisse du SRD, Groupe Partouche est pour sa part lourdement sanctionné (- 7 % à 2,26 euros) après avoir annoncé le lancement d'une nouvelle augmentation de capital de 30 millions d'euros, garantie par Butler Capital Partners (BCP). A cette occasion, le fonds d'investissement entrera au capital du groupe de casinos. Celui-ci a également fait état d'une lourde perte de 58 millions d'euros en 2010 (en raison de dépréciation d'actifs), plus de trois fois supérieure à 2009.

Devises et pétrole

Les cours du pétrole restent à des niveaux élevés sur fond de tensions au Moyen-Orient. Le baril de Brent de la Mer du Nord s'échange contre 102,40 dollars et le baril de WTI américain contre 90,78 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro a cédé du terrain face au dollar après les commentaires du président de la BCE et le statu quo sur les taux. 1 euro vaut 1,3647 dollar.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 03/02/2011 à 11:05
Signaler
« REVOLUTION : ELLE EST PASSEE PAR ICI , ELLE REPASSERA PAR LA » Dans une chronique diffusée le 6 juillet 2010, la webradio indépendante AWI mettait déjà le doigt sur le rôle des réseaux sociaux au regard des évènements qui ont lieu aujourd'hui en T...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.