Egypte : le centre du Caire transformé en champ de bataille

D'heure en heure, la situation empire en Egypte. Au moins cinq morts ont été dénombrés ce jeudi. Cinq pays européens, dont la France, appellent à une transition "rapide et ordonnée".
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17 heures 30 : le vice-président égyptien Omar Souleimane, nommé samedi dernier par Hosni Moubarak, annonce qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle en septembre. Il a rejeté d'autre part toute ingérence étrangère - "inacceptable", selon lui - dans les affaires intérieures de l'Egypte.

16 heures 40 : Le Caire est au bord du chaos après dix jours de manifestations : un étranger a été battu à mort place Tahrir, son nom et sa nationalité ne sont pas encore connus. En outre, un hypermarché a été incendié dans la banlieue du Caire.

15 heures 30 : d?anciens ministres et hauts responsables égyptiens, dont l?ex-ministre de l?Intérieur, Habib el-Adli, ont été interdits de quitter le territoire égyptien. Leurs comptes bancaires ont été gelés, a annoncé ce jeudi le procureur général de la république.

Le fils du président Moubarak, Gamal Moubarak, a annoncé qu?il ne serait pas candidat aux élections présidentielles, a rapporté la télévision d?Etat, citant le vice-président Omar Souleiman.

Des journalistes de plusieurs médias étrangers ont été battus, interpellés ou intimidés et leur matériel volé ces derniers jours par les partisans du président Moubarak qui les accusent de déstabiliser le régime. A la suite de ces attaques, le ministère des Affaires étrangères français appelle "instamment" les autorités égyptiennes à faire cesser "les agissements inacceptables" dont sont victimes les médias étrangers, en particulier français, et "d'assurer la sécurité et la liberté d?exercice de la presse". Le département d'Etat américain dénonce ce jeudi une "campagne concertée" destinée à intimider les médias étrangers couvrant la révolte populaire.

15 heures : lors d?un "petit déjeuner de prière" annuel, rassemblant présidents et membres du congrès, diplomates et représentants religieux, le président Obama a affirmé qu?il priait pour la fin des violences en Egypte et la concrétisation, dans la paix, des droits et des aspirations des Egyptiens.

Alors qu?on compte désormais 5 morts et 836 blessés ce jeudi, le premier ministre égyptien, Ahmad Chafic, a déclaré "ne pas avoir assez de policiers" pour assurer la sécurité dans le pays. "Lorsque l'armée est arrivée, beaucoup de policiers anti-émeutes sont rentrés dans leurs villages, ils sont partis et nous n'arrivons pas à les faire revenir", a-t-il expliqué.

L?opposition, ainsi que les représentants des manifestants place Tahrir, refusent toujours de participer au dialogue proposé par le gouvernement, tant que Hosni Moubarak n?aura pas quitté le pouvoir.

Mohammed Aboul Ghar, porte-parole de la Coalition nationale pour le changement qui s'est constituée autour de Mohamed ElBaradei et qui compte parmi ses membres les Frères musulmans et le mouvement Kefaya (Assez), a également soumis tout dialogue à un départ préalable du président. "Notre décision est claire : pas de négociations avec le gouvernement avant le départ de Moubarak. Après cela, on est prêt à dialoguer avec Souleiman", a-t-il indiqué à l'AFP.

14 heures 30 : "nous n'envisageons pas d'évacuation à cette heure", a déclaré à l'AFP la ministre des Affaires étrangères, Michelle Alliot-Marie, tout en appelant Le Caire à assurer la sécurité des manifestants et des journalistes présents sur place. La très grande majorité des touristes français présents en Egypte (environ 4.000 au début de la crise) "sont déjà partis et la quasi-totalité d'entre eux seront partis d'ici la fin de la semaine", a-t-elle précisé. Elle a également demandé "que la lumière soit faite sur les violences", "pour savoir qui en sont les auteurs (...) et qu'ils soient transmis à la justice".

Lors d'un point presse avec son homologue palestinien en visite à Paris, Salam Fayyad, le Premier ministre français, François Fillon, a souligné qu?"il n'y a pas d'hostilité ni de menace spécifique à l'encontre des étrangers en Egypte et singulièrement des Français".

13 heures 30 : le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé ce jeudi à Londres ces inquiétudes vis-à-vis de "la violence croissante" en Egypte, où les affrontements se poursuivent. Il a une nouvelle fois appelé "à une transition pacifique" qui "doit commencer maintenant".

12 heures 30 : l?armée est intervenue en utilisant des chars afin de repousser les partisans de Moubarak arrivant du pont du 6-Octobre et d?éviter qu?ils ne parviennent place Tahrir où sont réunis les manifestants anti-Moubarak.

11 heures 10 : le nombre de morts s'alourdit place Tahrir, au Caire, avec cinq victimes de violence dans la nuit d'hier à aujourd'hui. Par ailleurs, cinq chefs d'Etat et de gouvernement européens, dont Nicolas Sarkozy, appellent à une transition "rapide et ordonnée" au Caire et à un gouvernement à représentation élargie (comprendre, incluant l'opposition), tout en faisant déplorant "la dégradation de la situation en Egypte".

10 heures 30 : le vice-président égyptien Omar Souleiman, et le Premier ministre, Ahmad Shafik, ont commencé à négocier avec les chefs de l'opposition, dont une coalition dirigée par Mohamed el-Baradei, les Frères Musulmans, ainsi que d'autres groupes. Selon les experts, les discussions devraient porter sur les conditions de la transition.

4 heures 30 : après une courte accalmie à la tombée de la nuit, les affrontements ont repris dès l'aube place Tahrir. Quatre personnes ont été tuées tôt ce matin, à la suite de coûts de feu tirés sur la foule des manifestants anti-Moubarak, a rapporté un médecin sur place, cité par la télévision Al Arabiya. Ces tirs ont également fait treize nouveaux blessés. Tandis que le Département d'Etat américain presse ses ressortissants, encore sur place, de quitter le pays au plus vite, la secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton, condamne les "affrontements choquants" qui ont eu lieu pendant la nuit, dans un appel téléphonique au vice-président égyptien Omar Souleiman, selon un communiqué officiel.

1 heure du matin : le porte-parole de la Maison Blanche réitère l'appel lancé par le président américain Barak Obama pour une transition immédiate du pouvoir. Le porte-parole du gouvernement américain insiste sur le fait que "maintenant signifie maintenant". Il soulève également la possibilité que les affrontements de mercredi puissent avoir été orchestrés par le gouvernement en place et appelle à suspendre les violences.

Commentaire 1
à écrit le 03/02/2011 à 17:45
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Nous tenons à vous informer que le site Worldemocracy a été créé il y a quelques jours pour permettre a tout citoyen du monde de s'exprimer, en l'occurrence il y a 2 sondages en cours dédiés à la situation en Egypte : http://www.worldemocracy.com/b...

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