La Bourse de Paris repart à la baisse

La prudence a été de mise chez les investisseurs face à l'accumulation des risques sur le marché.
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Après son rebond technique de la veille, la Bourse de Paris a été rattrapée par la morosité. Le CAC 40 a finalement conclu sur un recul de 0,89% à 3.970,39 points, les investisseurs se montrant prudents face à la multiplication des risques sur le marché.

A commencer par les inquiétudes sur l'inflation qui ont repris de la vigueur alors que la Fed a noté dans son Livre Beige publié mercredi soir un renforcement des pressions inflationnistes. D'autant que, parallèlement, le phénomène continue d'alimenter les craintes des investisseurs concernant la Chine. En effet, des rumeurs de marché ont fait état de chiffres de l'inflation plus élevés que prévu en mars, ce qui pourrait pousser Pékin à un nouveau resserrement monétaire.

Par ailleurs, le marché redoute que l'envolée des prix des matières premières ou les problèmes de pénurie de produits japonais, notamment les composants pour l'industrie technologique, ne viennent impacter les marges des entreprises. Les investisseurs vont regarder d'autant plus près les discours des sociétés alors que la saison des publications trimestrielles vient de commencer.

Dans le même temps, la problématique du risque souverain en Europe est revenu au premier plan. Les rendements des emprunts d'Etat portugais et grecs ont atteint de nouveaux records ce jeudi matin, pesant sur l'ensemble du secteur bancaire.

Par ailleurs, la hausse inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis a encore alimenté la prudence sur le marché. Sur la semaine écoulée, elles ont repassé contre toute attente la barre des 400.000, à 412.000 contre 385.000 (révisé) la semaine précédente. Les économistes attendaient en moyenne 380.000 inscriptions au chômage.

Valeurs en baisse

Le secteur bancaire est le premier contributeur à la baisse du marché sur fond de nouvelles inquiétudes sur une restructuration de la dette des pays périphériques de la zone euro. Lanterne rouge du CAC 40, Natixis a cédé 2,7% à 4,02 euros, suivi de Crédit Agricole (-2,34%), de Société Générale (-2,15%) et de BNP Paribas (-1,55%).

Publicis a décroché de 2,68% à 37,70 euros. Le groupe publicitaire a fait savoir qu?il publiera son chiffre d?affaires du premier trimestre 2011 dans une semaine, le 21 avril à la clôture du marché.

Schneider Electric était toujours mal orienté (-2,44% à 110 euros). Malgré les dénégations du groupe sur un rachat de l'américain Tyco, plusieurs sources citées par l'agence Reuters affirment que Schneider est sérieusement intéressé par Tyco International et a approché des banques, françaises notamment, concernant le financement d'une éventuelle transaction. Les analystes jugent l?opération trop ambitieuse pour le groupe.

Carrefour a terminé la journée dans le rouge (-1,27% à 31,03 euros) avant la publication de son chiffre d'affaires trimestriel après Bourse. A noter que selon des informations rapportées par La Tribune, plusieurs actionnaires de la famille Defforey s'opposent au projet de scission que Carrefour envisage pour ses filiales Property et Dia. Ils s'ajoutent à Hervé Defforey, fils du co-fondateur du groupe, qui s'était exprimé début avril contre le projet.

Valeurs en hausse

A l'inverse, Alcatel-Lucent était toujours plébiscité par les investisseurs après son bond de 7,5% la veille. Le titre a gagné encore 2,54% à 4,15 euros pour signer la plus forte hausse du CAC 40.

Danone s'est distingué également (+1,96% à 47,75) après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel. Le géant de l'agroalimentaire a confirmé ses objectifs 2011 en annonçant une hausse de 19,6% de ses ventes du premier trimestre grâce aux synergies d'intégration d'Unimilk dans les produits laitiers frais en Russie.

Hors CAC 40

Cegedim a chuté de 8,01% à 44,42 euros après avoir fait état d'une perte en 2010. Le spécialiste français de la collecte, du traitement et de la diffusion de données et de services liés à l'information médicale a fait savoir qu'il tablait sur une hausse de 4% de son chiffre d'affaires hors effets de change en 2011. Dans la foulée de ces annonces, Natixis a abaissé sa recommandation sur le titre.

A l'inverse, Casino a pris 1,18% à 70,91 euros. Credit Suisse a relevé sa recommandation à neutre, contre sous-performance auparavant, et porté son objectif de cours sur le titre de 50 à 70 euros. A noter que le distributeur a tenu son assemblée générale ce jeudi.

Bourse Direct a flambé de 39,82% à 1,58 euro. Le groupe de plateforme boursière a enregistré une hausse de 25% de ses ventes au premier trimestre à 8,4 millions d'euros. Le courtier en ligne, concurrent de Boursorama, fait état de 52.000 nouveaux comptes à fin mars.

Haulotte avance de 3,91% à 15,15 euros. Le fabricant français de nacelles élévatrices a vu son chiffre d'affaires progresser de 50,7% au premier trimestre, tiré par la bonne tenue de l'ensemble de ses marchés.

Devises et pétrole

Sur fond de nouvelles tensions sur les dettes souveraines en Europe, la monnaie unique cédait du terrain face au billet vert. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,4452 dollar.

Sur les marchés pétroliers, les cours du brut étaient parallèlement stables. Le baril de WTI américain s'échangeait contre 107,77 dollars et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 122,57 dollars.

 

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