Après avoir franchi à la hausse la barre des 3.800 points mardi, puis celle des 3.900 points mercredi, le marché s'est rapproché ce jeudi du seuil des 4.000 points. A la clôture, le CAC 40 qui, grâce à l'évolution de la situation grecque, avait déjà rebondi de 3,36 % en deux séances s'est adjugé une hausse de 1,48 % à 3.982,21 points.

Après le soulagement d'hier dans le sillage de l'adoption par le parlement grec du plan d'austérité, les investisseurs ont applaudi le vote grec de ce jour en faveur des modalités d'application. Athènes est assurée du versement des 12 milliards d'aide lui permettant d'éviter de faire défaut début juillet. Mais si l'évolution favorable de la situation hellène provoque un apaisement des craintes liées à la dette souveraine, il n'en demeure pas moins que comme l'indiquait dès mercredi Philippe Gijsels de BNP Paribas Fortis : "les grandes questions qui se posent sur l'Europe restent en suspens".

Pour l'heure la communauté financière a préféré oublier les écueils et difficultés qui émailleront le chemin de la résolution de la crise en zone euro. Il faut dire que plusieurs autres bonnes nouvelles sont venues pimenter la séance. En premier lieu la hausse surprise de l'indice PMI de Chicago. Cet indice qui mesure l'activité économique dans la région de Chicago est en effet en progression à 61,1 points contre 56,6 en mai. Ce bond qui traduit une accélération de l'activité dans la région du Midest a été de nature à rassurer la communauté financière après la récente série de mauvaises statistiques économiques et alors que le "QE2" arrivait à échéance ce soir et que la Réserve fédérale américaine n'a pour l'instant rien laissé filtrer sur une possible poursuite des mesures de soutien à l'activité économique.

Par ailleurs, dans le sillage de la proposition des banques françaises, leurs homologues allemandes se sont engagés à soutenir la Grèce à hauteur de 3,2 milliards d'euros. Si les modalités de cette aide reste à définir, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, a indiqué qu ela dette grecque arrivant à échéance en 2014 sera reconduite.

Valeurs en hausse

Bénéficiant de l'évolution de la situation hellène, les valeurs financières qui représentent 18 % du CAC 40, ont de nouveau été entourées. Plus forte progression, Natixis a pris 3,16 %, suivi de Société Générale (+2,76 % ), BNP Paribas (+2,37 %) et Crédit Agricole (+2,02 %). Axa (+2,69 %) a également profité de l'annonce du rachat à Barclays par Axa Private Equity, filiale du groupe Axa SA, d'un portefeuille de fonds de private equity d'une valeur de 740 millions de dollars.

GDF Suez a progressé de 1,84 %. UBS a relevé sa recommandation de "neutre" à "acheter".

Alstom (+2,11 %) a profité de l'annonce d'un contrat de 180 millions d'euros en Inde. Le français fournira les turbines d'une centrale hydroélectrique.

EADS a gagné +1,12 %. American Airlines est en négociations avec Airbus et Boeing en vue du remplacement de la totalité de sa flotte utilisée pour ses vols intérieurs, ce qui représenterait l'achat d'au moins 250 avions dans le cadre d'une transaction de quelques 15 milliards de dollars.

Valeurs en baisse

Dans un marché haussier, seules trois valeurs étaient en baisse.

Plus forte baisse Danone a perdu 0,46 % suivi par Peugeot (-0,44 %) qui a subi des prises de bénéfices après une hausse de près de 13 % depuis le 10 juin et Pernod Ricard qui a recule de 0,28 %.

Hors CAC

Wendel (+2,51 %) a déposé une offre ferme en vue de devenir l'actionnaire majoritaire de Mecatherm, leader mondial des équipements pour la boulangerie industrielle, pour un montant de l'ordre de 170 millions d'euros.

Europacorp a avancé de 3,11 %. Si le groupe a annoncé une perte de 30,2 millions d'euros pour l'exercice 2010-2011, liées aux contre-performances des films Arthur 2 et Arthur 3 et des coûts liés à la réorganisation, les perspectives sont jugées bien plus attrayantes notamment par la société de Bourse Gilbert Dupont.

Bénéteau, qui a publié son chiffre d'affaires du troisième trimestre après clôture de la Bourse, a gagné 2,10 %.

Devise et Pétrole

Profitant de l'apaisement sur le front du risque souverain, l'euro est reparti de l'avant face au dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,453 dollar.

Dans le même temps, sur le marché de l'or noir, le baril évoluait en ordre dispersé. Le Brent de la Mer du Nord était en baisse de 0,28 % à 112,09 dollars tandis que le WTI, à 94,87, dollars, avançait de 0,11 %