Le CAC 40 plonge à un plus bas de deux ans

Repassé dans le rouge en fin de matinée, le marché parisien a littéralement plongé sous le seuil des 3.400 points après la conférence donnée par le patron de la BCE. Une chute qui a touché l'ensemble des places boursières mondiales.
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Au terme de la séance de jeudi, il est bien difficile de croire que le marché parisien avait entamé la journée sur un fort rebond, grimpant jusqu'à près de 2% dans la matinée. Mais le scénario qui s'est joué par la suite a totalement fait oublier l'once d'optimisme dont faisaient preuve les investisseurs le matin même.

Après avoir creusé ses pertes dans le sillage du discours du patron de la BCE, l'indice parisien a totalement perdu pied à l'ouverture (en forte baisse) des marchés américains. Ces derniers ont d'ailleurs également dévissé, l'indice S&P500 ayant clôturé en baisse de près de 5% ! Et s'il n'y avait que cela ! Alors que la chute s'amplifiait en Europe, la cotation de certains indices européens à l'image du CAC 40 mais également du FTSE Mib a été suspendue en raison de problèmes techniques. La cotation de l'indice parisien n'a pas été disponible entre 15h28 et 17h20.

Le CAC 40 a finalement conclu sur une baisse de 3,9% à 3.320,35 points. Il signe à ce titre une neuvième séance consécutive de baisse. Mais cela pourrait pratiquement passer pour une anecdote. Car le fait saillant de cette séance est bien qu'à ce niveau de valorisation, l'indice revient à un plus bas d'un peu plus de deux ans. Il faut en effet remonter à la fin juillet 2009 pour retrouver le CAC 40 à ce niveau.

Bien entendu, le cas du marché parisien n'est pas isolé. Partout en Europe, les indices ont lourdement chuté. Ainsi le Footsie a conclu sur un recul de 3,43%, le DAX de 3,40%, l'Ibex de 3,89%, l'Euro Stoxx 50 de 3,28% et le Stoxx 600 de 3,42%.

De toute évidence, c'est bien le discours de Jean-Claude Trichet qui a mis le feu aux poudres sur les marchés. En substance, le patron de la BCE a dépeint un tableau loin d'être rassurant pour les investisseurs. D'un côté, la BCE prolonge jusqu'à la fin de l'année les opérations de refinancement en quantité illimitées et à taux fixes, pour lutter contre les tensions sur le marché interbancaire. Une opération exceptionnelle longue de 6 mois sera même lancée dès la semaine prochaine. Cet assouplissement de la politique monétaire intervient alors que le diagnostic de l'institution concernant l'inflation n'a pas changé. Jean-Claude Trichet a répété que la BCE scruterait "très attentivement" l'évolution de la menace inflationniste, tout en laissant sans surprise inchangé le taux directeur à 1,5%.

La vraie déception des marchés concerne le programme d'achat d'obligations d'Etat de la BCE, qui est restée très floue quant à sa reprise éventuelle. Alors que le taux à 10 ans italien a de nouveau flirté ce jeudi avec ses plus hauts, à environ 6,20%, les achats de la BCE sont restés inchangés à 74 milliards d'euros depuis 18 semaines.

Dans ce contexte l'ouverture en forte baisse des indices américains n'a fait qu'amplifier le courant vendeur sur les marchés européens. Si, outre-Atlantique, les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressortis en légère baisse par rapport à la semaine précédente et en deçà des attentes des analystes, ils ne laissent toutefois pas espérer une amélioration du marché du travail aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, aucune valeur du CAC 40 n'a terminé dans le vert. Les plus faibles reculs reviennent tout de même aux valeurs défensives à l'image de France Télécom (-1,55%), Essilor international (-1,56%), Danone (-2,25%), Total (-2,32%), Sanofi (-2,55%) ou encore L'Oréal (-2,59%).

A l'inverse la plus forte baisse est revenue, de très loin, à Veolia qui a conclu sur une chute de plus de 18% après avoir annoncé une perte trimestrielle et un important recentrage stratégique.

Du côté des matières premières, les cours de l'or ont logiquement touché de nouveaux records dans cet environnement incertain, à 1.684,90 dollars l'once.

De leur côté, les cours du pétrole ont reculé fortement à la clôture des marchés. Le prix du baril de Brent de la Mer du Nord se négociait à 109,45 dollars ( -3,77%) tandis que le WTI reculait dans le même temps de 4,08% à 91,58 dollars.

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