Les marchés d'actions refroidis par la Fed

L'ensemble des places européennes a fortement reculé ce jeudi après l'annonce des nouvelles mesures de la Fed, mercredi soir. Pour la première fois depuis le 31 mars 2009, le CAC 40 termine une séance sous les 2.800 points. En clôture, l'indice phare de la Bourse de Paris a cédé 5,25%, à 2.781,68 points.
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Il était difficile d'envisager un autre scénario que celui qui s'est joué sur les marchés financiers ce jeudi. La déception suscitée par les dernières mesures annoncées par le Réserve fédérale américaine, mercredi soir, a donné lieu à une baisse généralisée sur les marchés d'actions en Europe.

En clôture, le CAC 40 a cédé 5,25 % à 2.781,68 points, sous le seuil des 2.800 points pour la première fois depuis le 31 mars 2009.

Dans le même temps, l'ensemble des indices européens s'inscrivait en forte baisse à l'image du DAX qui a reculé de 4,96%, du Footsie (- 4,67 %), de l'Ibex (-4,62 %) ou encore le FTSE Mib (-4,52 %).

Le "Twist" de la Fed

Clairement, les mesures annoncées par la Fed mercredi soir sont en inadéquation avec les attentes des investisseurs. L'instance monétaire américaine a, en effet annoncé, qu'elle allait vendre d'ici fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue. L'opération "Twist" comme elle a été baptisée a pour objectif de maintenir les taux à long terme - déjà à un plus bas historique - à un niveau plancher pendant un bout de temps afin de soutenir l'économie.

Alors que nombre d'investisseurs avaient anticipé depuis cet été la mise en place d'un QE3, comme cela avait été le cas un an plutôt pour soutenir l'économie américaine, cette mesure les a laissé sur leur faim. D'autant plus qu'elle s'accompagne de commentaires inquiétants sur l'état de santé de la croissance outre-Atlantique - Ben Bernanke ayant évoqué des "risques importants" qui pèsent sur la reprise de l'économie américaine.

Dans une note sur le sujet, Arnaud Poutier, directeur général adjoint d'IG Markets interprète "cette décision de la Fed comme la volonté de ne pas lancer de "Quantitative Easing 3" dans l'immédiat. En effet, l'opération "TWIST", a pour objectif de peser sur les taux des obligations longues, mais sans augmenter la taille du bilan de la Fed, donc sans créer de monnaie. L'objectif est notamment de tenter de relancer le marché immobilier, en facilitant les renégociations de crédit, et en « solvabilisant » les acquéreurs potentiels..."

Mauvais indicateurs

Et s'il n'y avait que cela. De nouveaux indicateurs économiques ont continué d'alimenter les craintes des investisseurs sur la conjoncture économique mondiale. Avec tout d'abord la troisième contraction consécutive de l'activité manufacturière chinoise, mesurée par l'indice PMI HSBC.

Par ailleurs, selon l'indice PMI des directeurs d'achat, l'activité du secteur privé s'est contractée en septembre pour la première depuis plus de deux ans en zone euro, autre élément qui pèse un peu plus sur les places européennes.

Outre atlantique, les derniers chiffres relatifs aux inscriptions hebdomadaires au chômage n'étaient pas de nature à apaiser les esprits. Si la semaine passée, les inscriptions ont reculées d'une semaine sur l'autre (423.000 contre 432.000 la semaine précédente) elles restent malgré tout supérieures aux attentes du consensus (420.000).

Dans ces conditions, aucune valeur du CAC 40 n'a clôturé dans le vert. La plus forte baisse revient à Société Générale qui a cédé 9,57 %, suivi de près par Crédit Agricole (-9,49 %). BNP Paribas (-5,70 %) est la valeur bancaire qui s'en sort le mieux. La banque a réaffirmé qu'une augmentation de capital était exclue pour faire face à la crise de la dette dans la zone euro et aux nouvelles exigences prudentielles de Bâle III. Cette déclaration intervient après qu'une source basée au Qatar a indiqué à Reuters que l'émirat était en discussions avec BNP et d'autres banques françaises concernant de possibles prises de participation.

Egalement fortement orientées à la baisse, les valeurs cycliques ont souffert des craintes issues de la troisième contraction du secteur manufacturier chinois. ArcelorMittal a plongé de 8,85 %, Vallourec de 7,99 %, Lafarge de7,64 % et Peugeot de 6,93 %.

A l'inverse les baisses les moins importantes sont enregistrées par les valeurs défensives à l'image de Pernod Ricard qui a reculé de "seulement" 2,47 % ou encore Danone qui n'a lâché "que" 2,61 %. Même constat pour Essilor International ou encore Sanofi qui ont respectivement reculé de 3,14 % et 3,16 %.

Sur le marché des changes la monnaie unique continue sa glissade face au billet vert. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,344 dollar. De leur côté, les cours du pétrole s'inscrivent également en recul. Le baril de Brent de la Mer du nord cède 4,03 % à 105,88 dollars tandis que le WTI s'échange contre 81,25 dollars (-5,44 %).

 

 

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