La Fed donne un nouveau coup de pouce à l'économie américaine

Attendus, Ben Bernanke et ses pairs ont lancé ce mercredi "l'opération Twist", qui permettra d'allonger la maturité moyenne de son portefeuille. Une manière de stimuler l'investissement sans avoir à sortir la planche à billets.
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Les marchés financiers attendaient avec une certaine anxiété l'issue de la réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine, mardi et mercredi. Car après avoir promis en août de maintenir les taux à un niveau exceptionnellement bas pendant au moins deux ans, Ben Bernanke et ses pairs de la Réserve fédérale américaine, malgré les réticences de trois d'entre eux, s'étaient engagés depuis à recourir à tous les outils nécessaires pour stimuler l'activité, si nécessaire. Aujourd'hui, nécessité fait loi. La Fed a agi.

Sinistrose qui joue les prolongations sur le marché immobilier, taux de chômage obstinément élevé à plus de 9% de la population active et créations d'emplois anémiques acculaient le patron de la banque centrale la plus influente du monde à passer à l'acte. La recrudescence de pressions inflationnistes barrait la route à l'utilisation de l'arme atomique, déjà maniée à deux reprises, via l'achat de titres de la dette publique américaine, dont la Fed a accumulé 1.650 milliards de dollars dans son portefeuille depuis décembre 2008. D'autant que si elle a fait ses preuves de son efficacité pour maintenir les rendements à long terme à bas niveau - les taux à dix ans campent sur des planchers historiques de moins de 2% depuis début septembre -, la politique d'assouplissement monétaire quantitatif n'a pas suffi à dégripper la machine économique.

Restaient deux options : l'opération "Twist et l'opération "Rock'n roll". La première, qu'elle a choisi d'actionner ce mercredi, consiste à faire basculer vers le long terme la maturité moyenne de son portefeuille, pour stimuler l'investissement sans faire marcher la planche à billets. D'ici à la fin juin 2012, elle vendra 400 milliards de dollars de titres de six à trente ans en échange d'un montant analogue de dette de trois ans et moins. La seconde, qu'elle a également actionnée, celle du «roll over», consiste à continuer de réinvestir en emprunts d'Etat les titres de son portefeuille arrivant à maturité, afin de maintenir à l'étale les liquidités injectées dans le circuit bancaire, comme elle le fait depuis août 2010. Mais, au lieu des les réinvestir en emprunts d'Etat, la Fed rachètera des titres adossés à des créances immobilières pour soutenir le marché moribond.

Dans la foulée du communiqué de la Réserve fédérale, le billet vert gagnait du terrain. L'euro s'échangeait à 1,3670 dollar. A Wall Street, les indices boursiers amplifiaient leurs pertes. Une demi heure après la nouvelle, l'indice S&P 500 cédait 1,2% à 1.186 points. Quant au taux américain à dix ans, il poursuivait sa détente vers le seuil de 1,86%, un nouveau record.

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