La Bourse de Paris est repartie à l'assaut des 3.000 points ce mercredi. Un rebond principalement dû à un regain d'intérêt pour le secteur financier, après les déclarations relatives à une recapitalisation des banques européennes. En forte hausse dès les premiers échanges, le CAC 40 a terminé sur un gain de 4,33 % à 2.973,90 points dans des volumes anémiques d'un peu plus de 3 milliards d'euros. La même tendance a animé les autres places européennes. Ainsi le FTSE à Londres a pris 3,19 %, à Francfort, le DAX s'est apprécié de 4,91 %, à Madrid, l'Ibex s'est adjugé 3,06 % et à Milan, le FTSE MIB s'est repris de 3,94 %.

Un rebond à mettre donc au crédit de la multiplication des appels à une recapitalisation des banques européennes laissant espérer un plan européen d'aide rapide et coordonné au secteur. Mardi, en marge de l'Ecofin, plusieurs ministres européens des finances se sont en effet prononcés ouvertement pour une action de soutien aux banques. Une éventualité qu'Angela Merkel a également faite sienne. Ce mercredi, elle a en effet jugé "justifié" de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin, ajoutant que "pour les marchés il est important qu'on aboutisse à des résultats".

Dans ce contexte, les investisseurs ont bien accueilli les statistiques macroéconomiques meilleures que prévu en provenance des Etats-Unis. En septembre, selon les résultats de l'enquête mensuelle ADP publiée ce mercredi, le secteur privé a créé 91.000 emplois alors que le marché n'en attendait que 75.000. Par ailleurs, l'indice d'activité non manufacturière sur le mois de septembre calculé par l'Institute of Supply Management (ISM), est ressorti à 53 points le mois dernier après 53,3. Un ralentissement d'activité d'un mois sur l'autre, mais un indice malgré tout supérieur aux attentes : les consensus attendait 52,9.

L'optimisme de ce mercredi a donc occulté la crise de la dette en zone euro. Pour autant, les risques de contagion de la crise de la dette en zone euro n'ont pas disparu. Preuve en est, Moody's a dégradé de trois crans la note souveraine de l'Italie. L'agence de notation justifie sa décision par "l'accroissement des risques pour le financement des dettes publiques élevées dans la zone euro (pour des pays) comme l'Italie", mais également "par les risques négatifs croissants pour la croissance économique liés à des lacunes structurelles et à un affaiblissement des perspectives (de croissance) au niveau mondial".

Sur le front des valeurs

Les valeurs financières ont été à l'honneur, avec Crédit Agricole qui a grimpé de 9,89 %, Société Générale de 8,65 % et BNP Paribas de 8,50 %. Pour sa part, Axa s'est repris de 8,81 %.

Preuve du regain d'optimisme qui a animé le marché, les valeurs cycliques ont été très entourées à l'image de Cap Gemini (+14,18 %) d'Alcatel Lucent (+ 9,68 %), de Saint Gobain (+9,30 %), ou encore de Vallourec et Lafarge qui grimpent respectivement de 9,04 et 8,72 %.

Le secteur pétrolier a profité de la hausse des cours du pétrole après sa faiblesse de la veille. Technip s'est adjugé 6,57%. Hors CAC, CGG Veritas a pris 11,88 %, Maurel et Prom 5,47%.

Hors CAC

Dexia qui monopolise toutes les attentions a gagné 1,29 %. Le titre qui valait encore 2,69 euros à l'issue de la première séance de 2011 ne vaut plus que 1,02 euro. La banque qui est considérée comme la première victime de la crise de la dette souveraine en zone euro va être démantelée.

Wendel (+7,69 %) a annoncé mardi avoir bouclé le rachat de Mecatherm, le leader mondial des équipements pour la boulangerie industrielle valorisé à environ 170 millions d'euros dans le cadre de l'opération.

Scor (+5,21 %) a confirmé mercredi ses objectifs malgré l'environnement financier incertain dans un communiqué diffusé avant une conférence sur le secteur de la banque et de l'assurance organisée par Bank of America Merrill Lynch.

Gecina (+1,19 %) a annoncé avoir remercié son directeur général, Christophe Clamageran, en raison de divergences sur les priorités dans la mise en ouvre de la stratégie du groupe immobilier. Bernard Michel, président du conseil, devient PDG de la société.

Devise et Pétrole

La monnaie unique était stable après son rebond de mardi face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,332 dollar.

Dans le même temps, sur le marché de l'or noir, les prix du baril étaient en hausse. Après être passé sous le seuil des 100 dollars hier, le Brent de la Mer du Nord se reprenait de 1,84 % à 101,63 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 78,34 dollars (+3,53 %).