Les Bourses européennes rebondissent sur fond de nouvelles rassurantes

Après une séance chaotique hier, les indices boursiers se sont repris après le succès de l'adjudication espagnole et de bonnes statistiques américaines.
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Après un début de semaine chaotique et une séance particulièrement agitée hier après les déclarations alarmistes de la chancelière allemande Angela Merkel sur les perspectives de sortie de crise de la zone euro, les bourses européennes ont repris des couleurs ce jeudi sur fond de nouvelles rassurantes . A Paris, le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,76% à 2.998,73 points. Ailleurs en Europe, l'Ibex 35 a avancé de 0,84% le Dax 30 de 0,98%, le Ftse Mib de 0,63% et le Footsie 100 de 0,63%.

L'indice parisien échoue à renouer avec les 3.000 points, seuil franchi à la baisse hier pour la première fois depuis le 30 novembre. Il avait pourtant réussi à passer au-delà en séance après l'adjudication réussie de l'Espagne, le courant acheteur étant encore alimenté par la suite par les bons chiffres du marché du travail américain.

Mais les investisseurs sont restés prudents alors que plane la menace de la perte imminente du triple A de la France à la suite de plusieurs rumeurs sur le sujet hier. Le tout dans un contexte où Angela Merkel a provoqué un mouvement de panique sur les marchés financiers et, notamment sur l'euro, en déclarant, hier, devant le parlement allemand que la sortie de crise en zone euro prendrait des années et que des rebondissements étaient possibles.

"La perception de l'absence de sortie de crise rapide en Europe pèse fortement sur la confiance des investisseurs. Le taux de change de l'euro devient l'indicateur clef du 'risque' européen. La chute de la devise européenne marque une sortie de capitaux de la zone euro. Ce mouvement s'explique par des anticipations de récession plus profonde des pays européens. Mécaniquement, la faiblesse de la devise européenne induit des tensions sur les marchés obligataires de pays du sud de l'Europe et pèse sur cours des matières premières. Les taux longs américains, mais aussi allemands (et des marchés " proches " de l'Allemagne) et britanniques profitent d'un 'flight to quality ' ",  notent les équipes d'Aurel-BGC. 

Et d'ajouter : "la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Bundesbank Jens Weidmann, ont, dans des discours séparés, montré leur opposition à une intervention décisive de la Banque Centrale Européenne comme à l'augmentation de la taille du MES pour empêcher la crise de s'aggraver. L'Europe doit s'en tenir à une discipline budgétaire stricte. Nous sommes dans une impasse, en cette fin d'année, entre les attentes des investisseurs et la volonté des Allemands, les marchés ne peuvent que baisser...".

En attendant, le succès de l'adjudication espagnole a plutôt rassuré le marché. Madrid a adjugé 1,4 milliard d'euros d'obligations à 10 ans, à échéance du 30 avril 2021, avec un rendement de 5,545%, en très net recul par rapport à une adjudication similaire en novembre (6,975%) mais en hausse par rapport aux 5,433% servis en octobre.

Le Trésor espagnol a adjugé 2,451 milliards d'euros de titres à échéance du 31 janvier 2016, avec un ratio de couverture de 2,0 (contre 2,8 auparavant) et un rendement moyen de 4,023% (contre 5,276% lors de sa précédente opération du 1er décembre). L'Espagne a aussi adjugé 2,177 milliards d'euros, à échéance du 30 avril 2020, avec un ratio de couverture 1,5 (c. 2,0 la dernière fois) et un rendement moyen de 5,201%, contre 5,006% lors d'une précédente opération qui a eu lieu en septembre)

Bonnes statistiques

Sur le front des statistiques,le retour des inscriptions hebdomadaires au chômage à leur plus bas niveau depuis 2008 a constitué une bonne surprise. Du 4 au 10 décembre, 366.000 demandes d'allocations de chômage ont été déposées dans le pays, soit 5% de moins que la semaine précédente, a indiqué le ministère. Le taux de chômage américain a ainsi reculé de 0,4 point en novembre pour s'établir à 8,6%, son niveau le plus faible depuis le printemps 2009. A cela s'ajoute le recul de 110,3 milliards de dollars du déficit des comptes courants des Etats-Unis, initialement estimé à 124,7 milliards de dollars au troisième trimestre.  Le déficit commercial a reculé de 7%, à 135,6 milliards de dollars, du fait de la baisse du prix du pétrole et de la bonne tenue des exportations américaines, aidées par un affaiblissement du dollar.

L'excédent dans les transferts internationaux de revenus a augmenté, pour atteindre 58,3 milliards de dollars, tandis que les flux nets de transferts courants unilatéraux (qui regroupent principalement l'aide internationale et les envois de fonds des immigrés) baissaient, à -33,0 milliards.

En outre, l'activité manufacturière de la région de New York s'accélère en décembre, pour s'installer à son niveau le plus élevé depuis le mois de mai, selon l'indice Empire State du mois de décembre publié par la banque centrale américaine (Fed). Une même accélération a été constatée dans la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis), l'activité manufacturière s'installant à son niveau le plus élevé depuis avril.

En Europe, l'activité privée a continué de se contracter en décembre dans la zone euro mais a fait mieux que prévu, l'indice PMI s'établissant à 47,9 contre 47 en novembre, selon une première estimation jeudi.

Sur le front des valeurs

Dans ce contexte, certaines valeurs cycliques ont repris le chemin de la hausse. En tête du CAC 40, Accor grimpe de 4,58%, suivi d'EADS (+2,75%).

Mais quelques titres "défensifs" ne sont pas en reste.  Veolia Environnement bondit ainsi de 2,57%  alors que la cession de sa fililale de transport Transdev se précise. Sanofi gagne 2,68%, GDF Suez 2,14% et L'Oréal 1,86%.

A l'inverse, Crédit Agricole a décroché de 4,38% à la suite de son avertissement sur résultats.

De leur côté, Essilor International (-0,71%) et Pernod Ricard (-0,6%) subissent des arbitrages défavorables après avoir bien résisté lors des dernières séances.

Sur le marchés des changes, l'euro se reprend légèrement après son brusque décrochage hier, tout en cotant moins de 1,3 dollar. Et cela alors que les cours de l'or noir rebondissent : le Brent et le WTI progressent de plus de 1% à respectivement 105,3 et 95,8 dollars le baril.

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