En 2011, la Bourse de Paris à la traîne par rapport à ses homologues européennes

En chute de 20 % depuis le début de l'année, l'indice CAC 40 a fait les frais des mauvaises performances boursières des banques françaises et de Total.
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La Bourse de Paris se serait certainement bien passée de cette distinction. Mais la réalité est là : le CAC 40 s'apprête à enregistrer la deuxième plus mauvaise performance des principales places européennes. Depuis le début de l'année, le CAC 40 a cédé près de 20 %, juste derrière les 25 % abandonnés par le Ftse Mib milanais, lanterne rouge de la zone euro si l'on exclut l'effondrement de certaines petites bourses régionales comme Athènes. À titre de comparaison, le DAX de Francfort a cédé un peu plus de 15 % par rapport à ses niveaux du 31 décembre 2010, tout comme, peu ou prou, l'Ibex 35 madrilène tandis que le Footsie, a limité son repli à 8 %. Dès lors, on pourrait être tenté d'établir une corrélation entre la montée du risque souverain de la France entretenue, notamment, par la perspective de voir le pays perdre son sacrosaint triple « A » et le courant vendeur qui pèse sur le CAC 40. « À l'intérieur de la zone euro, la France se situe entre l'Allemagne et les pays dits « périphériques », estime Frédéric Jamet, directeur de la gestion de State Street Global Advisors

Mais l'état alarmant des finances publiques de l'Hexagone ne saurait constituer le seul élément d'explication de la défiance des investisseurs à l'égard de la Bourse de Paris. « Les écarts de performances tiennent en grande partie à la structure des indices » glisse Pascal Heurtault Directeur de la gestion d'Aviva Investors.

Contre-performance de Total

Pour illustrer son propos, l'expert rappelle que les valeurs bancaires françaises, qui représentent près de 8 % de l'indice parisien, ont subi de fortes pressions vendeuses, à l'image de la chute de 58 % de Société Générale, qui signe la plus mauvaise performance de l'Euro Stoxx 50 depuis le début de l'année. Selon lui, « les banques françaises, détenant des actifs dans l'ensemble des pays de la zone euro, ont été les dernières à être attaquées contrairement à leurs homologues des pays dits « périphériques » qui ont particulièrement souffert en 2010 ». Et d'ajouter : « Les établissements financiers britanniques qui avaient été les premières victimes de la crise des subprimes entre 2008 et 2009 ont relativement mieux tenu en 2011. » À cela s'ajoute la contre-performance de Total, qui pèse à hauteur de 14,2 % dans le CAC 40, par rapport à ses concurrents européens. En outre, pour Pascal Heurtault, « l'augmentation de la prime de risque sur les actions incite généralement les investisseurs à se réfugier vers des placements plus défensifs. Mais pour des raisons spécifiques, des titres comme France Telecom, Veolia Environnement ou encore GDF-Suez n'ont pas joué leur rôle ».

Toutefois, la désaffection du marché pour la Bourse de Paris pourrait maintenant constituer une source d'opportunités grâce à des niveaux de valorisation au tapis. Le CAC 40 affiche aujourd'hui un PER 2011 (cours/bénéfice estimé par action) inférieur à 10 et un taux de rendement de 5 %. Or, comme le souligne Frédéric Jamet , «il convient de faire, pour les marchés d'actions, une distinction entre l'image économique écornée par la crise des dettes souveraines en zone euro et l'image boursière reflétée au travers du rayonnement international des grandes entreprises cotées, y compris françaises ».

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