Faurecia : liaisons dangereuses...

Faurecia traverse actuellement une passe difficile sur le marché parisien. Sous les 11 euros, la société ne capitalise plus que 1,2 milliard d'euros. Soit pas grand-chose. Cette défiance des opérateurs envers le titre est bien sûr liée aux déboires de Peugeot, l'actionnaire majoritaire de l'équipementier automobile. Elle est également liée aux performances opérationnelles de Faurecia...

Faurecia n'a pas vraiment brillé sur les neuf premiers mois de son exercice sur fond d'une ambiance bien morose sur le marché automobile européen. Alors, le groupe a été contraint de réviser... à la baisse ses objectifs moyen-terme. Jusqu'à présent, Faurecia visait une marge opérationnelle supérieure à 5% d'ici 2014. L'objectif de rentabilité est repoussé de deux ans, soit pour l'année 2016.

A cette échéance, l'équipementier automobile vise également une croissance de 6 à 7% par an pour atteindre un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros en 2016, une croissance qui se concentrera sur l'Amérique du Nord et l'Asie, avec des ventes hors d'Europe progressant de 37% en 2011 à 55% en 2016. Cette mutation des centres de revenus induit donc une refonte de la structure des coûts de Faurecia. L'équipementier automobile prévoit de limiter son dispositif industriel dans les contrées les moins dynamiques comme l'Europe de l'Ouest au profit de zones plus prospères. En Amérique du Nord, où Faurecia a quadruplé son chiffre d'affaires depuis 2009, le groupe prévoit de continuer à croître plus que le marché, de stabiliser son dispositif industriel et de se concentrer sur l'efficacité industrielle et la profitabilité. En Asie, Faurecia vise un développement soutenu à la fois en Chine, premier marché automobile mondial, et en Corée du Sud. Les ventes en Asie devraient représenter 20% du chiffre d'affaires en 2016, tandis que l'équipementier automobile vise une profitabilité « nettement supérieure à la moyenne du groupe. »

Charges de restructuration

Cette redistribution des cartes implique donc des charges très lourdes de restructuration. Quelque 100 millions d'euros vont peser sur les résultats 2012 et 90 autres millions d'euros sont déjà attendus pour 2013. Ce qui est loin d'être neutre pour une société fragilisée par la crise en Europe. La forte croissance des ventes en Amérique du Nord (hausse de 19% au troisième trimestre) ne compense pas l'érosion des activités sur le Vieux Continent où le groupe réalise encore 52% de ses ventes. La situation ne sera pas prête de s'arranger ce qui pèsera sur la rentabilité du groupe au quatrième trimestre, et ce en dépit d'un ajustement déjà significatif des coûts.

Alors, Faurecia vise un résultat opérationnel courant « supérieur à 500 millions » alors qu'à l'occasion de la publication des résultats semestriels, en juillet, la société avait déjà revu à la baisse son objectif de résultat opérationnel courant, ramenant de 610-670 millions d'euros à 560-610 millions sa fourchette prévisionnelle. Pour rappel, le bénéfice opérationnel courant ressortait à 651 millions d'euros à l'issue de l'année 2011. L'équipementier automobile a donc ajusté sa mire en termes de marge opérationnelle et pas qu'un peu... La dégradation du marché européen, dont il reste très dépendant a affecté ses performances opérationnelles mais aussi son cours de Bourse. A moins de 11 euros, Faurecia n'est valorisé que 7 fois ses bénéfices attendus pour 2012 et seulement 5 fois ceux escomptés pour 2013. Ce qui est peu cher payé pour un dossier qui culminait sur les 15 euros fin août et sur les 20 euros en début d'année...

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