Le retour en force des obligations convertibles

Plusieurs sociétés ont récemment annoncé procéder à des émissions d'obligations convertibles. C'est que les émetteurs se bousculent au portillon depuis la détente observée sur le marché obligataire. Les entreprises en quête d'argent frais ne manquent pas de saisir cette opportunité pour se financer à des conditions plus avantageuses que celles qu'exigent les banques.

Groupe Bruxelles Lambert (GBL) a démarré cette série d'émissions obligataires. Vendredi dernier, il annonçait le lancement d'une émission d'obligations échangeables en actions existantes ordinaires de Suez Environnement pour un montant d'environ 400 millions d'euros. L'opération porte sur la quasi-totalité des titres détenus par GBL - soit 35 millions d'actions Suez Environnement représentant 6,9% de son capital. Le prix d'échange implicite des obligations fera ressortir une prime d'émission comprise entre 20% et 27,5% par rapport au cours de référence des actions Suez Environnement.

Succès de l'opération de Faurecia

Quelques jours plus tard, c'était autour de l'équipementier automobile Faurecia de lever 220 millions d'euros via une émission d'obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes (OCEANE). Mais cette opération a rencontré un tel succès auprès des investisseurs que la somme a été portée à 250 millions d'euros. Cette émission permettra à Faurecia « d'allonger la maturité moyenne de sa dette, de diversifier ses sources de financement, d'augmenter sa flexibilité financière et de renforcer ses ressources de liquidité à long terme à des conditions de coût satisfaisantes », a expliqué lundi la filiale de PSA Peugeot Citroën dans un communiqué. La valeur nominale unitaire des obligations a été fixée à 19,48 euros, soit une prime d'émission d'environ 37% par rapport au cours de référence de l'action Faurecia retenu. Ces obligations, à échéance au 1er janvier 2018, porteront intérêt à un taux nominal annuel de 3,25%.

Unibail-Rodamco : la plus grosse émission depuis trois ans en Europe

Et ce mardi, la foncière Unibail-Rodamco s'est prêtée à l'exercice en émettant des d'obligations à option de remboursement en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes (ORNANE) à échéance 1er janvier 2018 d'un montant nominal d'environ 750 millions d'euros. Les fonds issus de l'opération permettront notamment de répondre aux besoins généraux de financement du groupe, notamment de ses projets de développement existants ou futurs. Leur valeur a été fixée à 217,28 euros, faisant ressortir une prime d'émission comprise entre 35% et 40% par rapport au cours de référence de l'action Unibail-Rodamco. Il s'agit de la plus grosse émission d'obligations convertibles depuis trois ans en Europe. Ce n'est pas la seule foncière à solliciter les marchés. De son côté, Klépierre a proposé, le 10 septembre, aussi avec un grand succès, un emprunt classique, donc sans possibilité de remboursement en actions, de 500 millions à sept ans, avec un coupon de 2,75% pour sept ans. Mais le match est à l'avantage d'Unibail-Rodamco, cette dernière est notée A alors que Klépierre est un cran en-dessous avec une note BBB+.

2,8 milliards d'euros d'obligations convertibles émis en une semaine

Le succès rencontré par toutes ces émissions sont le reflet de l'appétence du marché pour ces produits de dette alors que les conditions de financements sur ces marchés sont plus favorables. Signe que le mot succès n'est pas utilisé à mauvais escient, pas moins de 2,8 milliards d'euros d'obligations convertibles ont été émis depuis le 4 septembre, soit la moitié des émissions depuis le début de l'année. Pourquoi un tel engouement ? En plus d'un retour à des conditions de marché beaucoup plus apaisées, les niveaux de taux d'intérêt sont historiquement bas, ce qui a comme effet d'avoir un produit convertible très attractif tant pour les émetteurs que pour les investisseurs. Aussi, pour l'émetteur, la charge des intérêts payés est plus faible que pour une obligation classique ce qui est particulièrement appréciable lorsque l'émetteur doit financer des investissements lourds ou une opération de croissance externe, qui exigent du temps avant de devenir rentables. Pour l'actionnaire, l'opération est finalement neutre, la dilution, qui survient à l'échéance de l'obligation avec sa conversion, sera compensée avec la rentabilité des investissements et l'augmentation des bénéfices attendues par l'entreprise émettrice.

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